Union des municipalités du Québec : une consultation appuyée par les maires

Une vaste consultation sur la fiscalité municipale a été annoncée par le président de l’UMQ, M. Guillaume Tremblay. Ludovic Grisé Farand, maire de Saint-Bruno, Mario Lemay, maire de Sainte-Julie, et Yves Lessard, maire de Saint-Basile-le-Grand, reçoivent positivement cette nouvelle, un moyen, selon eux, de tirer un portrait précis de la situation actuelle.

« Ça devient problématique et on se demande où et quand ça va s’arrêter », mentionne M. Grisé Farand en parlant de la montée des coûts des travaux. À titre d’exemple, le maire explique que la rénovation d’un chalet de parc frôle maintenant le million de dollars. « C’est plus petit qu’une maison, mais c’est plus dispendieux. Il y a un problème quelque part et ce n’est pas mauvais que l’on se penche sur cette question-là. »

Si, chaque année, le prix octroyé à certains projets continue de sur-prendre le maire, ce sont aussi les responsabilités grandissantes qui amènent une pression financière. Pour le premier magistrat, les exigences gouvernementales de densification et de construction viennent avec un coût, d’autant plus que les infrastructures des municipalités sont vieillissantes. « Pour nous, ce n’est pas à la population actuelle d’assumer ces frais », précise M. Grisé Farand.

« S’ils veulent revoir certains finan-cements aux municipalités, ils peuvent le faire. On espère qu’il y aura une révision à ce niveau-là pour aider les villes. Ou sinon, qu’ils reprennent les responsabilités qu’ils nous transfèrent continuellement », précise-t-il, ajoutant à titre d’exemple l’achat de terrains par les villes pour la construction des écoles.

« Grand rendez-vous national »

Quant au maire de Saint-Basile-le-Grand, il souhaite que « ce grand rendez-vous national », comme il nomme cette consultation, se fasse cette année pour qu’à la reprise des activités après les élections municipales, le prochain conseil de ville soit plus au fait de la situation. « J’ai été surpris que le premier ministre écarte l’idée d’un forum national. Je crois que ça devrait se réaliser dès ce printemps », précise M. Lessard en parlant des assises annuelles de l’Union des municipalités, qui se sont déroulées du 14 au 16 mai. « On doit se concerter avec tous les acteurs travaillant de près ou de loin dans l’attribution des contrats municipaux », précise-t-il. 

Saint-Basile-le-Grand constate depuis des années l’augmentation des coûts pour les travaux. « Plusieurs travaux coûtent la peau des fesses », explique-t-il en ce qui a trait à l’entretien, notamment des infrastructures municipales comme les conduits d’eau.

« On suit chaque année une program-mation très serrée de nos travaux. L’an dernier, c’était la réfection de la rue Lafrance Ouest pour plus de 10 millions. Cette année, des travaux ont lieu sur le rang des Vingt. » Pour le maire, qui considère qu’un certain rattrapage sur le plan des infrastructures est toujours à faire dans la municipalité, il n’y a pas d’autre choix que de baisser le nombre de projets dans les prochaines années pour respecter les citoyens qui paient les taxes.

Situation à travers le Québec

À Sainte-Julie, le maire, Mario Lemay, est plutôt satisfait du travail de révision effectué sur les infrastructures de la municipalité, qu’il qualifie de bonne qualité. « Ça nous permet de mieux planifier et de lancer nos projets au bon moment pour aller chercher les bonnes subventions », explique-t-il.

L’annonce faite par l’UMQ est toutefois très positive pour le maire. « Nous aurons droit à une vraie lecture de la situation actuelle à travers le Québec que l’on avait partiellement avant. Ensuite, on pourra s’asseoir avec le gouvernement pour planifier des programmes qui pourront se développer au cours des prochaines années. »

Le problème ne date pas d’hier pour M. Lemay. « Ça fait belle lurette que l’on parle qu’il y a peut-être un dysfonctionnement au chapitre financier entre les responsabilités des municipalités, bien souvent dictées par le gouvernement, et ce que nous recevons pour financer ces activités-là. »

Il arrive que la Ville refuse parfois certains appels d’offres, jugeant les coûts trop dispendieux. Il y est également constaté que dans les cinq dernières années, tout a augmenté. « C’est en moyenne 30 % d’augmen-tation. Parfois, c’est plus, parfois, c’est moins, mentionne le maire. C’est certain que pour les municipalités, surtout pour les plus petites, c’est impossible d’y arriver, surtout si l’on continue à voir des augmentations de prix. »