Unis pour propulser les projets fertiles
Les producteurs agricoles désirant obtenir une certification biologique ou tout simplement répondre aux exigences de celle-ci devraient avoir la tâche plus facile pour y parvenir. C’est d’ailleurs l’une des missions que poursuit l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) de Saint-Bruno.
Grâce à son vaste réseau d’experts, l’IRDA souhaite favoriser la transition vers la production biologique. « Les premières années sont critiques pour les producteurs. L’IRDA peut les accompagner avec des projets de recherche pour trouver des systèmes de production à long terme », explique Caroline Côté, chercheure en salubrité des productions horticoles et en hygiène du milieu agricole.
Cette dernière précise que certaines fédérations ont déjà bénéficié de leur appui pour devenir entièrement bio. D’autres travaux réalisés par l’IRDA permettent à la communauté biologique de mieux composer avec certaines réalités, comme le contrôle des mauvaises herbes et des insectes nuisibles. Plusieurs activités sont notamment réalisées dans le verger situé au parc du Mont-Saint-Bruno, où l’IRDA dispose de 90 hectares de terre consacrés à la recherche.
À la Table de développement de la production biologique de l’Union des producteurs du Québec (UPA), l’IRDA de Saint-Bruno ainsi qu’une vingtaine d’organismes spécialisés en la matière peuvent partager leurs préoccupations. Quatre fois l’an depuis 2014, les participants se réunissent pour veiller au bon développement et à la mise en marché des produits issus de ce secteur.
«Nous voulons que ce soit plus facile pour les producteurs d’accéder à la certification sans miner sa rigueur et sa crédibilité. La production biologique d’aujourd’hui n’est pas celle d’il y a 10 ans. Les normes évoluent en fonction des nouvelles technologies et la réglementation doit pouvoir s’adapter », soulève l’agronome Jérôme-Antoine Brunelle, coordonnateur de la Table.
Chemin semé d’embûches
Un récent sondage piloté par l’UPA a permis d’identifier les difficultés auxquelles se butent les producteurs pour respecter les exigences de la certification biologique. « La majorité d’entre eux nous disent que c’est lié à la paperasse et au registre. C’est pourquoi nous voulons trouver des solutions pour rendre la certification plus efficace », fait valoir M. Brunelle.
Par ailleurs, ce dernier constate que le règlement selon lequel tous les transporteurs de produits biologiques devraient être certifiés est contre-productif. « Ce sont seulement les produits qu’on doit certifier. Cela engendre des coûts et peut faire en sorte qu’un producteur se retrouve sans transporteur », déplore-t-il.
« Les premières années sont critiques pour les producteurs. L’IRDA peut les accompagner avec des projets de recherche pour trouver des systèmes de production à long terme. » – Caroline Côté
Le défi pour tout producteur bio est aussi « de trouver les meilleurs modes de production pour éviter les impacts négatifs sur l’environnement (comme l’usage de pesticides) sans compromette la rentabilité des entreprises », mentionne Mme Côté. Et force est de constater que ce ne sont pas toutes les entreprises qui ont les moyens de cette ambition. Selon un article de l’IRDA paru en 2015, la probabilité qu’une entreprise fasse la transition vers l’agriculture biologique est plus élevée si elle génère des revenus entre 50 000 et 249 999$.
Toutefois, certains types de production biologique peuvent connaître des rendements supérieurs aux productions traditionnelles, comme c’est le cas pour les grains, affirme M. Brunelle. Il s’agit là d’un exemple qui nous permet de constater que l’offre des produits biologiques réponde à une demande croissante des consommateurs. Quelque 1500 entreprises qui s’y consacrent au Québec en proposant plus de 7500 produits, peut-on lire sur le site lequebecbio.com.
