Sainte-Julie: Des citoyens songent à un recours collectif

Des citoyens du quartier Du Moulin, à Sainte-Julie, songent à un recours collectif pour obliger la Ville à agir afin d’éviter d’autres inondations comme celles survenues le 4 août 2023 et le 9 août 2024.

Outre ces deux évènements, des résidents du secteur ont été inondés en 2008, en 2012 et en 2016, selon des faits rapportés par des citoyens sur le groupe Facebook – Les inondés du 9 août à Sainte-Julie -. « On a voulu attendre et être de bonne foi jusqu’au 20 novembre dernier. On n’a aucune envie d’aller en recours, on n’a pas le temps de le faire, mais la Ville nous oblige à intervenir. On aurait préféré travailler en équipe avec les élus. Maintenant, c’est trop peu, trop tard », mentionne Catherine Langevin, résidente du secteur, inondée en 2023 et en 2024. Pour l’ensemble des sinistrés, elle a créé un groupe sur Facebook rassemblant 138 personnes.

Le 20 novembre dernier, la firme Genexco, mandatée par la Ville de Sainte-Julie, a présenté aux citoyens, invités par un lien de réunion Teams, les résultats d’une étude sur la gestion des eaux pluviales de Sainte-Julie.

Contradictions soulevées

Après la présentation, les citoyens, déçus par le manque de profondeur de l’étude, trouvaient que celle-ci ne répondait pas à la demande des sinistrés formulée au conseil municipal du 13 août. « On reste avec trop de demandes en suspens et il y a trop de contradictions dans ce qui nous est présenté pour croire ce qui se trouve dans le rapport », mentionne Mme Langevin, qui ne

« remet pas en question la compétence de la firme et de ses employés, mais son indépendance envers la Ville ».

Parmi ces contradictions nommées, la porte-parole fait mention d’un courriel reçu par le Service de greffe de la Ville de Sainte-Julie et des chiffres avancés par Pierre-Luc Blanchard, directeur de l’urbanisme, sur les inspections visuelles effectuées chez les 155 requérants. 

Dans un courriel du Service de greffe daté du 9 octobre dernier, avant le dépôt du rapport de la firme, Mme Langevin a reçu l’information que dans tous les cas d’inondation déclarés à la Ville, une non-conformité a été signalée et que celle-ci explique le fait que la propriété a subi un refoulement. 

« Dans près de 50 % des cas, autant les propriétaires que les inspecteurs n’ont pas pu identifier la provenance de l’infiltration », mentionne M. Blanchard, lors de la présentation du 20 novembre dernier.

Toujours selon M. Blanchard, la provenance de l’infiltration d’eau lors d’une inspection visuelle peut être complexe à repérer, surtout si le propriétaire ne connaît pas l’emplacement de la source et si certains éléments ne sont pas accessibles visuellement. « Le but, c’était d’avoir une idée générale de ce qui a pu arriver », mentionne-t-il en entrevue avec le journal quelques jours après la présentation du rapport.

Trois demandes

Avec un recours, Catherine Langevin souhaite obtenir « un dédommagement pour la perte de valeur des maisons du quartier, qui, pour la plupart, ne sont plus assurables, une compensation financière pour la santé mentale des sinistrés, qui vivent dans le stress à chaque pluie », mais elle espère surtout que « la démarche oblige la Ville à agir ».

« Il y a un manque de transparence et de proactivité de la Ville. On ne va pas lâcher le morceau jusqu’à ce que des travaux soient réalisés », mentionne Mme Langevin.

Questionné quant à un possible recours, Mario Lemay, maire de Sainte-Julie, mentionne qu’il fournira les rapports et les données nécessaires « si c’est le chemin que les citoyens veulent prendre ».