Sainte-Julie: exposition de Myrtha et Réal Moisan à la bibliothèque

Les artistes Myrtha et Réal Moisan exposent jusqu’au 11 juillet à la bibliothèque de Sainte-Julie. Les oeuvres présentées vous laisseront découvrir des paysages urbains, un thème qui unit les deux artistes, qui travaillent toutefois de manière très unique.

La pratique de Myrtha est le fruit de plusieurs années d’exploration rigoureuse du réalisme avec l’huile et l’aquarelle, sous la guidance de bons maîtres québécois. Au fil des années et de manière autodidacte, elle a exploré les encres, le café, la céramique, les tissus, la photo – un passage obligé qui l’a menée à l’acrylique sur toile, un médium qui lui ouvre une voie plus libre, plus vive, étant donné qu’il sèche plus vite. Elle y a trouvé un langage figuratif et abstrait où elle pouvait enfin exprimer spontanéité et dynamisme.

Sa technique consiste à appliquer les pigments à grands coups de spatule et de pinceaux, dans un amalgame de touches vibrantes posées sur des fonds colorés ou profonds. Chaque œuvre est construite par superpositions, transparences, contrastes – dans une tension constante entre lumière et obscurité. Le dessin, souvent d’un trait, occupe une place dans sa création, avec l’intuition du geste juste.

Des oeuvres qui voyagent

Une caractéristique qui revient dans ses œuvres est le rouge cuivré. L’artiste éprouve un certain amour pour ce pigment, qui s’intègre bien dans une idée de contraste avec les tons froids ou même le noir.

« J’ai beaucoup appris à peindre en écoutant les silences laissés par ceux qui nous ont précédés, les Rembrandt, Picasso, Vermeer, Lemieux, Riopelle… Je tente de voir avec leurs yeux pour mieux percevoir en palimpsestes nos paysages et gens d’ici, car j’aime raconter qui nous sommes. »

Originaire de Lévis, l’artiste a habité un peu partout au Canada. Elle réside à Boucherville depuis de nombreuses années. Alors qu’elle travaille en banque à Montréal, des ennuis de santé la tiennent à l’écart pendant sept ans. Alors très active, elle doit apprendre à ralentir et, par l’art, elle parvient à s’évader et à s’épanouir autrement. Devenir artiste a toujours été un rêve caché quelque part en elle depuis son enfance. Toutefois, cette épreuve lui permet de s’y consacrer pleinement. Dans ses personnages, le mouvement est omniprésent. Des jupes et des feuilles au vent, les personnages filiformes sont loin d’être statiques dans ses peintures à l’acrylique.

Tout comme l’artiste, son travail a voyagé un peu partout dans le monde. Au Québec, au Canada, ses œuvres se retrouvent aussi dans des collections privées aux États-Unis, en Europe, au Liban et au Japon. Elle a aussi été mandatée pour réaliser des tableaux et des fresques à portée historique, notamment dans le cadre d’événements commémoratifs.

L’appel de la spatule

C’est l’oncle de Réal Moisan qui, lorsque ce dernier était encore un enfant, lui a appris les premiers rudiments de la peinture. Il l’accompagnait au bord du fjord du Saguenay, dans sa région natale, pour peindre. Après avoir travaillé quelques années dans le domaine du design d’intérieur, M. Moisan décide de redonner au suivant et devient enseignant. C’est à ce moment que l’artiste reprend spatule et pinceaux pour consacrer de son temps à l’art. 

Intrigué par la fluidité et la transparence de l’aquarelle, l’autodidacte est rapidement attiré par la structuration des grandes villes et par les résultats étonnants qu’offre la spatule. L’acrylique lui permet d’exprimer son interprétation d’un monde meilleur, dans lequel les personnages et les sports prennent leurs places. « Je savais que c’est la spatule qui viendrait me chercher. Aussitôt que j’ai eu le temps de me concentrer sur mon art, j’y ai plongé avec mes couteaux », mentionne l’artiste. Son intérêt pour l’architecture et la perspective se transpose dans ses toiles et donne des œuvres linéaires et panoramiques étonnantes. Les reflets dans l’eau, la translucidité et la fluidité sont quelques-uns des défis qu’il s’impose à parfaire. Ses créations s’épurent et se schématisent pour proposer des vues d’ensemble vivantes et habitées. L’artiste s’inspire du monde urbain. Le sport, soit le vélo, le ski ou le patin, fait partie intégrante des personnages qui prennent vie dans les toiles de M. Moisan.