Tempêtes historiques : le déneigement des villes
Depuis le 13 février, c’est le branle-bas au sein des travaux publics pour remettre les routes, les trottoirs et autres stationnements en bon état après deux tempêtes de neige.
« C’était une tempête de neige exceptionnelle! On parle de plus de 70 centimètres dans notre secteur en l’espace de trois jours. C’est un record qui datait de 127 ans », exprime le maire, Ludovic Grisé Farand.
Saint-Bruno-de-Montarville
Ainsi s’amorçait la séance du conseil municipal de Saint-Bruno-de-Montarville le mardi 18 février. L’entrée sur le côté de la salle du conseil de la mairie n’était pas nettoyée. Les quelques citoyens qui se sont présentés sont donc passés par l’entrée arrière qui donne sur le stationnement. « Ce n’est jamais parfait, plaide M. Grisé Farand. Inévitablement, il y a des choses qui restent à faire. On parle d’un mois de neige en trois jours! »
Au moment d’écrire ces lignes, Saint-Bruno procédait à la finalisation des trottoirs et des pistes multifonctionnelles. Le chargement complet de la neige en bordure des rues était planifié du 21 au 23 février. En parallèle, d’autres équipes s’activent à réparer les bris d’aqueduc, à dégager les bornes-fontaines, à entretenir les patinoires extérieures et à déneiger les toits municipaux. Par exemple, les patinoires des parcs Rabastalière et Albert-Schweitzer, de même que celle du lac du Village, entre autres, étaient déneigées mardi dernier. « En raison des quantités exceptionnelles de neige et des forts vents, les opérations se poursuivront au cours des sept prochains jours », indiquait la Ville dans une communication publiée le 18 février en début d’après-midi.
Une réforme
Pour le premier magistrat, ces tempêtes historiques auront permis de tester à nouveau la refonte de la politique et stratégie de déneigement, chapeautée par l’élue Louise Dion. À la suite de l’élection de 2021, c’est l’un des premiers dossiers sur lesquels le conseil municipal s’est penché. Ludovic Grisé Farand y a décelé des effets positifs. « Je suis fier de la façon dont s’est passé le déneigement. Cette nouvelle politique priorise les piétons et autres usagers vulnérables », dit-il.
Rappelons qu’avec cette réforme, les équipes des travaux publics de Saint-Bruno déblaient les rues à partir de 2,5 cm d’accumulation (plutôt que 5 cm). Pour les trottoirs, les employés sortent dès que la hauteur de la neige atteint 1 cm (plutôt que 2 cm). « Nous sommes beaucoup plus efficaces que les autres villes », se targue-t-il.
Sainte-Julie
« Il y a eu cette première tempête. Puis l’autre tombée de neige, accompagnée de rafales de vent. Ça m’a rendu nerveux, admet le maire de Sainte-Julie, Mario Lemay. En hiver, la chose à éviter, c’est ce que nous avons connu. Deux tempêtes back à back, c’est assez rare. »
La nervosité du maire était surtout en lien avec la santé et la sécurité des employés qui ont le mandat de ramener les routes et les trottoirs praticables et sécuritaires. « Il y a une règle à suivre pour le temps de travail et le temps de repos imposés par la SAAQ. »
Selon M. Lemay, le déneigement aurait pris moins de temps s’il n’y avait pas eu les vents dimanche et lundi. Au moment de l’entrevue, jeudi, 60 % du territoire avait été déneigé. Sainte-Julie estime qu’il faudra 14 jours, à compter du lundi 17 février, pour souffler la neige des trottoirs, puis la ramasser, et nettoyer les pistes cyclables, mais en excluant l’élargissement des rues secondaires… « Deux semaines, au total, pour que ce soit beau partout », résume M. Lemay, qui ajoute que l’utilisation de l’emprise municipale pour déposer la neige accélère le processus et réduit les coûts d’opération.
« Ça m’a rendu nerveux. » – Mario Lemay
Un budget précis à Sainte-Julie
Parmi nos trois municipalités concernées et contactées, seule Sainte-Julie a été en mesure de dévoiler un budget précis consacré au ramassage de la neige. Le coût estimé pour la manoeuvre serait d’environ 156 800 $. Une somme qui inclut le temps des employés, le carburant et la location de camion avec opérateur. « C’est vraiment une estimation du coût après le passage de ces deux tempêtes », insiste M. Lemay.
À Saint-Basile-le-Grand, le budget pour 2025 s’élève à 799 000 $. À Saint-Bruno, les budgets annuels pour la saison 2024-2025 oscillent autour de 1,85 M$.
Sant-Basile-le-Grand
Quand on lui demande le temps que prendront le déneigement et le ramassage de la neige du côté de Saint-Basile, la porte-parole, Stéphanie Plamondon, répond que c’est difficile à évaluer pour plusieurs facteurs. Par exemple, la quantité de neige reçue, le nombre de véhicules stationnés dans la rue, les collectes de matières résiduelles… « Nous estimons que les opérations de soufflage et de chargement de la neige se termineront dans la semaine du 24 février », précise Mme Plamondon.