Toujours prête à quitter l’agglomération
Saint-Bruno-de-Montarville
L’unanimité règne au conseil municipal pour sortir Saint-Bruno-de-Montarville de l’agglomération de Longueuil. Malgré la judiciarisation du dossier, la décision ultime reviendra au politique.
Martin Murray, maire de Saint-Bruno, en avait fait une promesse électorale et le 11 décembre, il était le premier, avec le maire de Brossard et Saint-Lambert, à lancer les hostilités. « Le 11 décembre dernier, on a demandé une rencontre avec le ministre pour exposer la situation problématique dans laquelle on se trouvait », explique Martin Murray.
Le 20 février, Pierre Moreau, le ministre des Affaires municipales, rencontrait le maire de Brossard, Paul Leduc, le maire de Saint-Lambert, Alain Dépatie, et M. Murray, pour parler des points de gouvernance de l’agglomération de Longueuil jugés illégaux par les trois maires dissidents.
Les trois maires reprochent à Longueuil de leur imposer une facture gonflée de 40 millions pour leur participation à l’agglomération. Le dossier est actuellement devant les tribunaux. Quelques jours après avoir rencontré le ministre, M. Leduc était expulsé du conseil d’administration de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). « Ce geste enfantin de Mme St-Hilaire d’expulser M. Leduc de son rôle de représentant des villes liées à l’agglomération au profit du maire de Boucherville est la parfaite illustration que l’agglomération a un modèle qui ne tient pas la route », précise le maire.
Onze agglomérations
Le Québec compte 11 agglomérations, dont celles de Montréal, Québec et Longueuil, les trois plus grandes. « À Montréal, l’agglomération est quasiment entièrement composée de Montréalais. À Québec, c’est 93 % ou 94 % des citoyens qui sont de Québec. Nous, on est dans une situation très particulière où les villes liées représentent 42 % de la population et plus de 50 % de la richesse foncière. Après Boucherville, Saint-Bruno est la plus pénalisée par cette situation », explique M. Murray.
Le maire de la Ville aimerait que l’agglomération soit une entité distincte avec son propre personnel. « Mme St Hilaire doit comprendre que l’agglomération de Longueuil est une structure bancale. Dans un contexte d’égalité, de reddition pleine et entière des comptes, nous avons intérêt à être des partenaires et avoir une entité distincte qui gère l’agglomération au nom des cinq villes. »
Au final, c’est le gouvernement qui devra prendre une décision sur la structure qu’il a créée. Martin Murray espère que la situation soit réglée avant la fin de l’année. «Si chacun fait preuve de bonne volonté, cela peut bouger assez rapidement », conclut-il.
Thérèse Hudon, chef par intérim du parti d’opposition, appuie la démarche de la municipalité : « Il faut aller se défendre et trouver une solution politique négociée. C’est un dossier majeur pour la Ville de Saint-Bruno. »
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