Une exception au changement de zonage du centre-ville de Saint-Bruno
Joël Gagné a remporté son combat contre la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville. Il pourra désormais vendre son terrain à un promoteur qui aura le droit d’y construire un bâtiment de quatre étages dans le dernier secteur du cœur villageois où cela sera possible.
Il lui fallait 46 signatures, il en a eu 50 pour forcer la tenue d’un référendum sur une nouvelle réglementation l’empêchant de faire du multilogements sur son terrain.
Finalement, la Ville décide de renoncer à sa réglementation dans le secteur qui touche le terrain de M. Gagné et n’organisera pas un référendum trop coûteux.
50 signatures
En juillet, la Ville avait déjà indiqué qu’elle abandonnait l’option d’exproprier Joël Gagné pour bâtir une garderie sur son terrain. Loin de se réjouir, le principal intéressé n’avait pas fini son combat visant à pouvoir vendre son terrain à un promoteur pour qu’il y construise un immeuble locatif. En effet, un changement de zonage est prévu par la Ville dans l’ensemble du cœur villageois de Saint-Bruno-de-Montarville pour éviter de le densifier. Le quartier de M. Gagné est donc concerné.
« Le mercredi 10 août, il y a eu une ouverture des registres. Il fallait réunir 46 signatures contre ce changement de zonage pour que la Ville organise un référendum ou abandonne cette réglementation dans notre secteur. Nous avons eu 50 signatures », se réjouit M. Gagné.
« C’est une immense victoire pour la démocratie et la transparence. Je ne pense pas que la Ville organisera un référendum coûteux qui concerne trois bungalows. » – Joël Gagné
Pourtant, la période des vacances n’était pas forcément propice à la mobilisation des gens du quartier. « Beaucoup de personnes n’étaient pas là. Certaines n’étaient pas du tout au courant du registre qu’il fallait signer en se déplaçant au sous-sol de l’hôtel de ville », mais M. Gagné s’est entouré de sa famille et d’une équipe très motivée à faire du porte-à-porte auprès des 190 habitations du quartier concerné afin de récupérer le nombre de signatures nécessaires, et ils y sont arrivés.
Alors que M. Gagné ne connaissait pas la décision que prendraient les élus à la prochaine séance du conseil municipal, il indiquait au journal voir là « une immense victoire pour la démocratie et la transparence. Je ne pense pas que la Ville organisera un référendum coûteux qui concerne trois bungalows ».
Le maire de la Ville, Ludovic Grisé-Farand, semble lui donner raison. « Je vais être bref. Nous n’irons pas en référendum. Ce n’est pas un enjeu qui le nécessitera. Cela concerne une toute petite partie de la population de Saint-Bruno, et les coûts que le référendum engendrerait seraient inutiles. Ce secteur (HC 904) est le seul qui ne sera pas pris en compte dans le changement de zonage qui entrera prochainement en vigueur et qui concerne une quinzaine de secteurs. »
Aujourd’hui, le changement de zonage n’est pas encore entré en vigueur, mais il devrait l’être à la prochaine séance du conseil municipal.
Prêt de nouveau à vendre
La valeur municipale de la propriété de M. Gagné est de 558 200 $, mais avant d’apprendre que la Ville souhaitait acheter son terrain pour y mettre une garderie, un promoteur lui avait proposé 1,6 M$ pour acheter sa maison et y construire un immeuble de quatre étages pour y faire du logement locatif. Une construction, et donc une vente, qui devenait caduque lorsque la Ville a indiqué vouloir changer le zonage, interdisant dans l’ensemble du cœur villageois de bâtir des immeubles de plus de deux étages.
Avec l’abandon du changement de zonage dans le secteur de la maison de M. Gagné, ce dernier pourra de nouveau prévoir vendre son terrain à un promoteur qui aura le droit désormais d’y bâtir un édifice de quatre étages et de densifier cet endroit de la ville.
D’ailleurs, M. Gagné nous avait déjà indiqué qu’après l’expropriation qui a échoué, il s’était remis à la recherche d’un acheteur potentiel pour son terrain.
La Ville avait déjà indiqué qu’elle n’était plus du tout intéressée par le terrain de M. Gagné.