Trop d’abattage, selon l’APSB

Saint-Bruno-de-Montarville

L’Association des propriétaires de Saint-Bruno (APSB) est en désaccord avec l’approche de la Ville pour l’agrile du frêne.
L’APSB dénonce le fait que plus de frênes sont abattus plutôt que traités, alors que cette solution coûterait moins cher et serait meilleure pour l’environnement, selon leurs recherches.
Au fil des années, l’association a demandé plusieurs choses : que la Ville traite les frênes sains, ce qui est fait de manière marginale, que les citoyens puissent apporter le bois des frênes abattus à l’Écocentre de Saint-Bruno, ce qui a été accepté, et qu’elle accommode les citoyens qui doivent acheter de nouveaux arbres, et elle a répondu avec le programme de don d’arbres.
Le cœur du combat concerne donc le traitement des arbres, ce que la Ville ne fait pas assez, selon eux, puisque depuis 2015, elle en a abattu 889 et en a traité moins de 50. « La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté une stratégie qui suggère l’approche SLAM, qui permet d’éviter la mortalité des frênes grâce aux traitements. La majorité des villes ont adopté cette approche-là, on veut que la nôtre le fasse aussi », développe Jean-Robert Fournier, président de l’APSB.

Traitements sains

Claude Pacaud, vice-président de l’APSB, déplore le fait que la Ville croit que le traitement au TreeAzin, un insecticide développé par Ressources naturelles Canada, ne fonctionne pas et est potentiellement toxique : « Ce sont deux éléments que la science contredit, j’ai fait des recherches auprès du gouvernement à Ottawa ce n’est vraiment pas nocif. »
Effectivement, selon la Ville de Montréal, « ce pesticide possède une très faible toxicité pour l’environnement et très peu de risques pour la santé humaine ».

Économie de coûts

« La Ville se vante d’avoir atteint la cible de plantation d’arbres, nous on remercie les Montarvillois d’avoir payé une taxe spéciale qui a permis de les acheter. » – Bernard Leprohon

Les membres de l’APSB assurent aussi que le traitement des frênes coûte moins cher que l’abattage. « Ça peut coûter entre 1000 $ et 2000 $ abattre un frêne, et il faut ajouter à ça les coûts pour le dessouchage, pour disposer du bois et pour remplacer l’arbre, informe Bernard Leprohon. En comparaison, ça peut coûter autour de 500 $ pour le traitement. »
La Ville de Montréal a attesté que pour les mêmes coûts reliés à l’abattage, une personne pourrait traiter son frêne tous les deux ans pendant plusieurs années, entre 10 et 20 ans.

Utilisation de l’argent

Les Montarvillois paient une taxe spéciale pour l’agrile du frêne, mais l’APSB ne pense pas qu’elle leur revient. « J’ai l’impression que c’est pour aider la Ville et non les citoyens. On comprend qu’elle ne peut pas financer tout le monde, mais les surplus devraient nous revenir en partie », soutient Jean-Robert Fournier.
Claude Pacaud renchérit : « Le citoyen paie deux fois : pour que la Ville traite les arbres publics et en plus, il doit payer entièrement pour traiter ou abattre ses arbres privés. »
Dans le bilan des actions réalisées en 2017, la Ville annonce avoir atteint la cible de plantation plus tôt que prévu. L’APSB a réagi : « La Ville se vante d’avoir atteint la cible de plantation d’arbres, nous on aimerait remercier les Montarvillois d’avoir payé une taxe spéciale qui a permis de les achter », souligne Bernard Leprohon, trésorier de l’APSB.
Ce qu’ils souhaitent, c’est que la Ville se rende en appel d’offres pour des prix préférentiels pour les citoyens, comme la Ville de Sainte-Julie, qui a négocié 4,30 $ plus taxes (pour le traitement en 2017). Cette mesure figurait dans le plan d’action de l’an dernier et de cette année, mais pour le moment, celles auxquelles les citoyens ont accès, ce sont des permis gratuits et les services d’un ingénieur forestier.

Sensibilisation de la population

Les membres de l’APSB souhaitent sensibiliser la population au traitement, notamment parce que l’agrile sera plus présent. Dans le dernier rapport, la Ville a dépisté 846 agriles dans ses pièges en 2017, une hausse importante si l’on compare à 88 en 2016.
Claude Pacaud explique : « Selon les spécialistes, on est dans un climax, donc il faut traiter de façon plus préventive. Pour 2018-2019, les citoyens devraient traiter chaque année et non tous les deux ans. »
L’APSB espère que de plus en plus de citoyens décideront de traiter leurs frênes afin de modifier les pratiques d’abattage et encourager un appel d’offres. « Si on ne traite pas les arbres, ils vont mourir. S’ils sont sains, donc affectés à moins de 30 %, ça vaut la peine de le faire, car ils sont tellement importants », conclut Jean-Robert Fournier.