« Un quartier, une famille »
Le projet d’une famille de Saint-Bruno sur la crise des migrants
« Un quartier, une famille », c’est le projet des membres d’une famille de Saint-Bruno-de-Montarville pour venir en aide aux migrants qui luttent désespérément pour leur survie en Syrie. Ils comptent sur la solidarité des quartiers québécois, en commençant par le leur au Sommet Trinité à Saint-Bruno-de-Montarville, pour qu’ils parrainent chacun une famille.
Quelque 250 lettres distribuées auprès des 250 foyers du quartier Sommet Trinité à Saint-Bruno-de-Montarville. C’est la réaction d’une famille montarvilloise à l’image-choc d’un enfant syrien échoué sur une plage turque. « Je suivais la problématique des migrants depuis des mois. Quand on a vu cette photo de l’enfant, ma conjointe et moi, et que l’on a entendu sa tante, installée à Vancouver depuis des années, parler des rêves de bicyclette de son neveu avec qui elle avait parlé récemment, on s’est dit qu’on ne pouvait plus laisser faire ça », indique Guy Gagnon, résidant du quartier depuis neuf mois.
Avec Martine Masson, sa conjointe, Guy Gagnon a pris son bâton de pèlerin et tente de mettre sur pied un projet encore jamais lancé au Québec. Sous le nom « Un quartier, une famille », ils aimeraient que les habitants des quartiers des villes québécoises s’unissent pour adopter une famille de réfugiés. « Ce qu’on souhaite avant tout, c’est d’instaurer un projet communautaire pour mettre en avant un esprit de solidarité face à cette catastrophe. Nous sommes outrés de la lenteur de la communauté internationale à organiser un plan d’action efficace », explique M. Gagnon.
Aujourd’hui, le programme de parrainage collectif du Québec ne permet qu’aux groupes de deux à cinq personnes de parrainer une famille syrienne. « En Ontario, le parrainage est dédié à un groupe d’au moins cinq personnes. Il faut commencer par modifier la législation québécoise qui limite de genre d’activité. Il est plus facile de s’intégrer lorsqu’on est aidé par tout un quartier. »
La famille a estimé à 30 000 dollars le montant qui serait nécessaire pour arriver à ses fins. « Au Sommet Trinité, plusieurs familles pourraient faire le don seules, mais l’objectif est de créer un esprit solidaire et facilement envisageable dans tous les quartiers du Québec. Si les 250 foyers du quartier participent, il ne faudrait qu’une centaine de dollars pour avoir les fonds nécessaires afin d’accueillir une famille que recevrait tout un quartier. »
Une lettre mobilisatrice
« Personnellement, nous nous engageons à fournir 1 000 dollars chacun pour parrainer une famille de migrants qui viendrait s’installer ici. Mon associée Sandrine Milante et moi, Guy Gagnon, prendrons les ressources nécessaires de notre entreprise afin de faciliter l’atteinte de cet objectif », pouvait-on lire sur les 250 lettres distribuées en une fin de semaine. Quelques jours plus tard, 17 personnes avaient montré leur intérêt. Richard Blais et Mona Lelievre ont fait partie des premiers à répondre à l’invitation. « Nous ne pouvions pas rester indifférents à cette démarche, même si l’on sait qu’il y aura encore beaucoup d’étapes à entreprendre pour y arriver », indiquent-ils.
Les initiateurs du projet, une première au Québec, savent que le projet demandera beaucoup de travail et peut-être encore plus de temps pour faire bouger les choses, mais le quartier Sommet Trinité semble prêt à aller jusqu’au bout. « Nous sommes pour la plupart des entrepreneurs et aimons relever des défis », de conclure M. Gagnon.
La démarche est annoncée par des pancartes installées dans le quartier. Tous ceux qui veulent en savoir plus sur l’initiative peuvent poser leurs questions à l’adresse courriel suivante : refugiesecours@gmail.com.
Le gouvernement provincial sensibilisé
Devant la réaction populaire de la crise humanitaire des réfugiés syriens, le gouvernement Couillard a indiqué un certain nombre de mesures pour accueillir plus de réfugiés. L’Allemagne pourrait accueillir 500 000 personnes par année, la Commission européenne tente de se répartir 160 000 réfugiés immédiatement au sein des pays de l’Union européenne. Québec souhaite en accueillir 3650 d’ici la fin de l’année, soit 2450 de plus que son objectif initial.
