Une bonification de la prestation dentaire canadienne
Le gouvernement fédéral bonifie son programme de prestation dentaire canadienne.
Depuis septembre 2022, les parents d’enfants de moins de 12 ans qui gagnent moins de 90 000 $ par année peuvent s’attendre à recevoir une prestation pour des soins dentaires. À moins de 70 000 $ par année, le montant est de 650 $ par enfant. Pour un revenu familial entre 70 000 et 79 999 $, le montant est de 390 $. Entre 80 000 $ et 89 999 $, le montant est de 260 $. Ce programme est offert à ceux qui ne sont pas couverts par une assurance privée.
Une bonne nouvelle, selon la chirurgienne dentiste Dr Roxane Katiya. « Quand j’étais enfant, les frais dentaires étaient couverts jusqu’à 16 ans. C’était une excellente initiative gouvernementale pour aider les enfants et les parents financièrement, de même que les encourager à faire les traitements requis et à partir du bon pied. Je viens de cette génération où nous avons eu accès à ces soins et, pour la plupart, avons une très belle dentition comparativement aux générations précédentes. Le problème est que malgré que ce programme ait été en place, la partie de la population en ayant le plus besoin, pour des raisons sociales et d’éducation, a parfois peu utilisé ce programme. Somme toute, améliorer l’accès aux soins dentaires est une excellente initiative. Cependant, nous n’avons pas encore toute l’information, qui sera bientôt publiée par le ministre des Finances. Il y a encore beaucoup d’éducation à faire sur l’alimentation et les saines habitudes buccodentaires chez la population. »
« Il m’arrive souvent de recevoir des patients qui ne sont pas venus chez le dentiste depuis le début de la pandémie. » – Roxane Katıya
Nouveauté
En mars 2023, il a été annoncé que le programme du gouvernement fédéral s’étendrait aux Canadiens de moins de 18 ans, aux personnes âgées et aux personnes vivant avec un handicap. Les frais dentaires seront remboursés à ceux qui n’ont pas accès à une assurance privée et qui gagnent moins de 70 000 $ par année. Ce programme sera offert également à ceux qui gagnent moins de 90 000 $ par année, mais une quote-part devra être déboursée.
La pandémie
Un des nombreux dommages collatéraux de la pandémie de COVID-19 est, selon le Dr Katiya, la détérioration de la santé buccodentaire. « Beaucoup de gens ont eu peur d’aller dans une clinique dentaire et plusieurs cliniques ont fermé plusieurs mois. Le domaine dentaire étant un domaine de femmes, plusieurs membres de notre personnel ont dû s’absenter pour s’occuper des enfants qui ne pouvaient pas aller à l’école ou à la garderie. De plus, si un membre de l’équipe était malade, il devait s’absenter, parfois deux semaines. Nous avons eu du rattrapage à faire et certaines personnes ont sauté un ou deux rendez-vous d’hygiène. Il m’arrive souvent de recevoir des patients qui ne sont pas venus chez le dentiste depuis le début de la pandémie », confie la dentiste.
Les prix
Pourquoi est-ce onéreux d’aller chez le dentiste? « La dentisterie moderne, avec toutes les technologies et les matériaux que nous utilisons, la pénurie de main-d’œuvre, le monopole des compagnies dentaires, de même que l’immobilier, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt font que les traitements sont chers. De plus, la population n’est pas habituée à payer pour des soins de santé et ne réalise pas les énormes coûts que cela engendre aux contribuables réellement. De plus, les assurances dentaires couvrent le même montant pour l’assuré depuis les années 1970, soit de 500 $ à 2 000 $. Nous sommes conscients que les traitements sont dispendieux, mais il faut réaliser que nous opérons de mini-hôpitaux privés, nos frais d’exploitation sont extrêmement élevés et nous n’avons aucune aide gouvernementale », explique Dr Katiya.
Des conseils
La chirurgienne dentiste recommande certains comportements à adopter pour améliorer sa santé buccodentaire et, peut-être, faire diminuer la facture chez le dentiste :