Un site qui se dégrade

Le site du futur projet Saint-Basile-sur-le-Parc, du groupe Messier, Savard & Associés, se dégrade. Des actes de vandalisme sont constatés depuis quelques semaines. 

« La sécurité des lieux, ça leur appartient. La Ville ne va pas courir après eux », lance d’emblée le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard. 

« Ça déprécie l’environnement. » – Yves Lessard

Deux des quatre colonnes de la façade de l’ancien magasin Meubles Éthier ont été saccagées. Des vitrines ont été fracassées. Des graffitis ont été réalisés à quelques endroits sur la bâtisse. Lors du passage du journal Les Versants, une bouteille de mousseux avait été abandonnée dans le stationnement à côté d’une bouteille d’eau en plastique.  

En entrevue, M. Lessard exprime son mécontentement à propos de l’apparence des lieux. Comme les colonnes de la devanture, la patience du maire s’effrite. « Un suivi a été fait avec nos gens du Service de l’urbanisme. Ils sont allés faire un tour avec les pompiers pour s’assurer si l’endroit est correct. Des consignes ont été données au propriétaire », explique Yves Lessard. 

Parmi les consignes, les herbes hautes doivent être coupées et les bris de verre doivent être ramassés. « Le proprio doit faire ça aujourd’hui [jeudi dernier] », soutient le premier magistrat. Une semaine plus tard, rien n’a encore été corrigé.

Quant aux colonnes endommagées, M. Lessard indique que le briquelage qui recouvre la boîte de bois autour de la colonne a été retiré par un citoyen. « Les briques ont été prises. C’est ce qu’on me dit. »

Par ailleurs, toujours selon M. Lessard, la démolition à l’intérieur aurait commencé. « C’est bien beau de débâtir en-dedans, encore faut-il sécuriser les lieux et ne pas négliger l’extérieur. Ça déprécie l’environnement. Le site doit demeurer sécuritaire. Le propriétaire doit au moins l’entretenir et rendre ça agréable pour les citoyens », martèle-t-il. 

De son coté, le président de Messier, Savard & Associés, Mario Messier, indique qu’il y a eu dégât d’eau à l’intérieur à la suite d’une pluie abondante. D’où la démolition. « Il y a eu une infiltration par une membrane de la toiture. Les planchers ont été imbibés d’eau. Ils ont été arrachés depuis pour éviter d’être contaminés », précise Mario Messier.

Selon lui, l’intérieur de la bâtisse est actuellement un grand entrepôt vide. « Un bloc de béton et des colonnes d’acier. »

Concernant le vandalisme à l’extérieur, le président du groupe répond qu’il sait et que le bâtiment est vérifié. Des caméras ont été installées. « C’est une situation très temporaire. »     

Un projet qui retarde

Le projet Saint-Basile-sur-le-Parc a pris du retard depuis la pandémie. La démolition de l’ancien édifice abritant Maison Éthier est repoussée depuis plusieurs mois. Prévu à l’automne 2022, le début du chantier a ensuite été reporté à décembre 2022. Puis, le mois de mars a été évoqué. « Étant donné la complexité de l’immeuble et du fait qu’une partie du bâtiment sera conservée, le promoteur souhaite entreprendre la démarche de la façon la plus structurée possible », avait mentionné au journal la porte-parole de la Ville de Saint-Basile-le-Grand, Stéphanie Plamondon.

Le maire Lessard admet que le projet Saint-Basile-sur-le-Parc a souvent été remis, au moins trois ou quatre fois. « Je comprends qu’il y a eu la pandémie et qu’on fait face à une hausse du coût des matériaux… mais on ne va pas jouer à ça longtemps. Ils ne respectent pas les délais prévus », ajoute-t-il.

« Il n’y a rien qui bloque le projet. Tout suit son cours normal, selon les règles de l’art. J’ai l’impression qu’on est sur le point de finaliser les discussions », exprime M. Messier, qui estime que la démolition, lorsqu’elle s’amorcera, devrait durer « quelque six semaines. ». 

Enfin, quand on lui fait la remarque que ce site rappelle celui de Mont-Bruno Ford (au coin de la route 116 et de la montée des Trinitaires), abandonné plusieurs années avant son développement commercial, Yves Lessard est catégorique. « Contrairement à mes prédécesseurs, je n’aurai pas la patience qu’ils ont eu dans le passé pour Mont-Bruno Ford. C’était gênant. »