Basileios ou comment « ramener la mémoire tout en immortalisant le présent »

« On s’est laissé prendre par la petite musique ici dans la Ville. Souvent, c’est la Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand qui est le lien qui nous amène sur les plans de l’agriculture, la religion, l’architecture. Même les gens qui nous ont quittés parlent à travers les photos anciennes », témoigne Louis Ricard, réalisateur du documentaire intitulé Basileios.

Au départ, il avait été prévu de consacrer une demi-heure pour un projet d’un film sur « le patrimoine de Saint-Basile-le-Grand et le dynamisme de sa vie actuelle ». Mais après deux ans de travail, c’est un document visuel de 70 minutes que la SHSB a réalisé pour marquer le 140e anniversaire de la Ville.

Louis Ricard a plusieurs années d’expérience dans le milieu cinématographique, notamment à l’ONF et à Radio-Canada. Il a réalisé des documentaires sur les pionniers du cinéma québécois, dont Robert Tessier. Après avoir vécu en Europe et en Ontario, Louis Ricard a déménagé à Saint-Basile où il a retrouvé « un paysage, une rivière, une montagne, des gens extraordinaires avec un élan de générosité ».

Accompagnés d’une poignée de bénévoles, soutenus par des partenaires locaux, Richard Pelletier, de la SHSBG, et Louis Ricard ont monté le projet sans aucun soutien financier de quelque palier gouvernemental que ce soit. « L’idée première était de présenter des photos sous forme d’un diaporama. Mais Louis, qui est cinéaste, disait : « C’est la vie qu’on montre. Il faut que ce soit vivant » », a enchaîné Richard Pelletier, en précisant que ce n’est pas un film sur l’histoire de Saint-Basile, mais sur le patrimoine vu à travers les souvenirs des gens. En d’autres mots, exit la nostalgie, puisque si « c’était agréable dans le bon vieux temps, ça l’est encore aujourd’hui ».

Quoi de plus pédagogique que de laisser les enfants, curieux comme ils le sont toujours, témoigner et surtout poser des questions sur ce qu’ils voient et sur ce qui les entoure. Grâce à eux, on apprendra sur le personnage de saint Basile-le-Grand et aussi sur le cheval cuivré, entre autres. « Ça m’a permis de connaître tout le passé de Saint-Basile, de savoir qu’il y a toutes ces petites municipalités qui s’inscrivaient dans la modernité en étant proches du chemin de fer, contrairement aux anciennes municipalités qui se sont greffées aux voies d’eau », observe Louis Ricard.

D’ailleurs, témoin de l’évolution de la municipalité, le curé Pierre Archambault souligne dans ce document que l’église de Saint-Basile est la seule dans la paroisse de Richelieu qui n’est pas sur le bord de l’eau. Être à proximité du chemin de fer a été plus opportun, a-t-il rapporté.

Les vues aériennes de la rivière Richelieu, des terres agricoles, des rues Robert et Principale; des scènes filmées en hiver et des témoignages qui « font parler les photos » vont redonner un caractère particulier à cette ville, principalement pour ses résidants installés au cours des 30 dernières années. La Ville s’enrichit en fait d’autres identités pour n’en former qu’une seule. « À la Société d’histoire, on la sent beaucoup (l’identité). Il y a les familles souches – parce c’était un minuscule village agricole – qui sont une infime minorité par rapport aux nouveaux arrivants que nous sommes tous les deux (rires). Le film contribue à mettre le doigt sur une identité commune qu’on a créée. Il y a une atmosphère, de l’entraide, du bénévolat et de l’implication. On n’est pas seulement agricole. On a un service de loisir, etc. », illustre Richard Pelletier.

Le documentaire a été réalisé grâce au travail de bénévoles, mais aussi grâce à des partenaires comme la Caisse Desjardins du Mont-Saint-Bruno, la Ville de Saint-Basile-le-Grand, TVR9, Hélicraft, Construction J.P. Meunier, Pierre Ouellette électricien, les Marchés Lambert, le Club Richelieu de Saint-Basile-le-Grand, et Joseph Cernak. Isabelle Michaud a signé la musique originale du documentaire.

Basileios sera présenté au grand public le vendredi 7 septembre à 19 h 30 et le dimanche 9 septembre à 13 h 30, au Centre civique Bernard-Gagnon, 6 rue Bella-Vista. L’entrée est libre. Pour plus d’information, vous pouvez communiquer avec la Société d’histoire au 450 653-7051 ou info@shsblg.org.