Tarifs américains: des entreprises d’ici dans l’incertitude
Le décret présidentiel frappant le Canada de droits de douane généraux de 25 % est entré en vigueur à minuit et une minute, mardi. Face à la menace de nouvelles tarifications, certains entrepreneurs d’ici sont dans l’incertitude.
Denis Lamontagne, propriétaire du North Stick, une entreprise de Sainte-Julie spécialisée dans la confection de bâtons de baseball, est craintif. « On a peur qu’une hausse des prix des producteurs de bois nous oblige à notre tour d’augmenter les coûts de nos produits. »
Pour contrer, à court terme, les effets des menaces tarifaires, l’entrepreneur a devancé ses commandes de trois mois. Cette mesure permet à l’entreprise d’avoir des prix qui ressemblent à ceux de 2024. « À la fin de la journée, c’est le client qui va payer plus cher », commente M. Lamontagne.
« Plus important que jamais »
En mode solution, l’entrepreneur mentionne qu’il est plus important que jamais d’acheter local. « notre argument de vente a toujours été basé sur le marché local. » Pour M. Lamontagne, il s’agit d’un bénéfice pour l’acheteur en raison du taux de change et d’un accès direct au vendeur en cas de bris.
L’entreprise North Stick a une clientèle locale, mais aussi quelques clients étatsuniens. Cette année, Denis Lamontagne ne compte toutefois pas mettre beaucoup de temps afin de signer de nouveaux contrats. « Si nos clients délaissent le marché américain et achètent seulement au Canada, ça va certainement nous rassurer », conclut le propriétaire.
Deux possibilités
De son côté, Martin L’Allier, cofondateur de MonsRegius bières artisanales, entreprise située à Saint-Bruno-de-Montarville, s’attend à devoir majorer le prix de vente ou absorber l’impact des tarifs douaniers sur l’aluminium quelque temps. « Les opinions sont partagées parmi mes collègues », explique-t-il sur la solution à prendre.
Il est à noter que des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis, y compris les produits canadiens, pourraient avoir lieu à compter du 12 mars, en plus des 25 % promis sur tous les produits canadiens.
L’artisan brasseur préférait toutefois attendre la mise en place des tarifs douaniers avant de trop s’inquiéter et de s’avancer. Il déplore toutefois que l’incertitude soit très mauvaise pour les entreprises.
« À la fin de la journée, c’est le client qui va payer plus cher. » – Denis Lamontagne
Aide gouvernementale
Le gouvernement du Québec a attribué 1,53 million de dollars pour aider les entreprises de la Montérégie à trouver de nouveaux marchés. Les sommes sont octroyées, en parts égales, à Développement économique de l’agglomération de Longueuil (DEL), à Commerce international Québec Montérégie-Ouest et à Expansion PME.
« Les entreprises de la Montérégie ont la chance de pouvoir compter sur une équipe d’experts pour les aider à entamer ou à poursuivre leurs démarches d’exportation et d’internationalisation. Elles ont tout le potentiel pour réussir sur les marchés étrangers, et je les invite à franchir ce pas », mentionne Suzanne Roy, ministre de la Famille et ministre responsable de la région de la Montérégie.