Soeur Gisèle Foucreault : une missionnaire au cœur d’or

Le journal Les Versants a rencontré une femme dans les 70 ans, épanouie, qui respire la santé et qui, depuis 48 ans, travaille très fort comme missionnaire au Lesotho, en Afrique du Sud. C’est sœur Gisèle Foucreault qui est, comme on la nommerait ici, présidente-directrice générale des projets de développement de la mission des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, à Mazenod, une banlieue de Maseru, la capitale. Cette mission reçoit une aide de l’organisme d’aide internationale montarvillois Minta, ainsi que de l’ADEP (Association pour le développement participé) et de l’ACDI (Agence canadienne pour le développement international). Elle est la sœur du cofondateur de Minta, l’abbé Lucien Foucreault.

Sœur Gisèle Foucreault est en visite au Québec. « Je pourrais rester ici, si je voulais, mais ma vie est là-bas. » Née à Saint-Philippe de Laprairie, elle est le dernier enfant d’une famille de dix. Elle affirme avoir été élevée dans l’amour et « la prière a été l’héritage de nos parents ». Gisèle entre en communauté à l’âge de 18 ans. Elle se sent appelée à la vie missionnaire, mais cela représente un sacrifice au-dessus de ses forces. Faire le pas facilement a été le cadeau de sa mère lors de son décès. Elle poursuit son récit : « En arrivant au Lesotho, en 1970, j’avais 25 ans, et je me suis sentie chez moi comme jamais. C’est un pays accueillant, un pays de soleil, les Basotho sont doux et sympathiques. Je me suis adaptée du jour au lendemain. »

La jeune missionnaire a appris l’anglais et la langue du Lesotho, le sesotho, facilement. Dans sa mission, elles sont huit religieuses, elle est la seule blanche. Elle y a déjà enseigné, mais, depuis 1982, elle n’en a plus le temps. Sa fonction de responsable des projets de développement de la mission l’occupe entièrement. Ce sont : le creusage de puits, plus de 2 000, la promotion féminine, l’agriculture, la fabrication de briques et la construction de petites maisons. Ont déjà été construites 200 d’entre elles, en plus de trois centres d’accueil pour personnes âgées et d’un orphelinat pour filles, enfants dont les parents sont morts du sida. L’entrepreneure a mis sur pied une bibliothèque, une coopérative de couture et de tricot et une autre d’élevage de poulets ainsi qu’une boulangerie : 900 pains par semaine pour 82 familles démunies. Elle a réalisé une présentation Powerpoint sur le sujet. « J’ai un gros travail », affirme-t-elle. Cependant, elle dit ne rien faire elle-même : « Je donne des ordres », d’avouer en riant sœur Gisèle. Elle apprécie beaucoup les dons qu’elle reçoit.

L’orphelinat

Une de ses réalisations est particulièrement chère à son cœur : l’orphelinat, qui reçoit des filles de 4  à 21 ans, jusqu’à la fin de leurs études. Elles ont alors accès à des études supérieures. Pour ce projet, elle reçoit une aide financière des princes Harry, d’Angleterre, et Seiso, du Lesotho. « Tous deux, ayant perdu leur mère alors qu’ils étaient jeunes, veulent poursuivre l’œuvre de ces deux femmes très charitables et sensibles à l’aide humanitaire », explique-t-elle.

La « tournée » de sœur Gisèle à Saint-Bruno a été organisée principalement par M. Bruno Goulet, président de Minta. Ici, elle demeure à la Maison de la Congrégation des Sœurs de Jésus et de Marie, à Longueuil, où réside sa sœur Réjane, également religieuse. Son autre sœur vivante, Gaétane, a épousé André Brouillard, à Boucherville. Au terme de sa tournée montarvilloise, elle me confie au téléphone avoir eu la veille une belle surprise. « Sur Skype, j’ai vu mes chères petites orphelines! » On comprend qu’elle est en réalité la mère de ces jeunes filles. Son retour est prévu pour le 9 janvier.