L’école secondaire du Mont-Bruno semble vivre des difficultés avec ses élèves : vandalisme, méfaits, vapotage dans l’école et intimidation sont au menu.
La mère d’une adolescente fréquentant cette école a publié sur les réseaux sociaux une lettre qu’elle a reçue de la part de la direction. On peut y lire « Depuis l’arrivée de la première neige, nous assistons à une augmentation de méfaits, de vandalisme dans les vestiaires des gymnases et des attroupements (mosh pits) dans les salles de toilettes et aux aires des casiers.
Nous avons dû intervenir auprès des élèves pour le non-respect du règlement sur l’usage du tabac et vapotage dans les locaux de l’école. Finalement, des comportements d’incivilités envers le personnel de l’école par certains élèves ont été dénoncés depuis quelques semaines. Les élèves ont signifié avoir des craintes et ne pas aller aux toilettes par peur d’être intimidé ».
La mère en question n’est pas inquiète pour la sécurité de son enfant, même si sa fille semble quelque peu perturbée par les événements. « Bien évidemment qu’une adolescente de 17 ans trouve ça perturbant de se faire dire que des policiers/gardiens de sécurité seront engagés pour les « surveiller ». Ma fille et beaucoup d’autres élèves ne sont pas impliqués dans les événements, alors, dans la tête d’un ado, c’est un peu dur d’accepter de payer pour les autres. » Toutefois, elle souligne la proactivité de l’école. « C’est rassurant de savoir qu’ils protègent le personnel. La violence doit être traitée avec sérieux, peu importe la nature de celle-ci. »
Une autre mère de famille a appris par la biais de sa fille [fréquentant l’école] « qu’il y a des bagarres, parfois. Et souvent, les toilettes sont occupées par des jeunes qui vapotent et fument. Tellement que c’est difficile de pouvoir utiliser les toilettes ». La majorité des parents interviewés sont soulagés de la vitesse à laquelle l’école est intervenue.
L’école
C’est la première fois que l’école vit une telle agitation. « Chaque année, lorsqu’on arrive avec la première neige, souvent, il y a une effervescence et un peu d’agitation. Cette année, ça s’est prolongé, il y a eu des attroupements, surtout chez les plus vieux. Quand on a vu que les plus jeunes cherchaient à les imiter, on est tombés rapidement en mode intervention », explique Richard D’Aquila, directeur de l’école secondaire du Mont-Bruno.
« Le 30 novembre, c’est devenu inquiétant. Du personnel était pris à l’intérieur d’un mouvement de foule (mosh pit). Dans cette période de pénurie de personnel, je veux bien engager des surveillants de plus, engager des techniciens en éducation spécialisée, mais on n’avait pas beaucoup de temps pour faire des demandes de personnel. En accord avec le Centre de services [scolaire des Patriotes], on a convenu de faire appel à une firme extérieure. Je voulais pas une firme de sécurité. On a trouvé une organisation qui nous permettait de faire de la prévention, de l’accompagnement et de la formation pour le personnel », affirme M. D’Aquila.
Quatre agents de sécurité, deux en uniforme et deux en civil, venant de l’Académie de sécurité du Québec, ont été engagés. « Mais ce n’est vraiment pas les mêmes interventions que des agents de sécurité « normaux ». Ils font de la prévention, de l’intervention. Ils nous enseignent comment approcher les jeunes, comment approcher un attroupement, etc. On va se rendre jusqu’à Noël comme ça. On réévaluera la situation après les Fêtes. Janvier et février, on continuera la formation pour les surveillants et les
techniciens », explique le directeur.
Beaucoup d’étudiants
Le volume d’étudiants y est probablement pour quelque chose. Plus de 1500 élèves fréquentent cette école. « Des surveillants supplémentaires ont été engagés. On a environ 240 élèves de plus que l’an passé. Et entre 240 à 300 élèves de moins que l’année prochaine. C’est une situation pour laquelle on est déjà en mode agrandissement à l’interne. Il y a une incidence; c’est sûr qu’il y a un effet, mais est-ce que c’est relié exclusivement à ça? Non. Les réseaux sociaux ne nous aident pas beaucoup. Les jeunes font ce type de coup d’éclat, se filment et mettent ça sur TikTok. Ça ne nous aide pas. »
Pour pallier le volume d’élèves, le directeur et son équipe travaillent à trouver une solution. « On a essayé de faire deux dîners, mais ça ne fonctionnait pas. Il y avait plus de place pour s’adonner à des activités. Il y avait plus de gymnase, parce que le dîner numéro un empiétait sur des cours, et même chose pour le dîner numéro deux.
On va probablement travailler avec un dîner en décalé. Donc, faire dîner les plus jeunes au début et faire dîner, en décalage de 15 minutes, les plus vieux. Le contrôle de l’augmentation se fait vraiment bien.
On a engagé plus de surveillants sur l’heure du dîner, on a ouvert les gymnases, l’agora est utilisée à pleine capacité. On a même monté des tables sur les trois étages pour donner de l’espace aux élèves. Pour l’été, on va aménager des espaces verts avec des tables pour que les jeunes puissent dîner à l’extérieur. »
Pour ce qui est des incidents survenus les 30 novembre et 1er décembre, le directeur croit qu’il s’agit de cas isolés. « On est dans la bonne voie. Est-ce que ce sera comme ça encore une semaine ou trois mois? Je ne le sais pas. On verra. On est proactifs et on fait des interventions préventives. »