Pierre Leduc, issu de deux anciennes familles de Saint-Basile

Mémoires (avec la collaboration de la Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand)

La famille Leduc est implantée à Saint-Basile-le-Grand depuis plusieurs générations, si bien que Pierre ne connaît pas la date d’arrivée du premier Leduc; c’est bien avant la formation de Saint-Basile-le-Grand comme entité municipale, en 1871. Quant à lui, il y est né en 1937 et, depuis 1987, il habite rue Pelletier, tracée sur la terre d’Alcibiade Pelletier. Du côté maternel, la famille Rocheleau est aussi une ancienne famille de la municipalité, qui compte parmi ses ancêtres le célèbre patriote Bonaventure Viger.

Pierre Leduc est né rue Principale, d’Antoine Leduc et de Pierrette Rocheleau. Il fait ses études primaires au Pensionnat de Beloeil, chez les Sœurs de la Providence. Il poursuit sa scolarité à Montréal, au Collège Sainte-Marie. Après deux ans, il se rend compte que ce n’est pas sa place et il se dirige vers l’École des métiers de l’automobile. Il travaillera comme mécanicien à plusieurs endroits, dont la Baie-James, Mont-Bruno Ford à Saint-Basile, Désourdy Automobile, Unibéton à Mont-Saint-Hilaire, d’où il prendra sa retraite, en 2005.

Son épouse, Ginette Côté, est originaire d’Amqui. Elle quitte sa Gaspésie natale à l’âge de 18 ans pour aller demeurer chez sa sœur, en Ontario, afin d’apprendre l’anglais. Par la suite, elle s’installe à Saint-Basile chez son frère qui habite le logement au-dessus de celui de la famille de Pierre. Ils font rapidement connaissance et s’épousent en 1964. Le couple aura deux filles : Nathalie, mère d’Alexia et d’Anthony, et Marie-Claude, mère de Thierry et Guillaume.

Son père

Son père, Antoine Leduc, naît en 1886. C’est à l’âge de 50 ans qu’il épouse Pierrette Rocheleau, âgée de 27 ans. Avant son mariage, il habite Montréal où il travaille comme greffier de la cour de magistrat, au palais de justice. Il occupera cette fonction pendant 40 ans. Dans la métropole, il possède des immeubles à logements. C’est en motocyclette qu’il vient à Saint-Basile courtiser Pierrette. Il a la première moto dans la municipalité. « Ce qui ne l’a pas empêché, révèle Pierre en riant, de s’offusquer lorsque plus tard mon frère Robert a voulu s’en acheter une. »

« À Saint-Basile, raconte le fils, mon père était impliqué dans toutes sortes de choses et, je me rappelle très bien qu’il me traînait partout. » C’est ainsi qu’il a connaissance d’un incident peu commun. Antoine a deux élevages de moutons, dont l’un chez son beau-père, Aristide Rocheleau. Il veut les faire accoupler. Pierre relate : « Il a mis une toile dans l’auto et nous sommes allés chez Gilbert Perreault chercher le bouc. Il l’a poussé dans l’auto et nous sommes partis chez mon grand-père Aristide, pour l’accouplement. »

La fratrie comprend cinq enfants : Pierre, Nicole, Louise, Robert et Micheline. Nicole décédera accidentellement à l’âge de 6 ans, en face de la maison. « Une dure épreuve, se souvient-il. Mon père a vendu la maison à Raymond Taillon; elle deviendra la Quincaillerie Taillon. Il a réparé celle achetée par ma mère d’Aristide Rocheleau, à l’entrée de la rue Robert, (où se trouve actuellement la pharmacie) voisine de l’ancienne gare. » Antoine est aussi un des membres fondateurs de la Caisse populaire. Il a été commissaire d’école de 1951 à 1964 et il a participé à la construction de l’École Jacques-Rocheleau.

« Il faisait aussi du taxi avec une Ford de Luxe 1936, raconte Pierre Leduc. Après la guerre, bon nombre de Polonais sont venus s’établir à Saint-Basile, le long de la rivière Richelieu. Étant éloignés du village, ils prenaient souvent le taxi et mon père amenait Robert avec lui pour le faire chanter. » Quand Antoine est à Montréal pour son travail au palais de justice, c’est son épouse, Pierrette, qui conduit le taxi.

L’été, on fuit le village pour aller à la campagne, au 374, rue Principale. On peut s’y rendre à pied! Au ruisseau Massé, grâce à une digue, on a formé un petit lac qui devient un endroit très apprécié pour la baignade. Il s’y trouve trois ou quatre chalets, sur les terres d’Aristide Rocheleau. « On y faisait des épluchettes de blé d’Inde, des bouillottes, beaucoup d’enfants venaient se baigner et on faisait des partys », se souvient Pierre avec plaisir.

Antoine Leduc décédera en 1970 et son épouse, Pierrette Rocheleau, en 1991. Antoine est le fils de Ludger Leduc, né en 1843, qui épouse, en 1867, Octavie Beauchemin à Mont-Saint-Hilaire. Il sera maire de Saint-Basile, de 1887 à 1897. C’est un cultivateur dans le rang des 24, voisin d’Alexandre Lafrance. Il décédera en 1927.

Le côté de la mère de Pierre Leduc

La mère de Pierre, Pierrette, est la fille d’Artistide Rocheleau (1874-1952), un « gros » cultivateur qui fabrique son fromage selon la recette familiale. Le père de ce dernier, Joseph (1839-1908), est marié à Orpha Viger (1842-1926), fille du célèbre patriote Bonaventure Viger. Joseph fera la une du journal La Patrie, lorsqu’un taureau lui donnera la mort.

Bonaventure Viger (1804-1877)

L’arrière-arrière-grand-père de Pierre Leduc, Bonaventure Viger, est un personnage important de notre histoire, qui s’est illustré lors de la Rébellion de 1837. Le docteur Nelson et Bonaventure Viger seront exilés aux Bermudes pendant un an. Viger réussit à revenir au Québec et il épouse, en 1841, Eudoxie Trudel, dont il a cinq enfants. Orpha, l’aînée, épousera Joseph Rocheleau.

Au Québec, Bonaventure Viger « avait repris l’agriculture et avait décidé de fabriquer son fromage à la crème », écrit l’historien grandbasilois Bruno Labrosse. Cette fameuse recette apprise pendant sa captivité se transmet par la suite dans la famille Rocheleau et elle connaît beaucoup de succès.