Une hausse importante du nombre de signalements
Bilan annuel de la Direction de la protection de la jeunesse – Montérégie
La directrice de la protection de la jeunesse de la Montérégie, madame Maryse Davreux, trace un bilan positif de la dernière année au cours de laquelle un nombre record de signalements, soit 12 688, ont été traités pour la protection de milliers d’enfants. Une augmentation de 12 % par rapport aux chiffres de 2010-2011.
« Dans l’ensemble, c’est positif. L’augmentation du nombre de signalements signifie que la société connaît de mieux en mieux le rôle de la DPJ et des centres jeunesse. La population réagit et nous signale davantage de cas. C’est donc une bonne nouvelle. La mauvaise, c’est en soi l’augmentation du nombre d’enfants en détresse », mentionne Maryse Davreux, en entrevue avec le journal Les Versants.
Selon elle, de 11 304 à 12 688 signalements, c’est une augmentation importante. Comment expliquer une telle hausse? « Nous allons en faire l’analyse au cours des prochains mois. En compagnie de nos partenaires, les corps policiers, le personnel scolaire, le personnel de différents organismes, nous effectuerons des rencontres afin de s’y attarder par sous-régions », de poursuivre la directrice de la protection de la jeunesse de la Montérégie.
Les parents au cœur de l’intervention pour un maintien dans le milieu familial
Pour madame Davreux et les intervenants, les parents sont au cœur de la vie de leurs enfants, c’est pourquoi ils les placent au cœur de leur intervention. En date du 31 mars 2012, ce sont ainsi 1 489 enfants et leur famille qui cette année ont pu bénéficier de l’intervention de la DPJ et des services qui en découlent, et faire en sorte que ces familles demeurent ensemble pour le mieux-être des enfants. « Grâce à la participation active des parents, il est possible de maintenir plus de 45 % (45,91 %) de ces enfants signalés dans leur milieu familial. L’intervention du directeur de la protection de la jeunesse ne vise pas le retrait de l’enfant de sa vie de famille, mais plutôt le fait de trouver, en collaboration avec les parents, des moyens d’améliorer les choses pour le bien-être de l’enfant », explique madame Davreux.
Ces moyens peuvent prendre toutes sortes de formes. « Les moyens sont différents selon la problématique, notamment par un suivi très régulier avec un intervenant ou un travailleur social, des rencontres hebdomadaires, des interventions dans des centres externes avec des éducateurs afin de travailler la gestion de la colère des adolescents, ou encore le travail de concert avec les parents pour mieux les outiller. Ce que nous souhaitons, c’est de corriger la situation familiale lorsqu’il y a problème. »
CSSS Richelieu – Yamaska
En 2011-2012, le CSSS Richelieu – Yamaska a enregistré une augmentation de 0,02 % du nombre de signalements, passant à un taux de 13,34 % à 13,36 % par rapport au reste de la Montérégie. On dénombre 1 019 signalements non retenus, 676 signalements retenus, pour un total de 1 695 signalements traités. « Par signalements non retenus, on parle des appels faits à la DPJ, mais qui ne nécessitent pas notre intervention. On entend la situation et le signalement, mais est-ce qu’on le retient ou non? Est-ce une situation qui nécessite notre intervention? Parfois, ce n’est pas le cas, parfois, on les réfère à d’autres organismes », indique madame Davreux. Pour elle, ces chiffres évoquent une stabilité dans les signalements et un réseau bien installé.
Plus en détail, ce sont 142 cas de négligence (diminution de 30 par rapport à l’an dernier), 138 cas de sévices physiques (-3), 36 cas de sévices sexuels (+5), 77 cas de trouble de comportement (+5), aucun abandon (-2), 105 cas de mauvais traitement psychologique (-5), 46 risques sérieux de sévices physiques (-8), 36 risques sérieux de sévices sexuels (-4) et 96 risques sérieux de négligence (+30), pour un total de 676 signalements retenus au CSSS Richelieu – Yamaska.
Les cas de négligence et de sévices physiques sont toujours les plus nombreux. La directrice se dit très préoccupée par le premier problème. Par cas de négligence, on s’imagine des enfants qui n’ont pas de vêtements adaptés à la saison pour aller à l’école, qui n’ont pas eu de déjeuner le matin, ou qui sont partis à l’école sans lunch pour le midi, qui n’ont pas de routine de vie, ou qui dorment par terre dans des conditions insalubres à la maison. « Et il ne faut pas faire une corrélation entre négligence et milieu défavorisé. Souvent, l’enfant est juste laissé à lui-même. La négligence est émotive et affective, et c’est une situation qui touche toutes les couches de la société », souligne l’intéressée.
En Montérégie, la négligence (22,4 %) et les sévices physiques (20,7 %) sont les deux motifs de signalements les plus nombreux. La provenance de ces signalements est répartie en majorité entre les membres des corps policiers (18,3 %), le milieu familial (18,3 %), le personnel scolaire (19 %) et le personnel de différents organismes (33,3 %), dont le milieu de la santé. « Une DPJ ne peut intervenir seule pour protéger les enfants d’une région; l’intervention des partenaires est essentielle pour la protection des enfants. Intervenir le plus tôt possible dans la vie d’un enfant dont les parents ont besoin d’aide pour améliorer leurs compétences parentales est la meilleure garantie pour un développement maximal de chaque enfant », de conclure madame Davreux.