J’ai testé pour vous un mal de gorge

En plein débat d’une réforme majeure du système de santé au Québec, j’ai ressenti un petit mal de gorge qui s’est installé en février. Après trois mois, la consultation devenait nécessaire ou, devrais-je dire, mon parcours du combattant.

Première étape, la clinique sans rendez-vous. « Prenez l’air et laissez la fenêtre de votre chambre ouverte la nuit, l’air doit être trop sec chez vous », voilà les certitudes d’un premier médecin généraliste. Même satisfait d’un diagnostic sans médicament, j’insiste pour avoir une culture bactérienne.

Deux semaines plus tard, pas de streptocoque, mais un mal de gorge qui grandit.

Je retourne voir un généraliste qui envisage des reflux. Il me prescrit un rince-bouche anesthésiant pour atténuer la douleur et des médicaments pour freiner les symptômes. Un rendez-vous est pris chez l’ORL, qui vient une fois par semaine dans sa clinique. Après avoir testé le rince-bouche, qui n’a aucun effet sur les douleurs de gorge vu qu’il est destiné à la bouche, et les petites pilules contre les reflux, je me suis mis à perdre la voix. Après presque quatre mois de mal à la gorge, deux consultations, s’ajoute à mes maux l’impossibilité de parler.

Inquiet, je vais aux urgences. Un troisième médecin me reçoit, me rassure et m’indique qu’il n’y a pas de spécialiste de la gorge pour me voir aux urgences avant le rendez-vous que j’ai déjà.

Le spécialiste

Mon mal de gorge est quotidien et de plus en plus fort. L’ORL me consulte de la même manière que tous les médecins généralistes que j’ai vus avant. « Bien, il faudra prendre rendez-vous dans mon cabinet à Longueuil », pour une vraie consultation. Quoi? Cette consultation n’était que pour s’amuser?

J’appelle quand même son cabinet, qui m’informe que l’ORL que je venais de consulter partait en vacances. Le rendez-vous est possible dans trois semaines.

C’en était trop, le privé venait de gagner un patient. « C’est 350 dollars, par contre », m’a-t-on de suite averti. Une boule dans la gorge, plus de voix et plus de quatre mois de souffrance m’ont aidé à décider. Le RV est pris quelques heures après mon appel. « Vous faites des reflux. Il n’existe pas de médicament contre ça. Tentez de ne pas manger ni boire deux à trois heures avant votre coucher et cela devrait rentrer dans l’ordre. » Une liste de consignes m’est donnée. L’attente chez le médecin et les résultats n’ont même pas pris une heure. Deux jours après, fini le mal de gorge.  

La RAMQ pourra vérifier mes dires, il suffit de regarder les remboursements des soins qu’elle a prodigués aux différents médecins que j’ai rencontrés cet hiver 2015.