Saint-Bruno : une maison à l’abandon

Un couple de Saint-Bruno-de-Montarville déplore un cas de maison délabrée. Ces citoyens se demandent ce que la Municipalité peut faire contre les maisons laissées à l’abandon. 

« Je trouve la Ville très clémente avec cette propriétaire », mentionne au journal Karelle Desrosiers. En mars et en avril, elle est allée au conseil municipal pour parler de son cas. Le couple, dans la trentaine, s’est installé à Saint-Bruno il y a deux ans pour y établir sa famille. La femme était enceinte à l’arrivée des deux nouveaux résidents. Leur enfant est né à Saint-Bruno.

Une ombre sur notre vie

« Nous avons choisi Saint-Bruno pour la bonne réputation de la ville. C’est un endroit où il fait bon vivre. Nous n’avons pas été déçus. Nous avons tissé des liens avec différents réseaux, grâce aux activités des loisirs, le CAME… Cependant, il y a une ombre sur notre vie », racontait-elle devant les élus.

Après l’avoir rencontré, le journal s’est entretenu avec le couple, Karelle Desrosiers et Alexandre Ducharme. Le duo a fait l’achat d’un semi-détaché dans le secteur des Aviateurs. Un semi-détaché jumelé à une maison laissée à l’abandon depuis 2016. Selon la femme, la résidence voisine est dans un état de délabrement total. La propriétaire de cette maison insalubre demeure aux États-Unis. « Je ne vous cache pas qu’il y a un gros nuage noir », illustre-t-elle. 

Des problèmes

La maison n’est pas chauffée depuis des années. Le système de chauffage est au mazout. « C’est illégal à entretenir. C’est à remplacer. Ça joue sur notre facture électrique », dit-elle. 

Ce n’est pas tout. L’intérieur est dans « un état pitoyable ». La Ville aurait coupé l’eau il y a quatre ans à la suite de l’éclatement d’une tuyauterie qui a causé un dégât. Problème qui n’aurait jamais été réparé et l’eau, jamais ramassée.  

Les bardeaux du toit sont à remplacer depuis longtemps. « L’enjeu le plus coûteux et le plus inquiétant, c’est la toiture. Elle est dans un état lamentable. Ça m’inquiète pour les infiltrations », confie Mme Desrosiers. 

Récemment, la pelouse a été tondue, mais par un autre voisin, inquiet de la présence de tiques pour ses enfants. La pourriture du patio a attiré les fourmis charpentières. La vermine s’est installée dans la maison. « La situation fait en sorte que la maison a été envahie d’insectes. Il y a des fourmis charpentières et de la vermine. De la vermine qui a traversé de notre côté. »  

Le couple a défrayé des coûts importants pour exterminer, décontaminer et protéger sa maison de l’envahissement de cette vermine et des insectes qui traversaient de son côté. « Les experts qui sont venus nous ont assuré que nos efforts seraient vains si la source du problème n’était pas réglée, soit le voisin », résume le couple. 

Des démarches judiciaires

Enfin, des démarches judiciaires « longues et coûteuses, difficiles, et qui engendrent du stress en raison de la situation » sont actuellement en cours. D’ailleurs, les propriétaires ont obtenu une ordonnance de la cour afin de pouvoir entrer chez les voisins en cas d’atteinte à leur sécurité. 

Aujourd’hui, la jeune famille se retrouve avec un logis impossible à vendre, à moins de le faire à perte. Les propriétaires sont coincés. « Il y a des travaux urgents à réaliser, beaucoup de travail pour rendre la maison habitable à nouveau », assure la jeune femme, qui déplore les répercussions réelles que la situation entraîne dans leur vie. 

Puis, elle évoque l’avenir. « Ça nous empêche de rêver à la prochaine étape. » Cette prochaine étape, dans la vie de leur famille, serait d’avoir un deuxième enfant. « C’est difficile de voir l’avenir. On se voyait rester ici longtemps. Là, on est pris ici. »

Pour eux, le stress financier est grand. Toutes leurs économies vont à la poursuite. « C’est beaucoup de dépenses pour deux jeunes. ». Des coûts qui les empêchent de penser à des vacances ou encore à un Régime enregistré d’épargne-études (REEE) pour leur fille.  

La Ville 

La Ville sait que la maison est à l’abandon. La propriétaire paie ses taxes. « Que peut faire la Ville pour soutenir les citoyens impactés par cette situation? Que peut faire la Ville face aux maisons laissées à l’abandon? » demande-t-elle. Contactée par le journal, Saint-Bruno assure qu’elle prend la situation au sérieux, qu’elle applique ses règlements en vigueur, « les seuls leviers à sa disposition dans un tel dossier » et qu’elle effectue un « suivi rigoureux avec la propriétaire afin qu’elle se conforme ». Un dossier à suivre…