La photo d’un Montarvillois au Daily Dozen du National Geographic

Le photographe animalier Michel Lamarche, de Saint-Bruno-de-Montarville, a vu sa photo d’une chouette lapone être sélectionnée par le Daily Dozen du National Geographic, en août dernier.
Une sélection que Michel Lamarche, en entrevue avec le journal Les Versants, qualifie d’honneur. « C’est un privilège et une belle surprise! Des gens de tous les pays sur la planète peuvent participer au Daily Dozen », précise le photographe Michel Lamarche.
Sur Facebook, le Montarvillois indique qu’il s’agit d’un « grand privilège pour lui d’avoir été sélectionné par les éditeurs de cette institution prestigieuse, car la compétition est très relevée ».

Les 12 préférées

Tous les jours, des éditeurs du célèbre magazine sélectionnent leurs 12 photos préférées parmi toutes celles qui ont été téléchargées dans la section Your Shot. C’est ensuite au public de voter pour la meilleure du jour. Les clichés qui se retrouvent avec le plus grand nombre de votes ont ensuite une chance d’être imprimés un jour dans le magazine papier National Geographic. Michel Lamarche a appris avec étonnement la nouvelle parce que les images proviennent de toutes catégories confondues; il n’est pas seulement question de clichés représentant la nature. « C’est le principe de l’entonnoir qui se poursuit jusqu’aux dernières images, qui sont d’une qualité exceptionnelle. »
Michel Lamarche raconte qu’il s’était créé un compte en 2011 et qu’il avait alors soumis une photo. Puis, il avait mis cela de côté. Mais récemment, un collègue a proposé à son tour une image, qui s’est retrouvée au Daily Dozen. « J’ai tenté l’expérience à nouveau. Retraité depuis la mi-avril, j’ai plus de temps pour faire de la photo », de poursuivre celui qui était conseiller stratégique en intelligence d’affaires chez Desjardins.

« C’est un privilège et une belle surprise! Des gens de tous les pays sur la planète peuvent participer au Daily Dozen. » – Michel Lamarche

Sa photo d’une chouette lapone, intitulée Eyes in the Storm, (NDLR Des yeux dans la tempête) a été prise cet hiver, le 28 janvier dernier, dans un parc de l’île Saint-Bernard, à Châteauguay. Le photographe utilisait alors un appareil Canon EOS-1D X Mark II sur trépied. « C’est une année assez exceptionnelle pour les chouettes lapones. Nous les trouvons normalement au nord, mais elles descendent plus au sud tous les quatre ou cinq ans, peut-être par manque de nourriture. »

Éléments de difficulté

M. Lamarche se rappelle que ce jour-là, il a dû faire face à quelques éléments de difficultés. De gros flocons de neige tombaient et une faible lumière en raison d’un ciel couvert. « Les flocons ne facilitent pas la tâche pour le focus. Quant à la lumière faible, il faut alors augmenter la sensibilité du boîtier. Pour une photo nette pendant que l’oiseau prend son envol, la vitesse d’obturation est aussi très importante », souligne le photographe, qui se trouvait à environ 40 pieds de l’oiseau lors de ses clichés en rafale. Le rapace donne l’impression qu’il se dirige tout droit sur le photographe. « Cette journée-là, j’ai pris plusieurs centaines de poses de cette chouette. Sur la vingtaine provenant de la séquence où elle se dirigeait vers moi, j’en ai retenu cinq qui me plaisaient beaucoup, dont celle soumise à National Geographic », raconte Michel Lamarche.
Plus techniquement, la focale est de 700 mm, la vitesse d’obturation est de 1/1250 seconde, l’ouverture de f/6.3 et l’ISO à 2500.
Michel Lamarche s’intéresse à la photographie depuis plusieurs années. Il a fait ses débuts avec une lunette d’approche (technique de la digiscopie) après l’achat de sa première maison, en 1996. « Nous avions des mangeoires au fond de la cour et j’étais impressionné par la beauté de certains oiseaux. » Ce n’est que plus tard, en 2004, qu’il a décidé de passer au numérique. « Auparavant, il fallait prendre notre temps pour une photo, s’imaginer le résultat. Chaque pose était importante. On y pensait parce que le développement de nos 36 poses coûtait 30 $. Il est beaucoup plus facile et économique avec les équipements numériques de prendre de grandes quantités de photos qu’auparavant. Le numérique a tout changé. » À titre d’exemple, ses 14 000  photos en 12 jours lors d’un voyage en Ohio l’an passé.
Dans la description de la photo sélectionnée, on peut apprendre qu’elle a été prise sans appâtage, c’est-à-dire sans attirer le sujet avec de la nourriture; une question d’éthique importante aux yeux du Montarvillois, qui se dit en faveur de la protection de la nature. « C’est aussi pour la sécurité de ces oiseaux vulnérables (les strigidés). »
Michel Lamarche souhaite d’ailleurs s’impliquer davantage dans la protection de l’environnement, notamment en contribuant à la cause environnementale de l’astrophysicien et écologiste Hubert Reeves (Humanité et Biodiversité, dont il est le président d’honneur).
En attendant, Michel Lamarche a l’intention de donner plus de temps à sa passion photographique, maintenant qu’il est retraité. « Je suis à la retraite, mais j’aurai une deuxième vie très active avec certains projets. Je pourrai profiter plus facilement de ma liberté et de mon nouveau VR pour capter la beauté de la nature, là où elle se trouve et au bon moment », conclut-il.
Pour visualiser les photos de Michel Lamarche, consultez son site Internet http://www.FindNature.com.