Une belle participation citoyenne

Consultation publique sur les Programmes particuliers d’urbanisme

La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville présentait l’une de ses consultations publiques portant sur le nouveau Plan d’urbanisme le mercredi 22 février dernier au Centre Marcel-Dulude. Celle-ci se consacrait plus particulièrement sur les Programmes particuliers d’urbanisme (PPU) du centre-ville et des secteurs Sabourin, des Promenades et de l’écoparc industriel, expliqués en détail devant plus de 150 citoyens, qui pouvaient ensuite se manifester au micro.
La municipalité veut faire de son centre-ville un endroit convivial, accessible et dynamique en adoptant une stratégie de renouvellement de l‘offre. Pour ce faire, elle envisage notamment d’instaurer un pôle multisport, de créer une cohabitation entre le centre-ville et le milieu résidentiel (un « arrimage en douceur »), de réaménager complètement la rue Montarville, en donnant la priorité aux piétons et aux cyclistes et aussi d’adopter une stratégie de gestion des hauteurs (deux à six étages) et une stratégie de stationnements plus petits et plus verts.
Le scénario d’aménagement du secteur Sabourin prévoit le développement d’un cœur de quartier structuré autour d’une rue principale accueillant entre autres une école primaire. L’intégration du dépôt des neiges usées au secteur à l’étude s’explique par le projet de la Ville de le transformer en futur site de la gare de train de banlieue afin de la rapprocher du lieu de résidence des citoyens. L’objectif est d’en faire un quartier en devenir, un modèle aux couleurs de Saint-Bruno-de-Montarville, un « faubourg du 21e siècle qui répondra à plusieurs besoins ». Ce secteur ne pourra se développer sans deux conditions sine qua non : le transfert de la gare et la reconfiguration de la route 116.
Le PPU du secteur des Promenades prévoit un quartier viable et intégré, en cohérence avec la planification de l’ensemble de la Ville, de l’agglomération et de la région. Sa contrainte est son enclavement, situé entre les rues Raoul, de l’Étang et le boulevard des Promenades, mais la décharge des Swell et une bande riveraine sont considérées comme de grands atouts. Le scénario d’aménagement de ce secteur projette l’implantation de 1 600 à 1 900 nouveaux logements.
Enfin, l’écoparc industriel de Saint-Bruno fait partie d’un ensemble économique d’importance métropolitaine et régionale, soit la zone aéroportuaire Montréal – Saint-Hubert – Longueuil. La Ville veut en faire une vision d’aménagement de grande qualité.

« Notre volonté est d’aller dans la direction présentée dans les PPU, mais nous allons tenir compte de vos préoccupations. » -Martin Murray

