Sans convention collective depuis 2015

Jeudi, le Conseil central de la Montérégie de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a lancé un appel à la grève du personnel préhospitalier illimitée à partir de samedi 8 h.
Les paramédicaux de la Montérégie seront en grève à compter du samedi 18 février. Plusieurs moyens de perturbation seront déployés dans le cadre de ce mouvement de mobilisation que la CSN annonce comme « historique » dans un communiqué.
Le mouvement de grève, qui commencera samedi à 8 h un peu partout au Québec, mobilisera les paramédicaux de la Montérégie à Saint-Bruno-de-Montarville, devant les nouveaux locaux de la CETAM au 1400, rue René-Descartes dans la ville, l’une des plus importantes entreprises de transport ambulancier de la province.

« On effectuera une grève de tâches non essentielles au public, mais qui exercera une pression sur les autorités inédite jusque-là. » – CSN

 Revendications

Depuis 2015, les paramédicaux travaillent sans convention collective et exigent que la situation soit résolue le plus rapidement possible, mais pas à n’importe quelles conditions.
« Nous demandons à ce que dans la convention collective, qui doit être valable sur 5 ans, on sache ce qui est prévu sur le plan des salaires. Actuellement, on veut nous faire signer un document où il est prévu une augmentation de salaire de 1,5 % en 2015 et un gel en 2016. Aucune information ne nous est donnée pour les années 2017, 2018 et 2019 », nous explique un membre de la CSN.
S’ajoute à cette demande un problème dans la progression en ce qui concerne l’échelle salariale dans le secteur, ou encore l’absence d’un comité paritaire sur des sujets aussi importants que la sécurité des employés.
Cependant, ce qui semble le plus exaspérer les paramédicaux, c’est la charge de travail et la manière inégale utilisée pour la répartir. « Il faut revoir la charge de travail et les horaires qu’on nous impose. Aujourd’hui, un paramédical, surtout en région, doit être disponible 7 jours consécutifs sur 14, 24 h sur 24 h. Pendant ses 7 jours, il ne peut pas se tenir à plus de 5 minutes de son véhicule pour respecter les délais d’intervention. Nous demandons de passer à un horaire à l’heure comme ce que l’on peut retrouver dans les milieux urbains. Les 7 jours, c’était pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans les années 80; aujourd’hui, cela n’a plus lieu d’être si ce n’est que pour des raisons budgétaires », a précisé la CSN.
Le syndicat estime que le ministre de la Santé, Gaétan Barrette se « lave les mains » de la situation et demande au membres du syndicat de négocier « avec leurs employeurs ». Rappelons que pour la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CÉTAM), ce sont l’ensemble des travailleurs qui en sont membres. Ainsi, la coopérative est gérée par un conseil d’administration élu par l’ensemble des employés.

Des services essentiels assurés

La santé et la sécurité de la population ne seront pas affectées par ce mouvement de grève. Il n’y aura que les services essentiels qui devraient être assurés, nous a-t-on fait savoir à la CSN. « On effectuera une grève de tâches non essentielles au public, mais qui exercera une pression sur les autorités inédite jusque-là. »

La CÉTAM

La CÉTAM est l’employeuse la plus importante de la Montérégie en soins préhospitaliers. La coopérative a plus de 330 membres et dispose d’un parc d’une quarantaine de véhicules ambulanciers. Elle compte 7 casernes réparties dans les différents secteurs géographiques qu’elle dessert. Ainsi, la CÉTAM assure le service ambulancier auprès de quelque 700 000 personnes réparties dans 72 municipalités couvrant près de 2 700 kilomètres carrés et répond à plus de 62 000 appels chaque année. Longtemps à Greenfield Park, son siège social est depuis 2016 à Saint-Bruno-de-Montarville.