Un projet de 60 M$ pour remplacer Natrel
Mathieu Duguay, président de COGIR, est un Montarvillois de plusieurs générations. Il a choisi l’ancien site d’Agropur, au centre-ville, pour édifier un nouveau genre de maison de retraite qui se voudra être la vitrine de l’entreprise. Il présente en exclusivité ce projet majeur aux Versants.
« Cela faisait plus de cinq ans que nous savions que le site devait être redéveloppé. Alors, quand l’appel d’offres a été ouvert, nous avions déjà une idée de ce que nous voulions faire. Nous avons acheté le site environ 6,5 millions de dollars. Aujourd’hui, nous voulons y investir 60 millions pour proposer un nouveau genre de maison de retraite. Un projet d’environ 300 unités d’habitation tout en prévoyant une mixité d’usage où pourront se retrouver les résidants et la communauté de Saint-Bruno », explique l’entrepreneur de 38 ans qui a déjà une expérience de 20 ans dans l’entreprise qu’a créée son père en 1995. « Je suis un résidant de Saint-Bruno, je suis engagé et je veux m’impliquer davantage. »
COGIR, c’est 2700 employés. Le siège de l’entreprise, situé à Brossard, compte à lui seul 120 personnes. La société est impliquée dans 150 projets immobiliers au Québec et en Ontario, dont 40 complexes pour retraités et aînés, le secteur dans lequel elle est spécialisée.
« Un projet d’environ 300 unités d’habitation tout en prévoyant une mixité d’usage où pourront se retrouver les résidants et la communauté de Saint-Bruno. » – Mathieu Duguay
Le projet
Le site déserté par Natrel est aujourd’hui une cicatrice à ciel ouvert au centre de la ville : le promoteur veut en faire un endroit de vie.
L’établissement proposera des appartements pour une clientèle de jeunes retraités de 55 ans et plus, mais aussi pour les personnes aînées de 75 ans et plus. Il y aura également des unités en copropriété.
Le projet est conçu pour des personnes autonomes qui pourraient bénéficier de certains soins, cependant. « Nous proposerons également des suites d’assistance pour couples. Si l’une des deux personnes vit une perte d’autonomie, elle pourra bénéficier le jour sur le même étage des soins appropriés, et le couple se reformera le soir. Cela donne une période de répit au conjoint ou à la conjointe pendant la journée », précise le directeur.
Des associations avec le monde communautaire devraient être organisées pour favoriser l’activité physique, des espaces de santé et même au niveau alimentaire.
Une salle multigénérationnelle sera proposée aux résidants pour qu’ils puissent passer un bon moment avec leur famille afin de briser l’isolement des aînés et créer un lieu de rassemblement pour tous les âges.
Une autre des nouveautés sera l’installation de salles de . Des salles de réunion ou de travail ouvertes aux partenaires qui pourraient être des associations sportives, des écoles…
Au rez-de-chaussée, il y aura des centres multiservices ouverts aux résidants et à la population. Une trentaine de professionnels comme des notaires, physiothérapeutes, dentistes, médecins, audioprothésistes pourront être accessibles à tous sur rendez-vous. « La priorité sera donnée aux occupants du complexe, mais il y aura des plages horaires pour les groupes communautaires », avance M. Duguay.
Les espaces extérieurs seront également mis de l’avant pour favoriser la danse, la musique, les espaces verts. Un mémorial en souvenir de Natrel est prévu et COGIR en appelle déjà aux artistes intéressés : « On les invite à nous contacter. »
Auto électrique en partage
Les moyens de transport des résidants sont aussi pensés. « Nous avons été les premiers au Québec à offrir des autos électriques de partage à notre clientèle à Drummondville l’automne dernier. Ça favorise les technologies vertes, ça permet aux aînés de ne pas avoir à supporter les coûts d’un véhicule s’ils ne l’utilisent que très peu et ça limite le nombre de véhicules dans les familles. Nous faisons un test à Drummondville et au cours du premier mois, sur 200 résidants, il y a eu 40 résidants différents qui ont pris le service. L’auto a été utilisée tous les jours. Pour le moment, c’est très positif », affirme M. Duguay.
Une première au Canada
L’entrepreneur souhaite avec ce projet favoriser la vie active, travailler l’aspect communautaire et favoriser l’économie du partage. « On a la certitude que ce projet est avant-gardiste, qu’il va répondre aux besoins actuels et futurs de la clientèle. On veut en faire un projet exemplaire qui mettra les bases pour les prochains développements de ce genre. Faire de ce bâtiment un bâtiment référence au pays. Ce projet sera une première au Canada. »
L’entreprise souhaite mettre en place son projet avec la population montarvilloise pour avoir « une acceptabilité sociale la plus forte possible ». C’est ainsi qu’elle pense déjà rencontrer tous les groupes d’intérêts communautaires et d’affaires de Saint-Bruno, faire des sondages auprès de la population et des présentations publiques. « J’invite les gens qui ont de l’intérêt à communiquer avec nous. »
Retombées du projet
La mise en chantier est prévue cette année pour une durée de 18 mois environ. L’investissement majeur pourrait permettre à la Ville de recevoir chaque année 550 000 $ en taxe foncière, plus 120 000 $ qui irait en taxe scolaire. « Sur 10 ans, cela peut dégager un budget pour faire de beaux projets à Saint-Bruno. »
« La possibilité de faire un développement de cette envergure dans un centre-ville, c’est une occasion plutôt rare autant pour la communauté que pour le développeur. On sent qu’on a une responsabilité en tant qu’entrepreneur de faire un projet structurant pour la ville et pour ses citoyens, tout en respectant nos critères économiques. »
Un projet comme celui-là pourrait permettre de créer 75 emplois permanents. Pendant le chantier, ce chiffre pourrait monter à 300.
Le luxe dans l’expérience
« Pour réaliser un projet aussi exceptionnel, on doit faire un produit de qualité et la tarification va forcément en conséquence, mais on ne cherche pas à faire dans le luxe. La nouvelle définition du luxe aujourd’hui, c’est dans l’expérience. On cherche à offrir une très bonne valeur en termes de qualité/prix. Nos derniers développements ont des taux d’occupation de 100 %, donc notre liste de prix doit être respectueuse de la capacité des gens à payer. »
L’entrepreneur voit en Saint-Bruno une ville avec encore « beaucoup de potentiel à tous les égards. Notre établissement sera notre carte de visite pour le développement de notre entreprise », conclut-il.