Culture: une première pour la Journée de l’album québécois

Le 12 septembre 2025 marque la première édition de la Journée de l’album québécois, une nouvelle initiative visant à mettre en valeur la musique locale, à l’instar de ce qui se fait en littérature avec « Le 12 août, j’achète un livre québécois ».

Pour souligner l’occasion, le journal a interrogé quelques artistes de la région évoluant dans le domaine musical.  « Nous avons des artistes incroyables au Québec qui rayonnent à travers le monde. Avec tous les changements qui s’opèrent depuis plusieurs années quant à la consommation de la musique, toutes les initiatives pour valoriser la musique d’ici sont importantes et appréciées », mentionne Pelch de son nom d’artiste. Un constat qui est partagé par Laurent Guardo, le compositeur, parolier et producteur montarvillois.

Pelch, originaire de Sainte-Julie, compte plusieurs simples et microalbums depuis le début de sa carrière, dont son plus récent, Power of Now, paru en avril 2025. « La relève est bien présente. Comme mentionné précédemment, nous avons plusieurs artistes qui rayonnent sur la scène internationale. Parfois, on oublie même qu’ils sont originaires d’ici. Je pense entre autres à Kaytranada, Patrick Watson, Half Moon Run… »

Quelques recommandations

Pour marquer la Journée de l’album québécois, Pelch recommande Good Boy, de Geoffroy, un album qu’il écoute beaucoup récemment. De son côté, Laurent Guardo suggère plutôt des plateformes d’écoute, où les artistes québécois peuvent tirer leur épingle du jeu, notamment Sirius XM. « C’est l’une des plus belles ambassades pour la chanson québécoise. Chaque fois que je pousse une chanson, il la joue », mentionne-t-il, ajoutant que les radios commerciales d’ici n’ont pas ce même taux de réceptivité.

De plus, il trouve intéressant, pour sa démarche, de créer de la musique qui résonne à l’extérieur des frontières du Québec dans la francophonie. Une radio numérique par satellite. « Ça nous permet d’être écoutés même aux États-Unis », précise-t-il.

M. Guardo est d’ailleurs très heureux d’avoir vu la plateforme Web MusiQC être mise sur pied par la Société professionnelle des auteurs, compositeurs du Québec, qui a pour mission de promouvoir et de protéger les intérêts des auteurs. Une fois sur la page Web de MusiQC, il faut sélectionner son application d’écoute de musique parmi Spotify, Apple Music, Amazon, YouTube, Tidal ou Deezer.

« Il y a une multitude de listes de lecture offertes pour découvrir les artistes québécois », explique l’auteur-compositeur. Il déplore toutefois que ce site renvoie aux géants du service de musique en ligne. « Ça serait intéressant d’avoir une telle plateforme pour les artistes d’ici. »

Écouter un album,  c’est « une expérience en soi », commente l’artiste qui travaille avec Daniel Lavoie sur divers projets. Laurent Guardo trouve dommage de perdre ce travail et cette expérience lorsque les gens écoutent de la musique de manière aléatoire sur des listes de lecture, même si elles permettent dans certains cas de découvrir des artistes d’ici.

Pour Pelch, la musique québécoise, ce ne sont pas seulement les interprètes, ce sont aussi les producteurs, les musiciens et les compositeurs. « Nous en avons de très talentueux », exprime-t-il. Il constate toutefois que choisir de faire carrière en chanson vient avec son lot de défis, dont celui du financement.

Financement

Critique quant au financement que Spotify et, dans une certaine mesure, les autres plateformes redonnent aux artistes, Laurent Guardo trouve dommage que l’écoute de la musique vienne avec un abonnement plutôt que par l’achat de la chanson ou de l’album, comme c’était le cas il y a encore une dizaine d’années avec iTunes de Apple.

« On pouvait acheter la chanson 99 sous ou l’album pour 10 dollars et on y avait accès à vie », précise-t-il. Les artistes recevaient alors beaucoup plus de redevances que par les plateformes actuellement.

« Les gens sont prêts à payer cher pour leur téléphone ou leur ordinateur, mais ils s’attendent à ce que la musique soit gratuite », exprime-t-il, alors que la conception d’un album peut coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars. 

« La moyenne des revenus pour les artistes canadiens sur les plateformes de streaming (diffusion en continu) tourne autour de 40 $. Spotify nous donne 3,5 millièmes de cent par écoute. Lorsqu’il y a 10 000 personnes qui écoutent ta chanson dans le mois, ce n’est que 35 cents », précise-t-il à propos des redevances attribuées aux artistes.