S’impliquer dans la pénurie du matériel médical
Cercle de Fermières Saint-Basile
C’est le sujet de l’heure… la pénurie de l’équipement médical; les masques N95, les gants, les vêtements de protection… Au sein du Cercle de Fermières Saint-Basile, une bénévole s’implique pour une clinique de radiologie de la Montérégie.
Renée Doré, une couturière bénévole du Cercle de Fermières (CFQ) Saint-Basile, se porte volontaire dans la lutte à la propagation de la COVID-19. « Une clinique de radiologie de la Montérégie, impliquée dans l’investigation de patients suspects ou atteints de la COVID-19, avait besoin rapidement de vêtements de protection pour son personnel, mentionne la vice-présidente du CFQ Saint-Basile, Suzon Huet. Ils ont fait appel à Renée, une couturière chevronnée et une membre de [notre organisme]. »
« En état d’urgence, il faut s’entraider. » – Renée Doré
La clinique de radiologie de Delson, du Groupe Unimage, reçoit suffisamment d’équipement de protection du gouvernement. Mais par mesure de précaution, ils ont fait modifier les jaquettes existantes et les masques réguliers afin de continuer à offrir des services à une clientèle moins à risque; par exemple, pour des fractures, et tout en protégeant leurs patients et leurs employés.
La demande de la clinique avait pour but de modifier des jaquettes d’hôpital à manches courtes en vêtements de protection en allongeant les manches des jaquettes et en ajoutant des élastiques à celles-ci. « Renée n’a pas hésité et a répondu présente! » ajoute Suzon Huet.
« Ce sera ma part dans l’effort commun pour lutter contre ce virus, s’est exclamée Renée Doré lors de la demande spéciale. Pour moi, c’est une forme de reconnaissance qu’on fasse appel à moi pour ce travail. »
Accrochée à sa machine à coudre, la femme s’est acharnée pendant plus de 15 heures, réparties sur 2 jours, à transformer 24 jaquettes d’hôpital en 17 vêtements de protection à manches longues répondant aux critères de sécurité pour le personnel médical. Déjà, elle œuvre sur une deuxième série de 18 pièces supplémentaires.
Pour ce faire, Mme Doré n’avait pas accès à de nouveaux tissus, puisque les boutiques sont fermées à la suite des directives de la santé publique. C’est donc grâce à son ingéniosité et à sa créativité qu’elle a accompli sa mission de créer des manches. « Il n’y a pas d’étape plus difficile qu’une autre. Normalement, au Cercle de Fermières, on travaille en équipe, mais aujourd’hui, en raison de la situation, nous sommes toutes confinées. Je suis la tailleuse, la couturière, la surjeteuse, la presseuse…
Pour l’environnement
« Les vêtements de protection de Renée contribuent aussi à lutter contre le réchauffement climatique puisqu’ils peuvent être lavés à l’eau chaude et à l’eau de javel et réutilisés à de nombreuses reprises, remplaçant ainsi les vêtements en papier à usage unique », de poursuivre fièrement Suzon Huet.
Renée Doré poursuit son implication dans le matériel médical. Elle est actuellement en train de concevoir des masques chirurgicaux lavables à acheminer à une clinique, en rupture de stocks. « J’ai proposé trois prototypes, et ensuite j’ai créé une vingtaine de masques avec des tissus que j’avais en ma possession », témoigne la Grandbasiloise.
Contribution minime
Quand on lui rappelle que l’utilisation des masques, des gants et des vêtements de protection se calcule en millions tous les jours au Québec et que sa contribution auprès de la clinique est minime, Renée Doré se dit consciente de la chose. « Mais si ça peut donner des idées à d’autres mouvements comme le Cercle de Fermières partout au Québec de s’impliquer et de collaborer pour aider… En état d’urgence, il faut s’entraider. »
Renée Doré est membre du Cercle de Fermière Saint-Basile depuis 1998. Elle fait du bénévolat son mode de vie. D’ailleurs, lors de la crise du verglas, en 1998, elle travaillait pour Hydro-Québec. Elle n’a pas hésité à passer de son poste de secrétaire à responsable, avec la collaboration de son conjoint, de la cafétéria d’Hydro-Québec. Elle s’occupait de préparer les déjeuners et les dîners pour les travailleurs de l’entreprise. Elle a aussi été bénévole pendant 15 ans à la friperie du Centre de bénévolat de Saint-Basile-le-Grand. « J’ai toujours été impliquée bénévolement. Cette reconnaissance dont je parlais plus tôt, c’est un aspect important chez les bénévoles », conclut-elle.
QUESTION AUX LECTEURS :
Craignez-vous une pénurie d’équipement médical?
