Saint-Bruno : un projet d’égout collecteur prévu depuis longtemps

Le conseil municipal de Saint-Bruno-de-Montarville a autorisé un règlement d’emprunt de 32 millions de dollars pour les travaux de construction du projet de l’égout collecteur. 

« Ça fait des années que vous entendez parler de l’égout collecteur. Nous avons fini par avoir toutes les autorisations des ministères », commente la conseillère municipale du district 1 – des Explorateurs, Louise Dion.

« À cause des délais de deux instances provinciales, nous perdons huit ans et ça coûte plus cher. » – Ludovic Grisé Farand 

La Ville a autorisé un règlement d’emprunt de 32 M$ pour les travaux de construction d’un nouvel égout collecteur et d’une nouvelle station de pompage. Ça signifie que le conseil est autorisé à dépenser une somme n’excédant pas 32 M$. « L’égout collecteur, c’est 3,8 km, alors ces travaux sont assez considérables », précise Louise Dion. 

De 19,5 à 32 M$

Au Programme triennal d’immobilisations (PTI) 2024-2025-2026, le projet d’égout collecteur apparaissait à 19,5 M$. Aujourd’hui, le conseil vote un montant beaucoup plus élevé, soit 12 M$ de plus que prévu. L’une des autorisations ministérielles fait en sorte que le prix est plus dispendieux. L’égout collecteur devra contourner des terres agricoles. « Nous ne sommes pas contre ça, mais ça coûte plus cher. C’est un règlement d’emprunt de 32 M$ sur 40 ans pour construire entre autres un nouvel égout collecteur et une nouvelle station de pompage afin d’intercepter 100 % des eaux usées de Saint-Bruno, à l’exception du sommet Trinité, pour les acheminer à la station localisée à Saint-Basile-le-Grand », ajoute la conseillère Louise Dion. 

En entrevue avec Les Versants, le maire de Saint-Bruno, Ludovic Grisé Farand, évoque aussi les raisons qui expliquent cette hausse. La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a exigé à Saint-Bruno de modifier le tracé de l’égout collecteur pour éviter des terres agricoles et passer sur le terrain du Club de golf Rive-Sud. « Cette exigence a eu pour effet d’allonger le tracé, de nécessiter la construction d’une nouvelle station de pompage sanitaire appelée » station de pompage Bouchard », étant donné que le tracé ne pouvait désormais plus être 100 % gravitaire, et aussi de nécessiter la reconstruction complète de trois trous de golf », répond Ludovic Grisé Farand.

Au téléphone, il insiste aussi pour dire que l’« inflation historique » liée à la pandémie, entre 2020 et 2024, a fait exploser les frais des travaux. 

Des délais

Outre l’exigence de la CPTAQ, le ministère de l’Environnement a aussi causé des délais supplémentaires. Entre autres avec des demandes de modifications du tracé, des délais dans les démarches de négociation d’acquisitions et d’expropriations des servitudes requises et autres délais d’analyse de la demande d’autorisation. « Donc, si la CPTAQ et le ministère de l’Environnement n’avaient pas fait d’embûches au projet, la construction se serait amorcée en 2018 et terminée en 2020, pour un montant total bien inférieur à tout ceci », déplore le premier magistrat de Saint-Bruno. Selon ce dernier, les plans et devis de ce projet ont été octroyés il y a neuf ans. Le premier tracé a été déposé au MELCCFP en 2017. 

Maintenant, la Ville ira en appel d’offres cet automne. Les travaux débuteront à l’été 2026 et devraient se conclure en 2028. « À cause des délais de deux instances provinciales, nous perdons huit ans et ça coûte plus cher », dénonce M. Grisé Farand.  

Des coûts répartis 

Le règlement sur lequel les élus ont voté consiste aussi en la mise à niveau du système d’assainissement existant, en l’imposition d’une taxe spéciale et d’une compensation sur certaines catégories d’immeubles. Mais au-delà du 32 M$, il faut savoir que 30 % du coût du projet sera imputé au budget local de la Ville. « C’est-à-dire à l’ensemble. Car avec développement ou non, il fallait faire des mises à niveau et se conformer aux exigences réglementaires », dit le maire. 

Il y a 70 % du montant qui sera payé par le sectoriel, c’est-à-dire par les nouveaux développements à venir. M. Grisé Farand parle des deux PPU à venir (PPU des Promenades et PPU Sabourin, mais aussi le « secteur des Promenades », qui est appelé à se redévelopper selon la CMM). « La croissance doit financer la croissance, insiste Ludovic Grisé Farand. Ce sont donc 9,6 M$ qui seront assumés par la Ville et 22,4 M$ aux nouveaux développements. » 

Par ailleurs, il existe aussi des subventions assujetties à un tel projet. « Si nous avons des subventions, ça va baisser la facture totale pour la portion de la Ville », ajoute-t-il. 

L’égout collecteur

Notons que ces nouveaux équipements permettront de répondre aux exigences du ministère de l’Environnement qui consistent à réduire les risques de débordements actuels et futurs dans la rivière Richelieu.