Un projet de logements abordables retardé
Le projet de logements abordables EVO, qui serait situé aux 91-93 chemin de la Rabastalière, ne pourra se réaliser pour le moment vu le refus de la ville d’accorder un permis de démolition au promoteur. Le promoteur pourrait en venir à des poursuites judiciaires si le dossier n’aboutit pas.
Le promoteur montarvillois Brendan O’Dowd, citoyen de la municipalité depuis 40 ans, ne comprend pas pourquoi la ville a choisi de ne pas permettre au projet de démolition de ses deux propriétés de se réaliser. Le projet pourrait être abordé durant la séance ordinaire du conseil municipal de Saint-Bruno, qui aura lieu ce soir, à 19h.
Ces démolitions incluaient l’éviction des locataires habitant les deux maisons, mais permettaient du même coup de construire un bloc de 19 logements abordables, type d’habitations dont la ville a grandement besoin. «Comme promoteur, on doit respecter une réduction de la valeur des logements de 10% par rapport au marché. La hausse des loyers est contrôlée pendant dix ans. » Ce programme particulier est géré par la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL).
Même s’il s’agit de son premier projet de ce type à Saint-Bruno, le promoteur montarvillois a déjà eu à faire de telles démarches pour ses projets ailleurs. « Nous avons déjà des projets de logements à Saint-Hyacinthe, Longueuil et Farnham », dit M. O’Dowd.
Dans le cas précis de Saint-Bruno, l’homme indique que tout a été fait selon les règles en vigueur pour mener à bien le projet. « Un avis d’éviction doit être envoyé minimum 6 mois avant la fin du bail. Dans mon cas, c’est le 30 juin. Les locataires ont 30 jours pour contester avec le propriétaire, chose qui n’a pas été faite. Quand les locataires ont décidé de communiquer, c’était au mois de mars. »
M. O’Dowd ne comprend pas comment Saint-Bruno est en mesure de refuser sa demande de faire démolir les maisons, alors que les besoins de logements sont criants dans la ville. Les arguments avancés seraient notamment le fait que le type de bâtiment qui sera construit ne s’agencera pas au style architectural du quartier. À ce sujet, le promoteur souligne que le bâtiment situé à droite de son projet est un bloc de logements de 3 étages.
Un autre argument pour contrer la démolition était la présence d’arbres matures sur le terrain. Or, selon une analyse expertise commandée par l’homme d’affaires, lesdits arbres seraient en grande partie malades. Brendan O’Dowd a également proposé de planter de nouveaux arbres pour remplacer ceux qui seront abattus lors du projet.
Une pétition a été produite des deux côtés pour approuver et contester le projet. Celle de Brendan O’Dowd a recueillie 400 signatures, tandis que celle qui s’oppose au projet et qui a été produite par une locataire du 91 Rabastalière Est a jusqu’à maintenant reçu 100 noms.
«Comme promoteur, on doit respecter une réduction de la valeur des logements de 10% par rapport au marché. La hausse des loyers est contrôlée pendant dix ans. »
-Brendan O”Dowd
La ville refuse
Lors de la séance ordinaire du conseil municipal du 20 avril dernier, les conseillers municipaux se sont prononcés contre la démolition, ce qui pousse donc M. O’Dowd à contester la décision et à présenter une nouvelle version de son projet s’il veut le mener à bien. Il estime toutefois que les normes demandées par le comité de démolition ne sont pas claires et préfère ne pas payer des frais supplémentaires alors que son projet pourrait être de nouveau refusé.
Le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Martin Murray, a indiqué au Journal que peu importe s’il est pour ou contre le projet de M. O’Dowd, il croit qu’il est important de ne pas mélanger ce projet de logements abordables avec des projets de logements sociaux tels que celui de la Société d’habitation le Paillasson. « Le projet Le Paillasson on parle vraiment d’un projet de logements sociaux, où les revenus des résidents sera pris en compte lorsque l’on attribue les logements. Pour ce qui est du projet sur de la Rabastalière, ce ne sera pas forcément accessible à tous les citoyens. »
Les deux maisons qui devront être démolies pour que le projet se réalise ont été bâties en 1947 et en 1956. Les locataires ont reçu un avis d’éviction en décembre dernier. Celui-ci aurait été effectif le premier juillet prochain, mais la décision du comité de démolition retarde les démarches.
Que pensez-vous des mesures mises de l’avant par nos municipalités pour rendre les loyers abordables?