Sainte-Julie : pour plus de liberté à la bibliothèque
La Ville de Sainte-Julie a adopté la motion pour la liberté intellectuelle en bibliothèque publique. Un acte qui permet aux responsables de juger du contenu des programmes et activités.
Sainte-Julie fait partie des plus de cent municipalités au Québec à voter en faveur de la motion pour la liberté intellectuelle en bibliothèque publique. Un geste que salue Ève Lagacé, directrice générale de l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ). » C’est important pour nous que les élus appuient les activités et les programmes d’une bibliothèque publique. C’est un endroit de liberté intellectuelle où règnent l’éducation, la culture et l’inclusion, et ce, en toute neutralité. «
» C’est un endroit de liberté intellectuelle où règnent l’éducation, la culture et l’inclusion, et ce,
en toute neutralité. «
– Ève Lagacé
Pour la directrice de l’ABPQ, ce soutien est crucial, car elle a constaté un phénomène récent qui empêche les bibliothèques publiques de prospérer en toute sérénité. » À travers le Québec, nous assistons à des contestations, voire des demandes de retrait concernant des oeuvres ou des programmes qui n’entrent pas dans le code de valeurs de certaines personnes,
regrette-t-elle. Ainsi, nous devons étudier ces demandes de retrait, qui sont rarement justifiées, et si nous les refusons, certaines personnes se tournent vers les élus. Le personnel des bibliothèques publiques est formé pour traiter ces demandes. Désormais, savoir que les élus locaux soutiennent les bibliothèques nous permet d’être plus sereins concernant notre programmation. «
Indépendance
Ces revendications de citoyens peuvent concerner toutes sortes d’initiatives. » Cela peut être une œuvre sur le corps humain avec laquelle une personne n’est pas en accord, souligne Ève Lagacé. Des gens viennent nous dire qu’il n’est pas possible qu’une bande dessinée comme Tintin au Congo puisse encore être lue, car cette époque est révolue. Ils affirment aussi que le sujet serait traité d’une autre façon aujourd’hui. Cela peut porter aussi sur des sujets de conférences. Enfin, les heures des contes animées par des drag-queens suscitent aussi la polémique. «
Attachée à son indépendance, Ève Lagacé assure qu’en fin de compte, le citoyen a toujours le choix. » Par exemple, les contes racontés par les drag-queens ne sont dans aucun programme scolaire. Les citoyens amènent leurs enfants s’ils le souhaitent. Et s’ils sont contre, ils n’ont qu’à ne pas y assister. «
La directrice revient sur le rôle d’une bibliothèque. » C’est un lieu qui offre à la communauté une panoplie d’oeuvres et c’est la communauté qui choisira. La bibliothèque a un rôle de neutralité dans tout cela et elle doit pouvoir le préserver. «
