Éditorial : les virus sont partout
Nous y voilà! Bien que le virus ait frappé la Chine de plein fouet en décembre 2019 sans trop nous inquiéter, trois mois plus tard, nous voici dans une province, un état, une planète paralysés.
Rappelez-vous la petite « grippette » annoncée par certains, minimisant le phénomène. Et plus le virus avançait, plus le sérieux de la situation devenait flagrant. Il a quand même fallu attendre les premiers cas sur notre territoire, pour prendre les mesures initiales. Pourquoi?
En fait, il n’y a que des questions à se poser face à cette situation sans précédent. Et plus la crise sera longue, plus les questions seront nombreuses sur l’évolution de notre société.
Au même titre que la « révolution numérique » qui a apporté un bouleversement profond des sociétés provoqué par l’essor de l’informatique et le développement du réseau Internet, la mondialisation a conduit à la libre circulation des biens et des personnes. Les deux ont traîné avec eux leurs virus. Maintenant confinés pour des jours, des semaines, des mois, qui sait, assisterons-nous à un repli de nos sociétés sur elles-mêmes?
Une chose est certaine, il n’a jamais été aussi important d’être seuls, ensemble.
Isolés, nous profitons de nos ordinateurs, de nos téléphones pour appeler et voir nos proches, nos amis, pour travailler. Et voilà que l’on nous dit que notre réseau informatique n’a jamais été aussi fragilisé face au virus. On n’en finira jamais.
Mais revenons au coronavirus. Est-ce une surprise de voir la COVID-19 nous visiter? Non. Surtout qu’il y a eu un précédent avec le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Selon Santé Canada, le pays, le 12 août 2013, avait recensé 438 cas et 44 décès liés au virus. Aujourd’hui, le nombre de Canadiens infectés par le nouveau coronavirus dépasse le nombre de citoyens contaminés par le SRAS en 2003, un autre coronavirus qui s’attaquait, lui aussi, aux poumons. Des similitudes qui font dire à certains experts que la COVID-19 pourrait être une mutation du SRAS. Ceci n’est qu’une hypothèse émise par certains chercheurs, rien n’est encore démontré.
S’il y a un deuxième SRAS avec la COVID-19, plus virulent que le coronavirus de 2003, pourquoi, après avoir traversé celui-ci, en 2020, n’y en aurait-il pas d’autres dans le futur, qui sont encore plus virulents?
Une fois de plus, la question se pose, et si la question se pose, il faut d’ores et déjà prendre le temps d’y réfléchir. Vous allez me dire : « Ce n’est pas ça qui manque en ce moment! »
Voilà donc le sujet de réflexion que je vous propose : que changera, dans notre société actuelle, la COVID-19? Vous avez des semaines de réflexion.
Lorsque j’entends parler de virus, j’ai toujours en tête cette réplique du film des Wachowski, La Matrice. Dans le film, l’agent Smith (en réalité un superordinateur à la forme humaine) dit : « J’aimerais partager une révélation que j’ai eue depuis que je suis ici. Elle m’est venue à l’esprit au moment où j’essayais de classifier votre espèce. Je me suis rendu compte qu’en fait, vous n’êtes pas des mammifères. Chaque mammifère vivant sur cette planète développe instinctivement un équilibre vis-à-vis de son environnement immédiat, ce qui n’est pas votre cas à vous, les humains. Vous vous implantez quelque part, et vous vous multipliez, encore et encore, jusqu’à ce que toutes les ressources naturelles soient épuisées. Votre seul moyen de survie, c’est de vous répandre ailleurs. Un autre organisme vivant sur cette planète épouse ce même schéma : un virus. Les êtres humains sont une maladie, un cancer sur cette planète. Vous êtes un fléau, et nous, le remède. »
Vous voyez, je vous le disais, les virus sont partout!