La réalité de l'itinérance en région

Le 19 octobre, 27 villes à travers le Québec organiseront une Nuit des sans-abri dans le but de montrer leur solidarité et de sensibiliser les gens au fait que personne n’est à l’abri. Dans la région, plusieurs personnes sont sans domicile fixe. Ceux qui vivent dans la rue sont moins nombreux, mais tout de même présents. Malheureusement, peu de ressources sont disponibles pour les aider.

« C’est difficile de quantifier le nombre de sans-abri dans la Vallée du Richelieu, car il n’y a pas de ressources d’hébergement ni d’étude qui a été effectuée », explique un membre du Comité de lutte à la pauvreté Vallée-du-Richelieu (CLÀP), Simon Proulx, qui occupe également le poste d’adjoint à la direction à l’Entraide pour hommes Vallée-du-Richelieu.

Selon lui, on ne peut pas parler d’itinérance. Il faut plutôt parler de personnes en situation précaire qui s’installent dans leur famille ou chez des amis après avoir vécu une séparation, fait faillite ou perdu leur emploi.

Différent à Montréal

En région, l’itinérance ne se vit pas de la même façon qu’à Montréal, estime pour sa part la directrice de l’organisme en sécurité alimentaire La Porte du passant de Sorel-Tracy, Marie Bouchard.

« Pour nous, les personnes qui vont vivre dans leur réseau ou qui changent souvent de loyer sont des itinérants, explique-t-elle. On a aussi des personnes à risque d’itinérance qui n’ont pas de lieu fixe pour vivre et qui sont à risque de se faire mettre à la porte parce qu’elles n’arrivent pas à s’organiser et à payer leur loyer, mais il y a moins de personnes qui vivent dans la rue, car il n’y a pas de services. »

Mme Bouchard affirme que 25 % de sa clientèle est constituée de gens qui demeurent chez des amis ou dans leur famille. De 60 % et 65 % sont des personnes à risque et de 5 à 8 % sont des sans-abri.

« Plus on ajoute des facteurs comme l’alcoolisme, la toxicomanie et la maladie mentale, plus c’est difficile de s’en sortir », ajoute l’intervenant de l’Auberge du cœur Le Baluchon, Steve Bilodeau, qui est aussi le coordonnateur de la Nuit des sans-abri pour la région de Saint-Hyacinthe cette année.

« Il y a peu de logements locatifs et peu de logements sociaux. Il en faudrait davantage, surtout pour des situations ponctuelles », croit-il. En ce qui concerne les centres d’hébergement, on en retrouve à Montréal, Longueuil, Saint-Hyacinthe et Granby.

Des ressources pour aider

Des organismes font du dépannage alimentaire. On en compte au moins cinq dans la Vallée du Richelieu, deux à Saint-Hyacinthe et deux dans la région de Sorel-Tracy. À Saint-Hyacinthe, l’Auberge de Cœur Le Baluchon possède un lit de dépannage pour les 12 à 17 ans dans le besoin ainsi que des appartements supervisés pour les 16 à 23 ans. Contact Richelieu-Yamaska offre de l’écoute téléphonique et des lits de dépannage.

Dans la région de Sorel-Tracy, La Porte du passant, la Maison des jeunes La Place et le Centre de prévention du suicide Pierre-De Saurel travaillent en collaboration pour aider les personnes dans le besoin. Ils leur offrent l’écoute et le soutien nécessaires en plus de les diriger vers les ressources appropriées. La Porte du passant offre du dépannage alimentaire et le Centre de prévention du suicide met des lits à leur disposition.