Noël selon mes yeux d’adulte et mon cœur d’enfant
Quand j’étais petit, je célébrais Noël en compagnie de ma famille élargie – mes cousins et cousines, mes oncles et tantes, mes grands-parents –, un soir du côté des Rodi, le lendemain chez les Leduc. Assis à l’arrière dans la voiture, mes deux frères et moi prenions la route avec nos parents afin de nous rendre parfois à Mascouche, parfois à Pointe-aux-Trembles, parfois à Rivière-des-Prairies; nous revenions toujours au petit matin avec le coffre arrière rempli de cadeaux déballés. Et parfois, nous n’avions pas à sortir parce que la fête se déroulait à la maison.
Un texte de Frank Jr. Rodi
Personnellement, la fête de Noël était une occasion de revoir mes six cousins et cousines chez les Rodi. De nous retrouver chez mes grands-parents à Mascouche, par exemple, et de regarder tous ensemble Les 12 travaux d’Astérix, Peter le chat sans queue, La ballade des Dalton à Ciné-Cadeau, ou encore les films Annie et plus tard, Edward aux mains d’argent. Ensuite, après le gargantuesque repas (nous sommes Italiens!) et la distribution des nombreux cadeaux, pour neuf enfants, les jeunes se rassemblaient au sous-sol autour d’un jeu de société pendant que les mamans jasaient entre elles et que les papas s’échangeaient de l’argent lors de parties de cartes se terminant souvent très tard dans la nuit.
Chez les Leduc, Noël se célébrait différemment. J’avais presque autant de cousins et cousines, mais bien plus jeunes que moi. Noël avait plutôt des similitudes avec les réunions de famille du film C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée : beaucoup de musique et de danse, surtout quand les célébrations se déroulaient chez ma tante Alice. Pour des raisons personnelles, je conserve autant de beaux souvenirs de ces soirées que de celles passées chez les Rodi à revoir mes cousins.
Aujourd’hui, j’ai 35 ans; je suis un adulte et Noël n’est plus vécu de la même façon. Des gens ont délaissé la famille, d’autres nous ont malheureusement quittés. N’empêche, je suis toujours aussi émerveillé par cette magie du temps des Fêtes. Mes cousins et cousines, dans mes deux familles, sont en couple, certains sont mariés et ont des enfants. C’est de plus en plus compliqué de tous se réunir à nouveau. La plupart d’entre eux célèbrent les Fêtes avec leur petite famille : parents, frères et sœurs et enfants.
C’est le cas aussi chez nous, surtout au cours des trois dernières années : depuis l’arrivée des jumeaux de mon frère. Je le comprends bien davantage depuis l’an dernier, avec la naissance de ma petite Alice, qui vivra son deuxième Noël. Je sais que même si elles sont plus sobres et plus intimes, ces Fêtes célébrées entre nous, mes parents, mes frères, nos conjointes et les bébés, m’apporteront autant de bons souvenirs, sinon de meilleurs, que celles d’antan.
Enfin, si j’avais à faire un rapprochement, ou un parallèle, entre toutes ces réunions de famille au cours des 30 dernières années, la seule chose qui demeure à chaque génération, ce sont les enfants. Sans eux, Noël ne serait pas pareil. Ça tombe bien, mon frère Lucas nous a appris dernièrement que sa femme était enceinte!