Vers une nouvelle caserne à Saint-Basile
Création de la Régie intermunicipale de sécurité incendie de La Vallée-du-Richelieu
Une étape significative a été franchie le 10 avril dernier dans la création de la Régie intermunicipale de sécurité incendie de La Vallée-du-Richelieu. Celle-ci devrait amorcer ses opérations au début de l’année 2019 et prévoit, notamment, une nouvelle caserne à Saint-Basile-le-Grand.
Les représentants des villes de Saint-Basile-le-Grand, McMasterville, Saint-Mathieu-de-Beloeil, Beloeil, Otterburn Park et Mont-Saint-Hilaire ont procédé mardi dernier à la signature de l’entente intermunicipale visant la mise en place de la Régie intermunicipale de sécurité incendie de La Vallée-du-Richelieu. « Pour nous, cette entente est l’assurance d’une couverture permanente 24/7, que nous avions déjà, répond en entrevue avec Les Versants le maire de Saint-Basile, Yves Lessard. Par contre, prise à part, chaque municipalité ne peut pas assumer une telle somme. En regroupant nos ressources ensemble, c’est la seule façon logique, dans nos budgets, d’assumer les coûts. »
« Ce lieu approprié permettra aux pompiers de faire des interventions plus rapides. » – Yves Lessard
Il faut rappeler qu’en 2014, sous le règne de Bernard Gagnon, le Parti grandbasilois a souhaité améliorer le Schéma de couverture de risques offert par le Service incendie auprès de la population. Les élus ont décidé d’aller en protection incendie 24/7. Cette initiative, mise en application le 15 janvier 2018, a compromis la municipalité pour 584 000 $ lors du plus récent budget. D’après la conseillère Line Marie Laurin (seule représentante du Parti grandbasilois au conseil actuel), cette décision de 2014 de la Ville a conduit à une réflexion de la part des autres municipalités quant à la création de la Régie. Selon M. Lessard, la création de la Régie permettra à Saint-Basile de faire des « économies substantielles ». L’arrivée de la Régie en 2019, un an après que la Ville a dû assumer un montant de 584 000 $, est une « heureuse coïncidence ».
L’entente signée prévoit la constitution d’une Régie intermunicipale de sécurité incendie, qui regroupe les cinq services de sécurité incendie (Saint-Mathieu-de-Beloeil est desservie par McMasterville) des municipalités signataires et forme une seule et unique entité. Elle commencera ses opérations à la date de la publication du décret dans la Gazette officielle du Québec, soit au début de l’année 2019. La dernière étape du processus sera l’approbation de l’entente par le ministère de la Sécurité publique. « Si tout va bien, cette autorisation devrait rentrer d’ici six à huit mois », avance Yves Lessard, également président du comité de transition.
Une nouvelle caserne à Saint-Basile-le-Grand
Le siège social de la Régie sera situé sur le territoire de Beloeil et fera partie d’un des trois points de service en incendie desservant le territoire des participantes. La nouvelle caserne de Mont-Saint-Hilaire, inaugurée en septembre dernier, est conservée. L’autre caserne, à bâtir, mais qui ne pourra être prête d’ici 2019, aura pignon sur rue à Saint-Basile. Elle sera localisée sur la montée Robert, entre la rue des Cerisiers et le rang des Trente. « Il s’agit de l’endroit stratégique le plus pertinent. Ce lieu approprié permettra aux pompiers de faire des interventions plus rapides, soutient Yves Lessard. Cependant, la caserne sur notre territoire ne sera pas prête avant le 1 janvier 2019, d’abord parce que le terrain est zoné agricole. Il y a des étapes à franchir, dont celle d’une demande d’autorisation à envoyer. » C’est la Régie qui prendra en charge la construction et les coûts, divisés aux six municipalités.
En attendant pour Saint-Basile, c’est à la caserne actuelle, basée sur la rue Savaria, que seront déployés les sapeurs, les véhicules et tout l’équipement. D’après le maire, des locaux, qui appartenaient auparavant à la Société d’histoire de Saint-Basile, ont été libérés et aménagés afin d’installer des lits pour les pompiers sur place. « Nous avons apporté des changements aux commodités de cette caserne. »
Quand on demande à M. Lessard si le passage d’un train de marchandises ne risque pas d’être une contrainte majeure lors d’une sortie d’urgence sur le territoire de Saint-Basile, ou encore vers McMasterville, il n’hésite pas à répondre que l’idéal serait d’avoir une caserne de chaque côté du chemin de fer. Réaliste, il enchaîne : « Le directeur de l’opération devra informer la Régie de la situation afin que d’autres équipes prennent le relais. »
Meilleur service possible au meilleur coût possible
C’est en juillet 2016 que les représentants des six villes signataires ont entrepris d’étudier les différents scénarios de regroupement de leurs services de sécurité incendie, pour continuer d’offrir le meilleur service au meilleur coût possible. Parmi les éléments qui ont guidé leur réflexion, mentionnons l’importance de maintenir un juste équilibre entre attentes, besoins et obligations d’un côté et capacité financière de l’autre; les caractéristiques démographiques de la région et les changements anticipés à cet égard, soit une population actuelle de près de 76 000 habitants et une augmentation prévue de la population à 100 000 citoyens d’ici 10 ans; le territoire à couvrir (d’une superficie d’environ 153 km, de plus en plus urbanisé) et ses caractéristiques physiques qui ont un impact sur les interventions d’urgence (circulation, nouveaux types d’habitation…); les modes de fonctionnement et d’opération (diversité des horaires de garde, travail multicaserne, dédoublement des équipements…); les nouvelles obligations en matière de sécurité et les mesures prévues au Schéma de couverture de risques.
Moins de deux ans plus tard, la mise en œuvre de la Régie permettra d’assurer aux résidants de la région desservie un service de garde 24/7 et un temps de réponse inférieur aux normes exigées : transfert d’appels placé au 911 entre 17 et 40 secondes (la norme du 911 exige un transfert en moins d’une minute); une force de frappe qui assurera le déploiement de 4 pompiers et d’une autopompe en 5 minutes ou moins et le déploiement de 4 pompiers et d’une autopompe supplémentaires en 10 minutes ou moins.
Sur le plan budgétaire, globalement, la mise en place de la Régie permettra de maintenir la part des budgets municipaux dédiés à la sécurité incendie à un niveau équivalent à ce qu’elle est actuellement, et ce, tout en offrant à la population un niveau de service nettement amélioré. L’impact budgétaire diffère toutefois d’une municipalité à l’autre.
La sécurité des citoyens demeure la priorité
Enfin, il faut préciser que durant la période de transition, la sécurité des citoyens demeure la priorité absolue et sera assurée en tout temps. « La création de la Régie est un défi pour nous tous, car elle implique des changements majeurs à plusieurs niveaux. Ce qui est important en fin de compte, c’est que les citoyens de la région en sortent gagnants et bénéficient de services de sécurité hors pair, déclare M. Lessard. Par ailleurs, nous savons que plusieurs régions observent ce qui se passe ici. Si d’autres municipalités peuvent s’inspirer de notre expérience, nous en serons très heureux. Ce sera bénéfique pour tous les citoyens, et au final, c’est ça qui compte. »
QUESTION AUX LECTEURS :
Que pensez-vous de cette entente entre municipalités?