L’éducation par le sport
ABaCoDe
L’organisme à but non lucratif ABaCoDe, instauré en premier lieu dans la capitale ougandaise de Kampala en 2008 par de jeunes Montarvillois pour promouvoir le basketball, connaît plusieurs nouveaux développements, touchant toujours davantage de jeunes Africains. Depuis janvier 2011, ABaCoDe évolue rapidement, avec une deuxième entité, celle-là basée au Ghana, plus précisément dans la capitale d’Accra.
« Notre projet a pris beaucoup d’expansion sur le plan des activités en raison de la présence sur place de mes collègues, Marie-Ève Lemieux et Mohammed Khaled, respectivement la fondatrice et directrice d’ABaCoDe Ghana et le chargé de projets. En 2010, après avoir entendu parler de nos succès à Kampala, Marie-Ève m’a contacté et m’a demandé d’implanter ABaCoDe au Ghana, alors que nous étions seulement en Ouganda. C’est elle qui a pris ce bébé-là en charge; elle est une véritable tête de basket et elle s’implique dans le projet à temps plein sur place », explique le directeur et fondateur d’ABaCoDe, le Montarvillois Nicolas Michaud, rencontré par le journal.
Originaire de Varennes, Marie-Ève Lemieux demeure à Accra depuis 2010. Après avoir complété ses études en relations internationales et droit international ainsi qu’en développement international, la bachelière s’est jointe à un organisme pour les enfants à Accra. À temps perdu la fin de semaine, la jeune femme a formé une ligue de basketball. À la recherche de partenaires afin de l’aider dans son projet sportif, Marie-Ève a été attirée par le travail d’ABaCoDe en Ouganda. Le contact était créé. « Le but d’ABaCoDe, c’est d’amener les jeunes à développer leur potentiel à l’aide d’outils, et ce, sur les plans personnel, athlétique et académique », de mentionner Nicolas Michaud.
En un an et demi, ABaCoDe Ghana a connu une rapide expansion. Il y a des équipes de basketball dans quatre communautés différentes. Les jeunes pratiquent leur sport deux fois par semaine. Ils bénéficient aussi d’aide aux devoirs une fois par semaine. Les participants prennent part à des événements et des tournois entre villages, alors que d’autres apportent leur contribution dans la communauté.
Afin de poursuivre ses activités avec succès, autant au Ghana qu’en Ouganda, ABaCoDe a besoin d’argent pour donner les meilleures conditions aux jeunes basketteurs, par exemple avec l’achat d’espadrilles et de chandails à l’effigie du logo d’ABaCoDe, mais aussi pour la construction d’autres terrains de basketball. Les fonds peuvent aussi servir à rémunérer un enseignant pour l’aide aux devoirs. Les besoins sont nombreux.
Campagne de financement
ABaCoDe est présentement en campagne de financement en ligne sur le site Internet www.globalgiving.org, un défi de taille, qui consiste à amasser une somme de 4 000 $ par 50 donneurs différents d’ici le 1er octobre. Ce montant aiderait à la construction d’un complexe sportif comprenant notamment deux terrains. « En réussissant ce défi, ABaCoDe serait reconnu et inclus dans la banque de données de Global Giving aux côtés d’investisseurs potentiels – corporations, fondations, individus. Cela nous aiderait beaucoup », poursuit Nicolas Michaud, qui possède un bac en thérapie du sport de l’Université Concordia. La page d’ABaCoDe pour recevoir des dons est la suivante : www.globalgiving.org/projects/give-children-of-ghana-a-sporting-chance/. « Nous avons besoin de volontaires pour travailler sur les terrains avec les jeunes, alors on accueille aussi des bénévoles sur place. »
Lorsqu’on lui demande pourquoi il s’investit de la sorte, à temps plein et à distance, Nicolas Michaud répond : « C’est très difficile de dire pourquoi. C’est une réponse profonde et complexe… Je crois en l’éducation par le sport. J’ai eu la chance de grandir et de me développer grâce à une passion : le basketball. J’ai joué avec les Cougars de Saint-Bruno. Grâce au sport, j’ai connu beaucoup de succès, pas seulement sur le terrain, mais aussi dans mes études. Avec ABaCoDe, nous voulons redonner cette chance à la jeunesse africaine. L’idée derrière ce projet, ce n’est pas de savoir comment manipuler un ballon, déjouer un adversaire ou sauter pour faire un panier, mais comment le jeune amorce sa journée, s’implique dans son équipe, travaille durant les entraînements, prête assistance à ses coéquipiers, s’épanouit à la suite d’une victoire et d’une défaite. Nous croyons en l’humain. »
ABaCoDe, pour African Ball and Community Development (Projet de développement d’un programme de basket-ball en Afrique), est une ONG sans but lucratif qui est présentement en attente de devenir un organisme caritatif. D’ici là, les petits Africains bénéficiant du programme apprendront le respect de soi, le travail d’équipe, l’engagement, le sentiment d’appartenance, l’esprit de famille.
Pour plus de détails, visitez le www.abacode.org. Pour écrire à Nicolas Michaud, nicolas.michaud@abacode.org.