Une première pour le système d’urgence
Crise de l’eau contaminée à Saint-Bruno-de-Montarville
Il n’y avait jamais eu d’exercice de simulation pour tester la mise en place d’un code rouge à Saint-Bruno-de-Montarville. Le déversement de 28 000 litres de diesel dans le réseau d’eau potable de la ville a constitué un premier test réussi.
« Cette alerte a été une répétition grandeur nature pour la Ville, car nous n’avions jamais mis à l’essai notre dispositif pour les mesures d’urgence. On peut dire que nous sommes très bien équipés », a indiqué Martin Murray, maire de Saint-Bruno. Cependant, quelques éléments mineurs dans la gestion de crise ont fait défaut, comme des appels téléphoniques tardifs et une distribution d’eau retardée. Cela devrait faire l’objet de discussion dans le bilan que dressera la Ville dans les prochains jours.
« Nous avons reçu 150 000 litres d’eau, deux camions ont été envoyés à la Ville de Longueuil, 78 874 litres ont été distribués à 6241 familles à Saint-Bruno. Il y a eu une livraison à domicile pour les personnes prioritaires. Les camions ont roulé sans arrêt, rappelle avec satisfaction Martin Murray, qui a tenu à remercier l’ensemble de son personnel et les Villes de Sainte-Julie et Saint-Basile-le-Grand pour leur aide. Après avoir reçu 350 appels le 15 janvier, 225 le lendemain, la situation revenait à la normale le 19 janvier avec 25 appels sur le sujet.
L’enquête
La Ville de Saint-Bruno attend les résultats de l’enquête sur le déversement de diesel dans le système d’eau potable. Les données risquent de ne pas être dévoilées avant d’en savoir plus sur le recours collectif qui a été déposé dans cette affaire, comme l’a indiqué la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, lors du dernier conseil municipal à Longueuil. Martin Murray n’a pas souhaité faire de commentaires sur cette décision à la suite de la judiciarisation de l’affaire.
Toujours potable
L’étude des échantillons d’eau prélevés pendant la crise a finalement révélé qu’à aucun moment de l’avis de non-consommation, les citoyens n’étaient en danger, car l’eau a toujours été potable. « Tout le temps de la crise, la qualité de l’eau était dans les normes de consommation. Pour exemple, le toluène, qui est un sous-produit du diesel hautement cancérigène, était présent dans l’eau contaminée à hauteur de 0,5 partie par milliard. La norme de santé Canada est de 700 parties par milliard », explique Isabelle Bérubé, conseillère municipale responsable de l’environnement à Saint-Bruno.
Après l’incident, la Ville a effectué des purges sporadiques d’eau en ouvrant quelques bornes-fontaines. « Le temps de séjour de l’eau dans les tuyaux est de 48 h entre la station de pompage et la fin du réseau d’aqueduc. Après 48 h, l’odeur avait disparu dans la plupart des habitations », précise Mme Bérubé.
À la fin d’un réseau d’aqueduc, et s’il n’y a pas beaucoup d’habitations qui s’y raccordent, il est possible que l’eau contaminée prenne plus de temps à être évacuée. L’odeur de diesel risque donc de persister plus longtemps.