Alexis Picard : sa course vers la guérison

Atteint d’une leucémie lymphoblastique

Coprésident d’honneur de la 24e Collecte de sang de l’Académie des Sacrés-Cœurs, Alexis Picard se remet tranquillement d’une leucémie lymphoblastique, dont il a été diagnostiqué l’an dernier. Le Grandbasilois, grand sportif et étudiant de 4e secondaire au Collège Trinité, a bien voulu nous raconter son histoire.

Un texte de Frank Rodi

« Tout a commencé par l’apparition de points rouges sur mes bras et beaucoup de fatigue; de l’épuisement que je n’arrivais pas à comprendre parce que je suis un grand sportif. Cette journée-là, j’ai couru un 800 mètres et j’ai réalisé le même chrono que lorsque j’étais en 4e année du primaire. J’étais alors en 3e secondaire. À mon retour à la maison, j’avais seulement envie d’aller dormir », se remémore Alexis Picard. Il avait alors 14 ans et nous étions le 1er novembre 2012.

Le soir même, la mère d’Alexis appelle sa sœur, qui travaille à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Les points rouges seraient des pétéchies, soit des taches de sang. La tante recommande à Alexis de se rendre à l’urgence de l’hôpital. Arrivé sur les lieux, le jeune homme passe un test d’urine et une prise de sang. Et c’est le transfert vers Sainte-Justine. « Le médecin m’a fait une ponction de la moelle osseuse et c’est à ce moment-là que le diagnostic est tombé, le 5 novembre : j’avais une leucémie lymphoblastique. Mes parents sont séparés, mais toute ma famille est venue me voir à l’hôpital. Je ne me sentais pas gravement malade. Je ne le croyais pas vraiment parce que j’étais seulement fatigué. Alors, dans l’ensemble, je trouve que j’ai bien réagi. Les membres de ma famille, eux, ont pleuré. Je pense que ma mère a trouvé cela difficile, surtout lorsqu’elle revenait à la maison sans moi », relate le jeune homme, qui s’est rasé les cheveux avant d’amorcer ses traitements de chimiothérapie.

Alexis subit donc des traitements de chimiothérapie de façon intensive pendant un mois. Son médecin lui fait également un traitement du système nerveux central. Tout aussi intense. Son séjour à l’hôpital Sainte-Justine aura duré un peu plus d’un mois, puisqu’il en sort enfin le 9 décembre 2012, jour de la 23e Collecte de sang de l’Académie des Sacrés-Cœurs. Aujourd’hui, Alexis prend également des médicaments et poursuit chaque semaine ses traitements de chimiothérapie.

À l’époque, Alexis Picard était en 3e secondaire et la nouvelle de son cancer, annoncée quelque temps avant la Collecte de sang de l’Académie, a touché toute la communauté de son école, autant le Collège que l’Académie, où il a passé ses années du primaire. « Alexis est l’un des nôtres et quand la maladie touche un de nos enfants, nous en sommes tous affectés. Ç’a été difficile pour nous tous », de mentionner la directrice d’établissement, Johanne Landry.    

Le soutien d’un ami

L’autre coprésident de cette 24e Collecte de sang, Benjamin Poirier-Mailhot, est le grand ami d’Alexis. Leurs deux mères ont déjà travaillé ensemble à l’Académie des Sacrés-Cœurs et les deux familles se connaissent. La maladie d’Alexis, la famille de Benjamin l’a en quelque sorte aussi vécue. « J’aime m’impliquer et faire du bénévolat. Aussi, je trouve que c’était important de vivre cette expérience de présidence d’honneur pour l’occasion avec lui. Nous deux ensemble, c’était mieux ainsi et je savais qu’il serait plus confortable avec cette idée. Ça lui a aussi permis de se dégêner un peu », souligne Benjamin Poirier-Mailhot, ami de longue date d’Alexis Picard. En effet, ceux-ci se connaissent depuis la 4e année. Un jour, Alexis a quitté le pays pour un séjour en Allemagne en raison du travail de son père. Il est revenu alors qu’il était en 2e secondaire, pour ainsi retrouver son ami. 

En voie de guérison

La cause de la maladie d’Alexis ne s’explique pas. Sa mère a pensé à l’incendie des BPC qui avait fait rage à Saint-Basile-le-Grand en août 1988. Évidemment, à cette époque, Alexis n’existait pas encore, mais ses parents y avaient-ils été exposés? Peut-être! « Je ne suis pas encore officiellement guéri. Mais je poursuis mes traitements et je fais attention à moi afin que la maladie ne revienne pas. Je suis en rémission et d’ici un an et demi, si tout va bien, la maladie sera complètement disparue. »

Il pourra alors reprendre sa course de 800 mètres.