La crainte d’une autre fermeture

Troisième vague

Dans son rétroviseur, le Québec voit venir la troisième vague, déjà annoncée la semaine dernière par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Des entrepreneurs de la région craignent maintenant une nouvelle fermeture des commerces.

Une troisième fermeture prolongée en l’espace d’une année sonnerait-elle le glas pour certains commerces de proximité?

Le premier ministre, François Legault, a annoncé mercredi dernier un retour en arrière dans les mesures sanitaires pour les villes de Québec, Gatineau et Lévis, notamment avec la fermeture des commerces jugés non essentiels.

Avec l’arrivée de cette troisième vague, faut-il craindre que la province soit à nouveau plongée sur pause? « J’espère que non! Avec une troisième vague, je pense qu’il y a encore plus de commerces qui vont fermer. C’est trop. C’est désagréable et plus que stressant, cette situation, estime la propriétaire de Boutique Curiosité à Saint-Bruno, Josiane Vultaggio.

« La deuxième fermeture, le 24 décembre, a fait très, très mal. L’année 2020, on peut mettre un X dessus. Une troisième fois, ça nous blesserait. » -Félicia

Selon elle, la propagation du virus ne repose pas sur les épaules des commerçants. « Le gouvernement ne va pas à la source. Je crois que c’est dans les écoles qu’il y a le plus d’éclosions. C’est là qu’il est nécessaire de fermer, pas dans les commerces. Fermer les écoles et encourager l’enseignement virtuel, ça pourrait freiner la contamination et régler le problème », évoque Mme Vultaggio.

De son côté, l’une des propriétaires de Chaussures Classico, Félicia, croit que ça commence à être ridicule. Elle compare les décisions du gouvernement à un yo-yo. « On ne peut pas mettre tout le monde dehors une autre fois. Déjà la deuxième fermeture, le 24 décembre, a fait très, très mal. L’année 2020, on peut mettre un X dessus. Une troisième fois, ça nous blesserait. Ce serait ridicule, alors que l’on respecte toutes les règles sanitaires demandées », confie Félicia.

Elle propose plutôt à Québec de fermer les grandes surfaces et de donner une chance aux petits commerces. « Le problème, ce n’est pas nous. Ferme les Costco, Wal-Mart et Ikea à la place. »

Le journal Les Versants s’est aussi entretenu avec la propriétaire de Boutique In, Lei-Ann Vallières. Celle-ci ne serait pas surprise de devoir fermer d’ici une semaine ou deux. « Nous avons entendu le point de presse de mercredi pour la ville de Québec. Le message est reçu comme un avertissement pour les autres régions. Il faut agir très rapidement », indique Lei-Ann Vallières.

Elle reprend : « Selon moi, nous allons malheureusement fermer. Nous ne l’espérons pas, mais nous sommes prêts à tout. »

Prêts à tout, c’est aussi se tourner vers la boutique en ligne. « S’il fallait fermer, heureusement, nous avons notre site Internet qui permet l’achat en ligne. Ça permet de poursuivre nos activités quand même », conclut Mme Vallières.