Le Pérou, un autre monde

Chronique « Solidarité Tour du monde » par Louise et Janouka Paradis

Voir enfin le lac Titicaca, monter le Machu Picchu pour y découvrir les merveilles de la civilisation inca, faire du sandboard dans le désert de Ica, se détendre sur les plages de Paracas, voilà autant d’expériences extraordinaires que nous a offertes le Pérou.

Pendant presque trois semaines, nous avons pris des vacances pour partir à la conquête de toutes ses merveilles. Comme nous avions fait la connaissance d’un jeune couple de Français vraiment extraordinaire en Bolivie, Émilie et Romain, nous avons décidé de partager ce temps de détente à quatre. C’était vraiment génial de voyager en étant aussi bien accompagnées.

Puis, le travail nous a appelées, car nous avions pris un engagement auprès de l’organisme « Les Ailes de l’espérance » afin d’acheter et d’installer des lavabos dans une petite communauté de 35 familles au coeur de la jungle amazonienne.

Quel dépaysement! Afin de nous rendre dans le village, nous avons d’abord pris un bus de Lima à Satipo d’une durée de 11 heures. Ensuite, c’est dans un pick-up que nous avons passé les sept heures suivantes dans une route en serpentin où nous devions à tout moment traverser des rivières. Parfois, l’eau était tellement abondante qu’elle s’infiltrait à l’intérieur par les portes. Rendues à Atalaya, nous avons dû prendre un petit bateau, car le seul chemin accessible est la rivière. Après deux heures, nous sommes finalement arrivées près de Tzipani. En fait, il ne nous restait qu’une heure de marche à faire dans la jungle avant d’atteindre le village. C’était toute une marche! Nous devions passer à travers forêts et rivières. Nous avions parfois de la boue jusqu’aux genoux et pour mettre un peu plus de piquant à l’aventure, nous avons même rencontré  des araignées et un serpent venimeux! On se sentait un peu comme Indiana Jones!

Les gens avaient tellement hâte de recevoir leurs lavabos qu’ils sont venus en groupe nous attendre près de la berge. C’était un peu triste, car les routes étant très mauvaises, nous n’avions, avec nous, que trois lavabos, les autres étant supposés arriver deux jours plus tard.

Parvenues au village, nous nous sentions comme au bout du monde. Totalement isolée de la civilisation, cette communauté indigène vit dans une simplicité déroutante. À nos yeux d’Occidentaux, une telle vie nous semble impensable. Les femmes se tiennent d’un côté et les hommes de l’autre. Chaque maison est construite sur pilotis afin de la protéger de la pluie et de l’humidité. Il n’y a pas d’accès à l’électricité et les gens se rassemblent sous un toit en palmier où ils partagent le repas autour d’un feu.

L’accès à l’eau potable que leur a apporté l’organisme « Les ailes de l’espérance » est une richesse extraordinaire, car, grâce à cela, ils peuvent éloigner les maladies, sauver la vie de plusieurs enfants et rendre beaucoup plus facile la vie de chacun. À la saison des pluies, ce n’est pas un trop grand problème, mais à la saison sèche, impossible de trouver de l’eau à moins de marcher pendant une heure.

Pour nous, l’achat des lavabos, leur transport et l’installation nous a coûté un peu moins de 2 000 $, mais pour cette communauté, c’est une nouvelle forme de vie qui leur a été offerte, puisqu’ils peuvent désormais laver les enfants, laver le linge, cuisiner, etc., sans avoir à dépenser plein d’énergie. Pas besoin de vous dire la fierté que nous avons d’avoir permis une si belle amélioration de la qualité de vie de près de 200 personnes !

Encore merci à toutes les personnes du Québec qui, par leurs dons, nous permettent de changer un peu le monde!