Période de questions et commentaires
Vingt-cinq participants se sont inscrits pour poser des questions ou émettre des commentaires, ce qui a mené la soirée à se conclure autour de 22 h 30. L’animateur, Jacques Bénard, a pris en note les commentaires et suggestions des citoyens. Clairement, le PPU du centre-ville est celui qui intéresse davantage la population, puisque la majorité des intervenants s’y sont consacrés lors de leur allocution, notamment François Dufour, qui espère que le nombre d’étages des nouveaux immeubles ne viendra pas affecter le visuel du village et qui propose que les stationnements, s’ils sont présentés en structures, soient masqués de rideaux d’arbres. En plus de soutenir la proposition de la Fondation du Mont-Bruno apportée la veille, à savoir de remettre en surface le ruisseau du parc du Village au parc de la Coulée, François Dufour ajoute : « La rue Montarville a un aspect visuel désastreux; pourquoi ne pas la transformer, avec la rue Roberval, en sens uniques et en zones piétonnes? »
Ce même M. Dufour s’est aussi penché sur le secteur des Promenades, un endroit enclavé, déplorant que les gens qui habiteront ce quartier se sentiront isolés. « Je ne vois pas comment ces citoyens pourront développer un sentiment d’appartenance à Saint-Bruno. »
Une citoyenne s’est interrogée sur les coûts de tous ces projets énoncés. « Quels seront les impacts? Est-ce que nos taxes monteront? » Les fonctionnaires de la Ville ont répondu qu’ils n’avaient pas cette réponse, qu’il n’y avait rien de chiffré en ce sens parce qu’il s’agit d’une vision : « Au fur et à mesure que les projets avanceront, nous en saurons davantage. »
L’ancien conseiller municipal responsable des finances de Saint-Bruno, Denis Arpin, s’interroge sur le plan d’affaires des différents PPU. Il croit que 95 % des investissements et des dépenses prévus dans les plans d’action des PPU sont des dépenses au général, « ce qui signifie que l’ensemble des citoyens assumera ces coûts ».
François Lépine et Louis Mercier se sont posé la même question : considérant les images contenues dans les pages du Plan d’urbanisme et des différents PPU, est-ce que Saint-Bruno avait considéré le facteur nordique du pays? « En regardant les photos, on s’imagine que seuls l’été et le printemps existent. Est-ce que le Plan d’urbanisme tient compte de l’hiver? »
Un autre citoyen a parlé de l’audace de Cogir et de son promoteur qui veut bâtir une résidence pour aînés alors qu’une autre y est construite quelques pas plus loin. « Je vois mal comment on peut dynamiser un centre-ville avec deux résidences pour aînés. »
Serge Moquin et Anne-Marie Sicotte s’entendent pour dire qu’en raison de leur complexité, la Ville devrait reporter à plus tard le développement des secteurs Sabourin et des Promenades. « Ce sont des projets complexes. Je crois qu’il faut se concentrer sur les PPU du centre-ville et de l’écoparc, et se laisser du temps pour ceux qu’il reste à développer. Je remets en question la rapidité de la Ville à vouloir développer dans ces secteurs », de mentionner M. Moquin. Mme Sicotte se dit préoccupée de la pollution atmosphérique, visuelle et sonore que le développement résidentiel de ces nouveaux quartiers pourrait engendrer.
Enfin, le président de la fabrique de la paroisse de Saint-Bruno, Pierre Vaillancourt, s’est indigné de voir que le PPU du centre-ville envisageait un marché public permanent dans le stationnement de l’église. « Je n’ai pas été informé, je n’ai pas été consulté. Croyez-moi, le stationnement, on en a besoin. C’est « no vacancy » fréquemment, et je vais vous dire, à Saint-Bruno, ça meurt! » Les fonctionnaires de la Ville lui ont répondu que la localisation du marché public permanent y était seulement proposée à cet endroit. « C’est ainsi que vous devez le voir. »
Fin de soirée
Le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, a terminé cette séance en évoquant deux soirées grandioses en participation citoyenne : « Notre volonté est d’aller dans la direction présentée dans les PPU, mais nous allons tenir compte de vos préoccupations. Je crois que Saint-Bruno-de-Montarville se doit de sortir des sentiers battus et de faire preuve d’audace. Il est temps de prendre le virage du 21e siècle. La municipalité a des atouts exceptionnels, à nous de les utiliser au bénéfice des citoyens, et ce, sans toutefois les dénaturer. »
M. Murray a terminé en parlant de grands défis à venir auxquels la Ville aura à faire face, notamment celui du vieillissement de sa population : « L’autre grand défi à affronter sera celui d’attirer les jeunes familles afin de rajeunir notre population. » Le maire de Saint-Bruno souhaite que d’ici les années 2040-2050, la municipalité passe à 37 000 habitants et à 15 000 unités d’habitation.
D’autre part, la conseillère du district 1, Thérèse Hudon, a demandé une prolongation de la période de réception des mémoires et des commentaires citoyens sur le PU et les PPU. Selon Mme Hudon, le délai accordé aux citoyens pour faire parvenir leurs commentaires ou mémoires, au plus tard le 3 mars, est trop court. « Comme c’est la semaine de relâche pour les élèves de Saint-Bruno, plusieurs personnes seront absentes ou en vacances et donc, peu enclines à la rédaction d’un mémoire pour un dépôt le 3 mars. Pour favoriser la participation citoyenne, il me semble que nous devrions impérativement prolonger le délai d’au moins une semaine à dix jours. » À suivre…