Une nuit d’empathie au Collège Trinité
L’itinérance est souvent associée à un manque d’argent, à un phénomène attribuable à la lâcheté de certains individus ou à leur manque d’esprit d’entreprise, mais c’est loin d’être le cas. En fait, ce n’est qu’un cri, une demande qu’on leur vienne en aide, en tant que société et en tant que citoyens. Dans un monde idéal, l’itinérance n’existerait pas, chacun aurait une place pour vivre, pour se réchauffer et pour se reposer, mais ce monde n’est pas parfait; c’est un long chemin semé d’embûches et d’obstacles, certains plus difficiles à surmonter que d’autres. La solution? S’entraider, car la solidarité est ce qui nous maintiendra toujours debout.
Un texte de Josefina Apullan
Élève de la 4e secondaire
Collège Trinité
Ainsi, le comité d’action solidaire du Collège Trinité (CAS) participe à des événements qui viennent en aide à tous ceux qui sont dans le besoin.
Le vendredi 18 octobre, dans les rues du Vieux-Longueuil, se déroulait la Marche de sensibilisation à la lutte contre l’itinérance. Le CAS s’y trouvait, armé de vêtements chauds, d’énergie et d’une bonne dose d’audace. Cet événement avait pour but ultime de manifester le mécontentement de la société face à ce phénomène d’itinérance, faire pression sur le gouvernement pour que des solutions soient apportées, puis, pour vivre tous ensemble une soirée de compassion, de sentiments partagés et de solidarité. Plusieurs arrêts étaient prévus afin de rendre l’activité d’autant plus stimulante; le groupe a eu droit, à son grand bonheur, à des prestations de la part d’itinérants eux-mêmes; des chansons aux paroles émouvantes, des poèmes remplis de sentiments et des discours convaincants.
Puis, rendus à sa destination finale, rassemblés avec tous ceux présents à la marche, les élèves ont célébré la soirée en se réchauffant avec une soupe et des conversations animées. Il y a même eu un concours. Le but? Construire un abri de fortune à l’aide de boîtes de carton, d’un sac-poubelle et de beaucoup, beaucoup de papier adhésif! Qui aurait cru que cette épreuve se révélerait si difficile? La construction de ces « maisons », testées pour leur solidité, leur durabilité et leur confort, n’a pas été une mince affaire. Pourtant, le comité a remporté le concours avec fierté, aidé des mots encourageants de Louise, la responsable, et de quelques touches d’originalité.
Malgré tout, l’épreuve la plus difficile restait encore à venir, car la moitié du groupe était non seulement venue marcher, mais aussi vivre l’expérience d’une nuit dans la rue. Des sacs de couchage, une autre pile de vêtements chauds, du café et quelques boîtes de carton ont servi aux plus braves pour passer à travers cette nuit d’empathie. Le froid glacial et l’inconfort leur permirent à peine de fermer l’œil, mais l’expérience, surtout le déjeuner en groupe auquel un itinérant s’est joint pour parler de sa vie, fut un moment très agréable.
Bref, tout le monde peut s’entendre pour dire que cette soirée très réussie fut un événement qui plut beaucoup et qui réchauffa le cœur de tous.