Santé Canada revient sur sa décision
Les entreprises homéopathiques soulagées
BOIRON Canada se réjouit de la décision de Santé Canada de revenir sur une nouvelle réglementation qu’elle voulait imposer cet été aux entreprises homéopathiques.
C’est le soulagement et la joie que l’on pouvait lire sur les visages des salariés de BOIRON, jeudi soir. Daniel Dereser les avait conviés au siège de l’entreprise à Saint-Bruno-de-Montarville pour célébrer la modification d’un règlement de Santé Canada qui met fin aux inquiétudes de toutes les compagnies homéopathiques.
Le 31 juillet devait être la date butoir pour que les compagnies homéopathiques se conforment à une nouvelle réglementation imposée par Santé Canada. Le gouvernement fédéral demandait entre autres à toutes les entreprises du secteur d’enlever la mention comme contre la toux, le rhume ou encore la grippe sur leurs produits destinés aux enfants de 12 ans et moins.
« Le ministère apporte ces changements afin de s’assurer que les Canadiens qui décident d’utiliser des produits homéopathiques (…) disposent de l’information nécessaire pour utiliser ces produits de façon plus sécuritaire », pouvait-on alors lire dans un avis adressé aux entreprises concernées par Santé Canada.
« Si cette réglementation n’avait pas été modifiée, ce serait près de 50 % de notre chiffre d’affaires qui aurait été affecté. » – Daniel Dereser
Remerciement
« Le député Michel Picard (député fédéral de la circonscription de Montarville) a largement participé à faciliter le dialogue avec le ministère de la Santé, ce qui a permis à tout le monde de se remettre autour de la table pour trouver une solution. Le journal Les Versants s’est intéressé largement à notre cause et a montré toute l’importance qu’avait la presse locale. Paul Labrèche, président du Syndicat professionnel des homéopathes, a su réunir l’industrie et créer une union. Pascal Frochisse (président fondateur de Distripharm basée à Saint-Bruno), que je ne connaissais pas, nous a fait confiance et s’est associé à nous. Pour toutes ces raisons, un accord a finalement été conclu il y a quelques semaines. Un nouvel étiquetage permettra de continuer à assurer un choix informé aux Canadiens en conservant les indications sur les produits. À chaque crise, il y a une opportunité. Celle-ci aura permis de réunir la communauté homéopathique », se réjouit aujourd’hui Daniel Dereser, directeur général des laboratoires BOIRON.
La principale mesure sur laquelle est revenu le gouvernement est que les indications sur la boîte d’emballage afin de savoir à quoi sert le produit homéopathique pourront rester apparentes. Ainsi, un produit contre la toux pourra l’afficher.
« Si cette réglementation n’avait pas été modifiée, ce serait près de 50 % de notre chiffre d’affaires qui aurait été affecté. Ça aurait lourdement remis en question notre existence », précise M. Dereser.
À la place, les laboratoires Boiron pensent désormais recruter et envisagent l’avenir avec plus de sérénité.
Michel Picard, député de Montarville, nommé secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, qui a fait venir à Saint-Bruno Marie-Claude Bibeau, la ministre du Développement international et de la Francophonie, a reçu cette fois toute l’attention du ministère de la Santé.
« Je n’ai joué que mon rôle de facilitateur. Je me suis assuré que les parties puissent discuter en toute ouverture, en évitant les réponses toutes faites. Le ministère de la Santé a fait preuve d’une grande ouverture d’esprit. C’est cette ouverture d’esprit qui a permis de solidifier la place de Boiron pour que cette entreprise puisse connaître toute son expansion. Je n’ai pris aucune décision, ce n’est même pas mon ministère. Le résultat des dossiers que je dois traiter n’est pas toujours en faveur des contribuables, mais je m’assure qu’ils ne restent pas en suspens », a expliqué au journal M. Picard.
De meilleures perspectives
Les laboratoires BOIRON à Saint-Bruno représentent un investissement de 6 millions de dollars, emploient 70 employés, ont 60 fournisseurs, fabriquent130 000 unités de produits par année. Ils font partie des trois clients les plus importants pour Purolator. Ils sont clients de 6000 pharmacies, de 1700 médecins. De plus, un vaste terrain appartenant à l’entreprise, collé au site actuel, n’est pas encore exploité et laisse envisager des investissements futurs.
« Maintenant, on va pouvoir pérenniser l’existence de la filiale, il faut continuer à ce que la communauté homéopathique soit soudée, il ne faut pas s’arrêter là. On va aussi investir et embaucher », de conclure M. Dereser
C’est sous les applaudissements que les employés ont remercié leur directeur et tous les invités de la soirée.