Cambodge….on t'adore!
Chronique « Solidarité Tour du monde » par Louise et Janouka Paradis
Dans notre planification, le Cambodge était une courte étape entre le Vietnam et l’Inde, puisque nous n’avions pas trouvé d’organisation pour nous recevoir. Mais voilà qu’au Vietnam, nous avons rencontré Christine, une dame française qui vit là-bas, qui nous a donné le nom d’un orphelinat au Cambodge pour lequel elle travaille. Dès notre arrivée, après 15 heures d’autobus (trajet qui devait en prendre seulement 6), nous étions charmées par ce petit pays très accueillant.
À Phnom Penh, des centaines d’enfants circulent dans les rues pour nous vendre des choses. Ils sont astucieux et nous proposent même de jouer à roche papier ciseau : si on gagne, on n’achète rien et si on perd, on achète. On n’a pas pu résister à un petit bonhomme d’à peine 5 ans! Par contre, il nous est conseillé de ne jamais acheter aux enfants, puisque ça les encourage à rester dans la rue plutôt que d’aller à l’école.
Après une belle journée de congé à circuler dans les rues, à prendre le pouls du pays, nous étions prêtes pour le travail. Nous avons découvert qu’il y avait des centaines d’orphelinats au Cambodge. Après l’horreur des Khmers rouges, plein de familles ont été détruites et appauvries. Les enfants dans les orphelinats ne sont pas tous orphelins, mais ils sont abandonnés, car leur mère, souvent célibataire, est incapable de subvenir à leurs besoins.
Des histoires d’horreur concernant les enfants avec qui nous travaillons, nous en avons entendu plusieurs. Violences corporelles, sexuelles, malnutrition, ne sont que quelques exemples. La pauvreté engendre tant de souffrances. Ça fait mal au cœur de voir des mamans, avec un bébé dans les bras, nous supplier, non pas de lui donner de l’argent, mais d’entrer avec elle dans un petit dépanneur pour lui acheter un peu de lait afin qu’elle puisse nourrir son enfant. Les gens ici ne gagnent même pas 10 $ par jour, alors comment peuvent-ils arriver à nourrir leur famille, se loger, s’habiller? Je suis entrée acheter du lait pour bébé et pour une toute petite cannette de lait, j’ai payé 8 $!!! Heureuse est la maman qui mange suffisamment pour pouvoir allaiter son bébé!
Nous avons eu la chance de travailler dans deux orphelinats complètement différents. Le premier appartient aux sœurs de Mère Teresa. Environ 15 enfants de 1 an à 5 ans y vivent. Ils sont magnifiques et très assoiffés d’amour et de tendresse. Chacun d’eux veut constamment se faire cajoler et nous devions faire attention pour répartir également notre attention. Pas besoin de vous dire qu’on aurait aimé en ramener quelques-uns avec nous!
Pour ce qui est du deuxième établissement, il est situé en campagne. Un très grand terrain avec de beaux bâtiments très bien entretenus. Il appartient à une association française; 40 enfants de 2 ans à 18 ans nous attendaient avec impatience. Comme c’était jour de fête ici au Cambodge, il y avait congé d’école. Nous avons donc emmené une vingtaine d’enfants en sortie au zoo. Le lendemain, nous en avons profité pour organiser des jeux de toutes sortes: course de poches, de pieds attachés, tournoi de quilles faites avec des bouteilles d’eau, etc. Nous avons eu tellement de plaisir, car pour eux, c’était la première fois qu’ils vivaient cela. Nous avions acheté tout plein de petits jouets pour les vainqueurs… et les perdants. Nous aurions aimé rester plus longtemps, car ils ont séduit notre cœur avec leur beauté, leur affection, leur quête d’amour et leurs taquineries.
Après plusieurs journées à jouer et à transpirer à cause de la grande chaleur, c’est avec joie que nous avons accueilli la pluie. Nous nous sommes mises à danser sous la pluie et, malgré quelques hésitations, les enfants nous ont suivies en enlevant leurs vêtements. C’était magnifique! Un de ces moments que nous n’oublierons jamais!
