Une rentrée à la maternelle

En immersion…

La semaine dernière, quelque 33 400 élèves de la Commission scolaire des Patriotes ont franchi les portes de leur école. De ce nombre, 2 790 petits ont fait leurs premiers pas au préscolaire dans 54 écoles primaires, dont ma fille de cinq ans. J’y étais.
À l’École de Saint-Charles-sur-Richelieu, là où ma fille entamera son aventure scolaire, les enfants et leurs parents étaient rassemblés dans la cour arrière pour rencontrer les enseignants et la direction.

Amalgame d’émotions

Chez les petits comme chez les plus grands, différentes émotions se faisaient sentir. Certains étaient fébriles, voire agités, pendant que d’autres étaient nerveux. Il y en avait cependant qui dégageaient un bel entrain, une joie contagieuse et un bonheur qu’ils tentaient de partager. C’était l’occasion pour plusieurs de se retrouver après deux mois de vacances.
Cette année, le personnel enseignant a décidé d’aborder une thématique musicale; pour la première fois depuis quelques années, des cours de musique seront offerts dans cet établissement scolaire de 97 élèves.
Dans la cour, chaque groupe repartait avec son titulaire à l’intérieur de l’école pour entrer dans son local.

La semaine dernière, quelque 33 400 élèves de la Commission scolaire des Patriotes ont franchi les portes de leur école. De ce nombre, 2 790 petits ont fait leurs premiers pas au préscolaire

La rentrée des maternelles

Quatorze enfants sont inscrits dans la classe de Mme Milot, la professeure qui enseignera à ma fille pour les prochains mois. Un local qui sera grandement occupé par des petites Alice (deux), Megan et Kelly; Mme Milot sera entourée de 10 filles et 4 garçons seulement! Jeudi matin, les bambins étaient séparés en deux équipes afin de faciliter leur rentrée progressive (de 8 h 15 à 9 h 15 pour la première, de 9 h 30 à 10 h 30 pour la seconde). Il y a eu une courte période de présentation (une rencontre préalable avait eu lieu en mai) entre les écoliers et l’enseignante. Assis sur des chaises d’enfant, nous avons regardé nos bébés devenir un peu plus grands, un peu plus autonomes pendant qu’ils vidaient leurs sacs des classeurs à attaches (Duo-Tang), coffres à crayons, cartables, boîtes de mouchoirs, tabliers de bricolage et autres doudous pour la sieste qui les remplissaient. Par la suite, les jeunes ont pu se balader dans la salle, qui ressemble, à quelques exceptions près, à un local de CPE, afin de prendre connaissance avec le contenu de la classe; deux fillettes ont fait un dessin, une autre a assemblé un casse-tête avec sa maman, un garçon a sorti une panoplie de bonshommes pour faire la guerre, plusieurs se sont retrouvés dans le coin-cuisine. Avant de se séparer de son premier groupe, Mme Milot a pris des photos individuelles de ses nouveaux p’tits loups, assis devant une affiche indiquant « Mon premier jour d’école ». Et pendant que nous sortions pour reprendre la voiture, de nouveaux amis faisaient leur arrivée avec leurs parents.

Le voyage en autobus

Vendredi a été un autre moment important pour Alice. Malgré une matinée à la maternelle qui s’annonçait très courte (7 h 50 à 9 h 45), c’était le temps d’un premier transport en autobus. Un premier voyage sans papa et maman. À 7 h 25, nous étions donc tous les trois devant la maison à attendre le petit autobus jaune et ses quelques passagers déjà assis à l’intérieur. J’ai eu une pensée pour le film Forrest Gump, lorsque celui-ci prend l’autobus scolaire pour la première fois et que tous lui disent : « Cette place est prise »… jusqu’à ce qu’il fasse connaissance avec Jenny. Bref, juste une petite pensée.
Donc, après les bisous de circonstance, ma fille a grimpé les deux marches du véhicule et est allée prendre place à l’intérieur. J’ai l’impression qu’elle était tellement concentrée qu’elle n’a jamais vu les autres jeunes assis à l’intérieur. Elle s’est installée seule sur un banc près de la fenêtre pour nous voir. Elle avait le sourire; ce qui est bon signe, non?

S’adapter à de nombreux changements

Selon le site Internet Naître et grandir, des recherches ont montré que la transition vers l’école avait une influence sur le niveau futur de motivation et de persévérance scolaires. Que votre petit ait fréquenté ou non un service de garde (garderie ou CPE), il devra s’adapter à de nombreux changements au moment de son entrée à la maternelle : un nouvel environnement; un nouveau groupe d’amis, souvent plus nombreux que celui de la garderie; de nouvelles règles de vie et d’apprentissage; un personnel enseignant avec lequel il doit créer des liens. Tous ces bouleversements, vécus en même temps, peuvent être ardus et stressants pour l’enfant. Et s’habituer à ce nouvel environnement ne se fera pas seul, mais avec l’aide des parents, des éducatrices, du professeur et, pourquoi pas, de la fratrie qui est déjà passée par là. L’éducatrice Sylvie Marcil, du CPE Les Mousses du Mont, explique comment se fait la préparation auprès des jeunes finissants : « Nous avons travaillé avec le programme Ribambelle, qui se poursuit dans plusieurs écoles. Nous avons fait une sortie au Planétarium de Montréal pour que les enfants prennent l’autobus scolaire. Le livre Petit loup entre à l’école est intéressant, et nous avons fait une affiche montrant les différentes écoles que les jeunes allaient fréquenter. Chacun devait y apposer sa photo avec son parent et voir qui irait à la même école que lui. »
L’entrée à l’école est un moment important pour l’enfant et ses parents. Afin de faciliter cette transition, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport propose un ensemble d’activités pour mieux préparer votre enfant à entrer à l’école et favoriser sa réussite scolaire.
Toujours dans le but de faciliter la transition, il existe plusieurs références et outils, qui peuvent aider parents et enfants. Pour les adultes, la lecture de Petit loup entre à l’école, de Solène Bourque, le Guide pour soutenir une première transition scolaire de qualité, produit par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, le ministère de la Famille et des Aînés et le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Pour les enfants, les livres T’choupi rentre à l’école ou encore L’école, dans la collection Jiji et Pichou, peuvent faciliter le passage vers le monde scolaire.
Ce moment, je l’appréhendais depuis un certain temps, depuis que ma fille a amorcé sa dernière année de CPE, j’imagine. Peut-être même depuis sa naissance. À la blague, je disais que je lui enseignerais à la maison. Cela fonctionnerait sûrement pour apprendre le français. Pas certain pour les mathématiques, par contre…
Après un passage réussi en CPE où j’ai fait pleinement confiance aux éducatrices, je crois qu’Alice sera mieux à l’école, à apprendre, à se développer, à se faire des amis. Bref, à vivre.

QUESTION AUX LECTEURS :

Comment avez-vous vécu la rentrée scolaire de votre enfant?