Le vétéran Douglas McAdam honoré

Mention élogieuse du ministre des Anciens Combattants

Douze citoyens canadiens de la province de Québec, dont le Montarvillois Douglas McAdam, et un citoyen canadien résidant en Caroline du Nord ont été honorés le 14 mars dernier pour leur engagement et leur dévouement envers les vétérans. L’honorable Steven Blaney, ministre des Anciens Combattants et ministre de la Francophonie, a décoré monsieur McAdam de la Mention élogieuse du ministre des Anciens Combattants lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à Québec.

Cette distinction est accordée à des personnes qui ont servi la communauté des anciens combattants de façon exceptionnelle ou à des personnes qui constituent des modèles pour leurs confrères anciens combattants. « Il s’agit du plus grand honneur de ma carrière », mentionne Douglas McAdam, que le journal a rencontré. L’homme est déjà décoré de trois médailles lui rappelant son service militaire de 1951 à 1954, mais la Mention élogieuse du ministre des Anciens Combattants est beaucoup plus prestigieuse. « C’est un hommage que peu de gens reçoivent. Il faut être recommandé pour recevoir une telle distinction. Ça prend des années pour être honoré de la sorte. » 

Vétéran des Forces armées canadiennes, monsieur McAdam est un membre actif de l’Association du Black Watch depuis 1974 en tant que trésorier; un poste qu’il occupe encore aujourd’hui.

Au sein de cette Association, Douglas McAdam organise aussi les réunions des vétérans du Black Watch, qui se déroulent tous les deux ans. Il est également responsable de la production et de l’envoi du bulletin trimestriel de l’Association à plus de 400 membres, dont près de 300 au Québec. Et sous la direction du Montarvillois, l’Association du Black Watch collecte des fonds servant à appuyer plusieurs programmes offerts aux vétérans qui résident à l’hôpital Sainte-Anne, y compris la zoothérapie et la thérapie musicale. Accompagné par d’autres vétérans comme lui, Douglas McAdam apporte à ces patients trop souvent laissés seuls et à eux-mêmes du chocolat et des cigarettes. « Ce travail de bénévolat, je le vois comme un retour d’ascenseur, un « donnez au suivant ». J’étais militaire, et maintenant, je redonne à mes frères. Pour moi, personnellement, je le vois comme une responsabilité à accomplir. Et ça m’apporte de la satisfaction », explique le vétéran. 

L’homme de 82 ans fait régulièrement le voyage aller-retour de deux heures de chez lui, à Saint-Bruno-de-Montarville, jusqu’à l’hôpital pour rendre visite aux vétérans, planifier plusieurs soirées de bingo, et organiser le concert de Noël annuel auquel il ne manque pas d’assister. Outre son travail et ses efforts visant à recueillir des fonds, Douglas McAdam donne de son temps en assistant aux funérailles de tous les vétérans de la région et en offrant des conseils et du soutien à leurs familles. Il se porte volontaire comme chauffeur et conduit des vétérans aux cérémonies et aux activités auxquelles ils ne pourraient pas assister sans son aide. En tant que trésorier de la filiale 202, M. McAdam a eu la responsabilité d’acheter à Juno Beach deux briques commémorant les soldats de la Seconde Guerre mondiale morts au combat ou après. Même retraité, M. McAdam ne chôme pas.

Le service militaire

Avant de s’engager au sein des Forces armées canadiennes, Douglas McAdam avait un travail de bureau pour CNR. Il s’ennuyait avec cet emploi. Il souhaitait vivre de nouvelles émotions, de nouvelles sensations. « J’étais jeune, j’étais stupide et j’avais besoin de quelque chose de plus excitant, de plus attrayant. Et je me suis engagé dans l’armée. » Le jeune homme a servi pendant trois ans, dont deux en territoire allemand, à Hanover, de 1951 à 1953. En occupation avec les Anglais, les Américains et les Français, les soldats canadiens s’entraînaient en vue d’une Guerre froide. « Nous avons passé 18 mois sur le terrain à nous entraîner. Nous étions entre frères, nous étions heureux. Nous avions des responsabilités et nous faisions notre boulot. Je prenais la vie un jour à la fois », de relater Douglas McAdam. À son retour au pays, il a pu reprendre son travail chez CNR en vertu d’une loi canadienne. « Au total, j’ai passé 45 ans dans cette entreprise. Je ne regrette pas d’avoir servi dans l’armée, mais parfois, je me dis que j’ai en quelque sorte perdu trois ans, qu’au lieu de m’engager, j’aurais dû retourner à l’école et étudier en comptabilité, par exemple. Mais j’étais jeune et aujourd’hui, ça fait partie de mon passé, de qui je suis », ajoute le père de quatre enfants.

Aujourd’hui, l’ancien soldat répond ainsi lorsqu’on lui demande ce qu’il pense des récents conflits qui sévissent à travers le monde, par exemple en Iran et en Afghanistan : « C’est de la folie. Ces guerres ont entraîné de lourdes pertes de nos hommes. C’est un gaspillage de jeunes personnes en santé, autant du côté des Canadiens que des Américains. Et combattre cette idéologie, c’est une cause perdue. On ne peut pas changer ces gens. »