Paroisses : la pratique religieuse toujours dans la culture
La popularité de la pratique religieuse n’est plus en déclin, selon les observations de différents bénévoles et employés des paroisses de la région.
À Sainte-Julie, dans l’Unité pastorale de l’Est-de-la-Montagne, c’est plutôt un regain de popularité qui est vu par Thérèse Touma, collaboratrice de la catéchèse, et Daniel Richard, président de la fabrique. Cette unité pastorale regroupe des paroisses de Sainte-Julie, de Saint-Amable et de Saint-François d’Assise.
« En 2004, les diocèses ont demandé des regroupements parce qu’il manquait à la fois de ressources financières et humaines », explique M. Richard sur l’histoire de l’unité pastorale. C’est pourquoi les trois églises se sont regroupées depuis. Dans certaines régions, ce sont parfois quatre ou cinq églises qui collaborent entre elles.
Ce dernier remarque qu’il y a toutefois, depuis quelques années, un intérêt pour la pratique religieuse. « L’immigration à Sainte-Julie a eu un effet significatif sur le nombre de pratiquants », mentionne-t-il. Depuis quatre ans, environ, le nombre de personnes qui arrivent à Sainte-Julie et qui pratiquent déjà est en croissance, relate le président de la fabrique. « Ça a un effet de rassemblement des communautés et ça incite d’autres familles à assister et à s’impliquer auprès de la paroisse », mentionne-t-il.
À l’Unité pastorale de Saint-Basile et Saint-Bruno, Ani Ménard, coordonnatrice des activités paroissiales, témoigne également d’un regain d’intérêt envers la volonté de croire. « Nous avons de plus en plus d’adolescents ou de jeunes adultes qui cherchent un sens à leur vie et qui sont attirés par ce dont la croyance peut leur amener », précise Mme Ménard. Avant la pandémie, les représentants de ce groupe d’âge venaient souvent par obligation lorsqu’ils devenaient parrains. La volonté de croire vient, selon elle, du fait que la religion n’est pas un tabou chez les jeunes aujourd’hui.
25 C’est le nombre de nouvelles inscriptions dans les cours de catéchèse à Sainte-Julie.
Une nouvelle approche
De son côté, Thérèse Touma, qui s’occupe de la catéchèse et du groupe Ziléos, a aussi observé une croissance dans la participation des jeunes. Cette année seulement, il y a eu 25 nouvelles inscriptions pour les cours de catéchèse. Le groupe destiné aux adolescents, pratiquants ou non, comprend une vingtaine de jeunes ayant entre 12 et 18 ans. Le programme Ziléos est une association internationale, reconnue par l’Église catholique, avec une ouverture œcuménique.
De plus, le diocèse permet maintenant aux jeunes d’intégrer, n’importe quand dans l’année, des cours de catéchèse, une manière d’accueillir des jeunes en tout temps plutôt qu’en septembre uniquement, comme c’était le cas auparavant. « C’est bien reçu de la part des enfants ou des parents, parce que ça complique moins l’intégration », précise-t-elle.
Pour Ani Ménard, ce regain d’intérêt, qui est non seulement lié à la croyance, mais aussi à la volonté d’appartenir à une communauté, est rassurant. « On le sent, que ça vient du coeur et que les gens veulent rester », explique la coordonnatrice des activités paroissiales.
Des pratiques bien ancrées
Outre les activités destinées aux plus jeunes, l’église de Sainte-Julie reste un lieu de rassemblement pour l’ensemble de la communauté. Il suffit de penser aux activités organisées sur son terrain, notamment les spectacles en plein air sur le parvis de l’église ou le village de Noël, dont les kiosques s’installent un peu partout dans le stationnement. « Tout, à Sainte-Julie, s’est d’abord construit au pied de l’église », relate M. Richard, qui accorde un certain intérêt à l’histoire. Pour lui, pratiquants ou non, les Julievillois tiennent à l’église et à sa préservation. « À Sainte-Julie, on a encore cette idée d’être un village malgré la taille de notre ville aujourd’hui », précise le président de la fabrique, qui voit l’entraide au cœur des actions menées par tout un chacun.
Les Julievillois sont aussi plus présents dans l’église lors d’évènements culturels importants tels que la messe de Noël ou celle de Pâques, ainsi que les rituels, comme le baptême ou les funérailles. « On a la chance de toujours tenir quatre messes à Noël et de continuer d’offrir celle de minuit », mentionne- t-il, alors que les bancs de l’église, lors de cette soirée, sont remplis. Il se dit impressionné de voir que, d’année en année, les gens continuent de prendre part à cet évènement, qui demeure ancré dans la culture québécoise.
Les funérailles et les baptêmes font encore partie de la culture, alors que des cérémonies sont organisées régulièrement. Une fois par mois, ce sont trois ou quatre enfants qui se font baptiser, et le curé tient des funérailles toutes les fins de semaine.
Ce constat est aussi partagé à l’Unité paroissiale de Saint-Basile et Saint-Bruno. Ani Ménard précise toutefois que même sans les célébrations spéciales, les messes sont remplies. « À Noël ou même au jour de Pâques, on ajoute des chaises pour permettre à tout le monde de s’asseoir », explique-t-elle, rappelant l’engouement marqué à ces fêtes religieuses. Mme Ménard et les autres employés de l’église repèrent des visages moins familiers lors de ces messes. « On voit des gens qui ne viennent pas souvent, mais ils sont attachés à leur église », explique-t-elle.
