Un programme électoral à quoi cela doit-il servir?

Surement pas à remplir quelques pages d’un dépliant électoral construit sur de belles images et de belles paroles vagues d’une utilité limitée aux quelques semaines précédant le scrutin. Une élection, ce n’est ni un concours artificiel de beauté ni une parade de mode. Et, il n’y a surtout pas de place pour les « pompages d’idées inconscients »

Un texte de Jean Gérin

Pour moi, l’engagement de futurs élus doit  plutôt constituer un véritable plan d’action suffisamment clair (des mots significatifs), transparent,  détaillé et réaliste au point qu’il  permette à la population de juger année après année de leur performance.

Cet exercice devrait être à la base de la préparation éventuelle de bilans annuels de réalisations et d’analyse de performance qui ne mentent pas. Sinon, comment établir si ces mêmes élus gardent le cap et ont su respecter leurs engagements? 

Bien sur, un programme doit permettre aux candidats de se faire connaitre en toute franchise et honnêteté, de présenter leurs idées et la pertinence de leurs projets et finalement de faire valoir de quelle façon, ils entendent assurer par leurs actions la primauté de l’intérêt des citoyens, tant sur le plan qualitatif que quantitatif.

Il est également de prime importance que  la valeur des engagements pris aux termes des programmes proposés par les candidats maires soit chiffrée.

Sinon comment juger si ces engagements  peuvent être tenus dans un cadre financier réaliste et concurrentiel et surtout lorsque la marge de manœuvre est étroite.

Qu’il suffise de noter que le financement de toute dépense additionnelle locale de $1 million  requiert :

– soit une augmentation de taxes de 2% ou des revenus équivalents de d’autres sources

– soit une diminution équivalente dans les services déjà rendus ou des  compressions similaires dans les dépenses administratives

Dans mon esprit, tout programme d’action doit porter de façon exhaustive sur tous les sujets d’intérêt pour les électeurs dans le cadre de la dynamique du secteur municipal, du choix des priorités et des défis à relever au niveau des orientations :

– la fiscalité

– la gestion administrative de la ville

– le développement urbain

– le développement économique

– l’environnement

– la qualité de vie

– les relations avec les citoyens

N’oublions pas que nous sommes à préparer le Saint-Bruno de demain. Ces éléments forment un tout indissociable et toute négligence de les traiter de façon globale serait de nature à compromettre l’avenir de Saint-Bruno. La somme des parties se doit d’être plus grande que le tout.

Les citoyens ont un intérêt certain dans la finalité de préserver et d’optimiser leur investissement foncier et la qualité de vie à laquelle ils sont légitimement en droit de s’attendre.

Les candidats qui ne prendront pas cet exercice au sérieux ou qui pratiqueraient la politique du vide et de généralités  non contraignantes  ne mériteront certes pas d’être élus et je fais confiance aux électeurs pour les départager sur cette base.

Moins il en est dit au niveau des engagements, plus les élus se donnent de la marge de manœuvre et les citoyens deviennent en manque de moyens de juger de leur performance.

Par exemple, de ne pas s’engager à réserver l’utilisation intégrale des surplus qui émergent d’année en année au remboursement de la dette ou à la constitution de réserves spécifiques a pour effet de permettre aux élus de dépenser hors budget sans avoir à rendre de comptes à personne ni de se soumettre à l’approbation de règlements d’emprunts.

Les citoyens n’ont pas de chèques en blanc à donner à leurs élus. Rappelons que c’est cette formule d’utilisation intégrale des surplus qui a été à la base du succès de la gestion financière de Saint-Bruno au cours des années 1979 à 2005.

Il est aussi bon de rappeler que plus de la moitié du budget des villes de l’agglomération de Longueuil est hors du contrôle des  élus locaux d’où l’importance de détailler le compte de taxes en fonction de toutes ses composantes significatives y compris, la partie allouée aux dépenses locales.

Bien que préoccupé des variations de son compte global de taxation, le citoyen doit demeuré en mesure d’évaluer la véritable performance de ses élus sur la base des revenus et dépenses  dont ils sont directement responsables.