Un autre « cauchemar » 

Inondé une première fois le 7 octobre 2023, puis une nouvelle fois le 18 décembre 2023, le sous-sol de Geneviève Paradis n’a pas été épargné lors des pluies records, le 9 août dernier.

Un fossé, considéré comme un cours d’eau, se situe de l’autre côté du rang des Vingt, où elle demeure, à proximité de l’Académie des Sacrés-Cœurs. Chaque fois, la même histoire se reproduit.

« L’eau monte à chaque forte pluie et la rue devant chez moi seulement est inondée », témoigne-t-elle avec le sourire malgré les circonstances.

Le 9 août, au moins 135 mm de pluie sont tombés sur la région. Vers 7 h 45, l’eau est sortie du petit cours d’eau, atteignant la ligne blanche. Quelques dizaines de minutes plus tard, la ligne jaune avait disparue. Puis après une petite accalmie, où l’eau s’était résorbée un peu, la rue entière et le terrain de madame Paradis jusqu’à la porte de son entrée ont été inondés dans l’après-midi. 

Panne d’électricité 

La situation a dégénéré quand elle a manqué d’électricité vers 23 h 30. « Avec des inconnus qui se sont arrêtés pour m’aider en voyant le lac qui était devant chez moi. Nous arrivions à enlever l’eau par le drain de plancher, mais quand on a manqué d’électricité, l’eau a atteint au moins trois pouces dans tout le sous-sol. »

La mère de famille est reconnaissante envers les citoyens qui ont tenté, en vain, de limiter les dégâts. Certains lui ont apporté des poches de sable pour former un barrage contre la crue des eaux. Pompiers et employés de la Ville se sont également rendus sur les lieux pour lui venir en aide.  

Le courant est revenu en moins de deux heures. Geneviève Paradis a pu reprendre le contrôle et l’eau a graduellement quitté son sous-sol. « Au plus fort de la pluie, des vagues cognaient contre la porte d’entrée de ma maison », décrit-elle pour exprimer la force de l’eau.

Les dommages ne sont pas que matériels. Madame Paradis est tombée dans son sous-sol lors des évènements. Elle s’en sort avec quelques ecchymoses, mais les dégâts sont d’ordre psychologique pour elle. « Chaque fois qu’il pleut, je deviens en alerte. C’est un stress qui est constant. »

Problème connu

Le problème est connu à la Ville de Saint-Basile-le-Grand et à la MRC responsable de l’entretien du cours d’eau qui longe le rang des Vingt. « Depuis que j’habite ici, il n’y a jamais eu d’entretien du cours d’eau où les débris, les branches s’accumulent. C’est normal que ça bloque à un moment donné. »

Elle déplore un manque d’action. La Ville de Saint-Basile-le-Grand doit effectuer des travaux sur le rang des Vingt en 2025. Une piste multifonction doit y être aménagée. « Ce sont des travaux majeurs qui doivent être faits dans ce secteur. On analyse présentement ce que l’on fera comme aménagement pour remettre la rue à niveau et permettre un meilleur écoulement des eaux », confirme le maire, Yves Lessard, en entrevue avec le journal.

Des évènements récurrents

Les cas d’inondations ont été peu nombreux sur le territoire de Saint-Basile-le-Grand. M. Lessard félicite les équipes des travaux publics qui ont travaillé en amont pour ajouter des pompes, sur la rue Alvares notamment. « Les employés effectuent un nettoyage régulier des infrastructures pour limiter les accumulations d’eau », précise-t-il.

La Ville n’est toutefois pas responsable de l’entretien des cours d’eau qui se situent le long du rang des Vingt. Le maire partage les craintes de la citoyenne sur d’autres inondations avant la réalisation des travaux. « On ne se fait plus prendre par surprise, des pluies diluviennes arrivent de manière plus régulière », se désole-t-il, juste après que le territoire de la ville a reçu des grêlons gros comme un pouce, mercredi soir dernier.

Conscient que les changements climatiques se font ressentir à Saint-Basile-le-Grand, il veut s’assurer, avec le conseil municipal, de limiter les répercussions à l’avenir. 

Étude en cours

Depuis juin, madame Paradis se fait dire par la MRC qu’un nettoyage aura lieu dans les 60 jours. Elle est toujours en attente. Selon les dernières nouvelles qu’elle a reçues, des employés devraient s’y rendre d’ici la mi-septembre, soit plusieurs semaines après les 60 jours énoncés au préalable.

Elle a reçu une confirmation qu’une étude du cours d’eau à long terme sera effectuée, sans savoir quand cette dernière lui sera transmise. 

Après avoir dépensé 48 000 dollars l’automne dernier, dont 40 000 ont été couverts par ses assurances, elle devra dépenser une nouvelle fois de sa poche après les inondations du 9 août. Elle a acheté un déshumidificateur industriel d’une valeur de 800 $ pour son sous-sol. Des travaux seront réalisés et elle devra racheter certains objets de valeur qui se trouvaient dans la chambre de sa fille située au sous-sol. 

Assurances

Ces dépenses s’ajoutent au stress financier que la sinistrée vit depuis la dernière année. Consciente que ses assurances augmenteront, elle craint de ne plus être assurable à l’avenir, de voir sa maison perdre en valeur. À chaque inondation, elle perd des journées de salaire. 

La Granbasiloise aime sa maison et souhaite y rester. Inquiète d’avoir à nouveau des précipitations records dans les prochains mois, elle demande aux autorités d’arrêter de se renvoyer le problème et que des actions concrètes soient prises, entre autres le nettoyage du cours d’eau, pour éviter de revivre une quatrième inondation en un an.