Une petite idée qui a fait son chemin

Serge Dessureault et Jean-Pierre Danvoye en Haïti

« L’expérience a été un succès sur toute la ligne! Malgré les imprévus, la peur et l’inconnu, il y a quand même 12 personnes qui nous ont fait confiance, à Jean-Pierre et moi, afin de les guider durant ce périple. C’est ce qui m’énervait un peu avant le départ, ce lien qu’il fallait bâtir avec des gens qui ne nous connaissaient pratiquement pas. Tout le voyage est basé sur ce lien de confiance », mentionne au journal le Montarvillois Serge Dessureault. Chaque participant devait faire une donation d’au moins 500 $ pour faire partie du voyage-bénéfice. Au total, un montant de 8 700 $ a été recueilli et remis à l’École Mark-Bourque. 

Une semaine durant laquelle le groupe de voyageurs a procédé à trois jours de trekking – la portion sportive du voyage –, un jour de visite de l’École Mark-Bourque – la véritable raison du périple, soit la portion humanitaire –, mais aussi la création d’un petit club d’athlétisme pour donner le goût de la course et de l’esprit d’équipe à 20 jeunes Haïtiens. « Lors de la randonnée à travers les collines et les vallées des communautés de Verrettes et Montrouis, nous avons croisé plusieurs petits villages et chaque fois, on a eu le coup de cœur! Ils étaient ouverts à ce qu’on s’installe tout près avec nos tentes. Pour eux, nous étions comme une attraction. C’est un peuple très accueillant, toujours en train de sourire, de nous parler et de dire bonjour. Pour nous tous, ce fut une belle découverte », explique le guide de montagnes Serge Dessureault. 

Une petite idée qui s’est concrétisée

Lors d’un précédent voyage en Haïti en 2010, quelques mois à la suite du tremblement de terre du mois de janvier, Serge Dessureault, Jean-Pierre Danvoye et d’autres collaborateurs, dont le policier Robert Lessard, avaient recueilli 55 000 $ afin notamment de peinturer l’École Mark-Bourque, de coudre des uniformes pour les enfants, faire l’achat de souliers, tableaux, meubles. « L’école se trouve dans les montagnes et 50 à 60 jeunes y vont. Lors de notre premier voyage, j’ai eu un coup de cœur pour cette femme, Clairethida Major, qui est médecin pédiatre. Cette dame-là est une sainte et c’est elle qui a été notre contact pour le deuxième voyage. » L’idée, qui avait été lancée comme ça lors du dernier soir de ce premier voyage, était de revenir en Haïti afin d’organiser quelque chose d’autre et de faire connaître le pays sous un autre angle. « C’était une toute petite idée, mais je suis très fier parce que les Haïtiens nous ont fait confiance. On a travaillé fort pour ce beau projet », de poursuivre Serge Dessureault, qui est d’abord pompier de métier. Aujourd’hui, quelque 150 écoliers, de la maternelle à la 6e année, fréquentent l’École Mark-Bourque.

Un club d’athlétisme a aussi été créé pour entraîner une vingtaine de jeunes afin qu’ils bougent et qu’ils se démarquent. Ce club permettra la compétition entre les villages et, qui sait, peut-être aussi verra-t-on le développement de certains talents, notamment au soccer. L’idée était d’encadrer les jeunes par le sport.

« Quand je repense à ce projet, j’ai un gros sourire dans le visage. En se mobilisant juste un peu et en mettant l’énergie nécessaire, il est possible de changer les choses, de transformer le sort des autres. À voir le résultat, je suis fier. Grâce à Jean-Pierre et moi, 150 jeunes iront à l’école pendant près de deux ans en Haïti, et ce, sans l’aide d’aucun organisme gouvernemental. Je trouve ça émouvant. »