Le Saint-Bruno de demain, un enjeu primordial
La prochaine élection portera sur le choix d’un 4e maire depuis l’entrée en politique de Marcel Dulude en 1979.
Un texte de Jean Gérin
Comment faire la description du maire idéal, de celui qui sera le plus apte à prendre en mains les destinées du Saint-Bruno de demain? Voilà une question à choix multiples. L’histoire a démontré qu’il n’y a pas de profil commun aux élus qui auraient le mieux performé en toutes circonstances.
Une Ville n’est-elle pas une institution en constante mutation et sujette à des défis qui évoluent et se transforment dans le temps? Dans un monde idéal, de tels défis sont de nature à exiger des formes de leadership et des talents très différents.
Au cours de ces 35 dernières années, Saint-Bruno a connu trois maires (MM. Dulude, Gérin et Benjamin) et a vécu des époques fort mouvementées de son histoire. Qu’il suffise de rappeler :
• la mobilisation générale de 1979 au terme de laquelle les citoyens et
organismes ont conjugué leurs efforts pour mettre en poste, et pour cause, une nouvelle équipe d’élus entière- ment renouvelée sous la gouverne de Marcel Dulude et qui l’est demeurée sans connaître d’opposition au cours des 22 années qui ont suivi
• les efforts soutenus et déployés par ces élus pour en faire la Ville la mieux gérée du Québec et la Ville dotée de la fiscalité la plus avantageuse de toutes les municipalités avoisinantes, ce qui ne s’est pas fait en criant ciseau
• la gestion de la fameuse crise du «Verglas »
• la lutte acharnée de tout un chacun pour contrer le projet gouvernemental de fusion avec Longueuil
• l’intégration de Saint-Bruno dans la nouvelle agglomération de Longueuil
• le vaste mouvement de défusion qui a pris tout son essor avec l’ouverture surprise du gouvernement d’alors
• et finalement, l’élection de Claude Benjamin avec mission de reconstruire le Saint-Bruno défusionné sur le modèle antérieur et de réparer les fractures citoyennes résultant des débats intervenus
Le Saint-Bruno de 2013 n’est plus le Saint-Bruno de 1979
Le Saint-Bruno de 2013 n’est également plus le Saint-Bruno de 2005, celui de l’après-défusion, avec de nouvelles problématiques en émergence sur le plan de la gestion, entre autres :
• la population est vieillissante et sa « capacité de payer » s’amenuise, même si elle demeure bien nantie en termes de richesse immobilière
• la taxation s’est largement alourdie. Saint-Bruno ne bénéficie plus des meilleurs taux d’imposition des villes de l’agglomération
• le niveau d’endettement imputé à l’ensemble de la communauté a quasiment quintuplé en 8 ans (fin 2012, le montant de la dette ainsi attribuée s’élevait à 53,2 millions de dollars)
• la reconstruction de la Ville a nécessité l’addition et l’intégration rapide d’un fort contingent de nouveaux employés à la fonction publique dont les effectifs se sont accrus de +150 % et, par conséquent, des défis de taille à relever pour la mise à jour des connaissances et l’inculcation des valeurs montarvilloises à transmettre
• les attentes des citoyens et citoyennes ont évolué et il en est de même de leur sentiment d’appartenance
• la capacité des infrastructures actuelles (usine de traitement des eaux, bâtiments municipaux, parcs et terrains de jeux) d’absorber les besoins additionnels requis pour satisfaire aux exigences des nouveaux développements urbains est à risque
• le mouvement de l’éveil de la conscience environnementale citoyenne sur la fragilité de nos multiples écosystèmes et de leur protection, sur l’entretien du parc de conservation urbain du Boisé Tailhandier, sur les nuisances générées par le trafic urbain, etc., a pris de l’ampleur
Pour une première fois, les citoyens ont élu une opposition au sein du conseil municipal, ce qui a eu pour effet de rendre les citoyens encore plus conscients et critiques de la vie municipale et de la performance de leurs élus.
Une saine opposition n’est sûrement pas mauvaise en soi, mais pourvu qu’elle contribue à un véritable plus (+++) sur le plan de la démocratie participative et à la prise de meilleures décisions pour le mieux-être de l’ensemble de la communauté. Encore faut-il qu’elle puisse se faire entendre!