Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), après la démission de Dominique Anglade, dirige son clan à partir de notre région montérégienne. Il a accepté de répondre à nos questions.
C’est désormais le chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale. À partir de la Montérégie, Marc Tanguay est l’homme sur lequel le PLQ parie pour redorer son blason.
Y a-t-il un défi particulier à être chef intérimaire du PLQ et habiter en région?
Je n’ai pas de défi particulier à ça. Je suis député de LaFontaine, qui était Rivière-des-Prairies pendant dix ans. J’ai toujours dit, depuis le début, que j’allais tout faire dans le comté sauf une chose, dormir, et que les gens ne m’auraient pas élu pour dormir. Alors, une fois que j’ai dit ça, tout le monde comprend la distinction. Mais en ce qui me concerne, il n’y a pas de défi particulier. Je suis un député dédié à son comté, présent, et je ne manque pas les événements importants. Je suis très fier et honoré de représenter les citoyens et d’avoir été réélu pour la 5e fois député de LaFontaine. J’habite en Montérégie depuis 2001; cela fait 21 ans. La vie a fait en sorte que j’étais président du PLQ et, à l’époque, mon chef, M. Charest, m’avait demandé si je voulais être candidat pour représenter le PLQ dans Rivière-des-Prairies, qui est aujourd’hui LaFontaine, et j’avais accepté. J’avais rencontré les membres de l’exécutif du PLQ dans LaFontaine et ils ont accepté ma candidature. J’ai su gagner leur confiance et celle des électeurs à cinq reprises.
Est-il important pour un chef de parti d’avoir le pouls des régions?
Je ne veux pas dire que c’est bon ou pas, ce sont des réalités qui sont tout à fait différentes. Comme chef de parti, je pense que j’ai l’opportunité de constater les différences qu’il y a de vivre en région, de vivre dans la Capitale nationale ou de vivre à Montréal. Je n’attacherai pas ça avec le lieu de résidence, c’est réellement le fait d’être un député qui représente sa population dans LaFontaine, très ancré dans la réalité de la métropole, très ancré également dans la réalité des régions, et ça, c’est du travail toujours de terrain. Bien au-delà du lieu de résidence, c’est la capacité d’être sur le terrain, parce qu’en politique, il y a une règle très simple et très claire, c’est que la pertinence découle de la proximité. Et la proximité est au-delà du lieu de résidence. C’est le fait d’être sur le terrain, de faire corps avec la population, d’être en discussion constante avec eux, n’importe où.
Quelles différences faites-vous désormais de votre poste de député et de chef de parti?
Elles sont tout à fait complémentaires et, dans mon cas, sont nécessaires. Le fait d’être député ancré dans sa circonscription qui, encore une fois, pour la cinquième fois a eu le privilège d’avoir la confiance de ses concitoyens et concitoyennes qui m’ont élu, je pense que cela vient aussi nécessairement ajouter une corde à mon arc. On n’est pas désincarné, on représente une population, on représente un comté et, comme chef de parti, je dois être conscient des enjeux des 124 autres circonscriptions. Cela veut dire, via une présence sur le terrain, via mes autres collègues du caucus libéral auprès des militants partout au Québec.
Avez-vous fixé votre calendrier pour choisir le prochain chef du PLQ?
Pas encore. Moi, comme chef intérimaire, j’aurai toujours, le cas échéant, l’opportunité de dire si je me lance ou pas dans la course. Cette réflexion-là n’est pas faite et jamais je ne participerai, ni de près ni de loin, à aucune discussion quant au calendrier ou quant aux conditions d’une course à la chefferie. En ce sens-là, c’est l’exécutif du Parti qui va tous nous indiquer quelles seront les règles à suivre. Donc, je n’ai pas de calendrier et je l’apprendrai lorsqu’il y en aura un, au même moment que tout le monde.
Que peut-on vous souhaiter comme chef intérimaire de parti?
De toujours garder le focus sur l’essence de notre travail, qui est de représenter tous les Québécois et Québécoises de toutes les régions du Québec. D’être capable de porter la parole de tous les Québécois à l’AN, de défendre leurs intérêts et de faire en sorte que le gouvernement en soit pleinement conscient et que le gouvernement en tout état de cause, à la suite de nos représentations, puisse modifier parfois des propositions qui n’iraient pas dans le sens de l’intérêt de tout le monde. Ça, c’est ce que vous pourriez nous souhaiter. Puis, en lien avec le PLQ, c’est une relance qui nous permettra de consolider notre présence partout au Québec avec des militants et des militantes qui désireraient devenir membres et venir militer dans nos instances.
Vous devez bien connaître la présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, qui habite aussi la région.
Oui. Nathalie Roy et moi sommes entrés la même année, en 2012, à l’AN. On a fêté en juin dernier, on a été honorés, elle et moi, ainsi que trois autres de nos collègues, pour nos dix ans à l’AN. Alors je connais bien Nathalie. Elle a toute notre confiance pour diriger de façon juste et impartiale, de manière à préserver les droits et privilèges des 124 autres collègues. Elle a toute notre confiance pour ce mandat-là qui est devant elle.