Vivre au rythme du ministre de la Justice, sept jours sur sept!

Entre deux activités, l’été dernier, Bertrand St-Arnaud, alors en campagne électorale, m’avait lancé qu’il me réinviterait à passer la journée à ses côtés à Québec s’il était réélu. Chose promise, chose due. Me voilà de retour dans la Capitale-Nationale, avec le député de Chambly, qui est passé à un autre niveau, celui de ministre de la Justice, ou de quelqu’un de très très TRÈS occupé, selon les préférences. Qui a dit que les politiciens ne tenaient pas leur promesse?

9 h – Direction : 9e étage, chez le grand patron des 4 200 employés qu’abrite le ministère de la Justice. Je retrouve le député de Chambly à son bureau en pleine revue de presse quotidienne, le nez dans les journaux et les oreilles attentives aux nouvelles qui défilent à la télévision. M. St-Arnaud me fait faire le tour du propriétaire où je rencontre son équipe. Si, à Chambly, il peut compter sur ses deux agents communautaires Diane Godin et Daniel de Brower, à Québec, plusieurs personnes complètent son entourage; du chef de cabinet aux conseillers politiques, en passant par les secrétaires et son attachée de presse.

9 h 40 – Le temps manque, le ministre de la Justice a rendez-vous avec la première ministre, Pauline Marois, dans 20 minutes. Nous sautons dans sa voiture de fonction (ou limousine ministérielle) pour nous rendre à l’Assemblée nationale. Éric, au volant, est l’un des deux gardes du corps du politicien. Constable spécial du département de la protection des personnalités du ministère de la Sécurité publique, Éric doit non seulement conduire M. St-Arnaud, mais il doit aussi le suivre dans tous ses déplacements, même jusqu’au dépanneur!

La voiture est munie d’un téléphone et d’une lumière de lecture, ce qui permet au politicien de travailler sur la route et de se tenir au courant de ses dossiers. « C’est un peu fou, c’est très chargé! Au début, c’était quelque chose! Je n’avais pas de personnel et les dossiers s’étaient empilés! J’essaie d’être aussi présent dans la circonscription, mais ce n’est pas aussi simple. Chambly me partage avec le reste du Québec », me lance alors le ministre qui est à son bureau de circonscription à Chambly le lundi ou le vendredi, selon les semaines. Il essaie aussi de passer le plus de temps possible dans les événements de sa région la fin de semaine. L’avocat de formation partage le reste de son temps à son bureau du ministère de la Justice et à l’Assemblée nationale. C’est sans parler de son bureau de Montréal!

10 h 30 – Après sa rencontre, M. St-Arnaud m’offre une visite personnalisée de l’Assemblée nationale, où il a mis les pieds pour la première fois en 1983 en tant qu’agent de recherche en droit à la bibliothèque de l’Assemblée. Il semble connaître l’établissement comme le fond de sa poche. Salon bleu, Salon rouge, salle de commission parlementaire; j’ai droit à plusieurs anecdotes pendant que les journalistes sur place essaient de soutirer des informations au ministre sur le budget qui sortira dans quelques heures à peine.

14 h – Je me retrouve dans les balustrades du Salon bleu pour la période de questions. En tant que ministre responsable de l’application des lois professionnelles, M. St-Arnaud dépose une pile de rapports. Puisque le Parti québécois est au pouvoir, ce sont les libéraux qui ouvrent le bal. Comme leader parlementaire adjoint, le député de Chambly fait signe à Mme Marois de répondre à la question, qui était adressée au ministre de l’Environnement. Il intervient ensuite quand le député libéral contrevient aux lois de l’Assemblée. À la dernière question de la séance, on interpelle directement le ministre de la Justice sur les étudiants qui demandent le droit de grève : il répond calmement que son mandat est de donner les grandes orientations et qu’il ne doit pas s’ingérer dans les décisions que prendront les juges.  

15 h 30 – C’est la cacophonie à l’Assemblée nationale, tout le monde se cherche un endroit pour écouter Nicolas Marceau livrer son budget. Je réussis finalement à me faufiler dans l’une des salles prévues à cet effet. Quelle journée! Et elle n’est pas terminée pour Bertrand St-Arnaud, qui retournera en chambre, de 19 h 30 à 21 h 30.