Saint-Bruno : un enjeu local l’embauche d’éducatrices en service de garde
D’ici quelques mois, il y aura à Saint-Bruno-de-Montarville 280 enfants nouvellement inscrits dans un service de garde. On dénote cependant une pénurie de personnel chez les éducatrices.
« C’est un enjeu, estime la directrice générale du Centre de la petite enfance Les Contes de fées, Julie Nault. Parce qu’il y a 280 places qui seront développées dans Saint-Bruno. C’est une belle nouvelle. Mais ça fait beaucoup d’éducatrices à recruter. »
Des éducatrices à embaucher
Cette troisième installation du CPE Les Contes de fées sera construite au parc Marie-Victorin, à proximité du nouveau polydôme. Les deux autres sont sur le territoire de Saint-Basile-le-Grand. Avec 80 enfants prévus dans le nouveau bâtiment, Julie Nault se demande si elle sera capable de recruter autant d’éducatrices. Selon elle, un minimum de 18 sera nécessaire pour l’ouverture. « Nous sommes déjà en pénurie de main-d’œuvre! » déplore-t-elle.
Rappelons qu’en février 2022, la députée de Montarville, Nathalie Roy, annonçait l’octroi de 280 places subventionnées pour le territoire de Saint-Bruno. Depuis, les terrains ont été réservés pour construire deux garderies et un centre de la petite enfance. Aujourd’hui, la construction des deux garderies, derrière la mairie et sur la rue Saint-Jacques, vont bon train. Pour le CPE, Julie Nault espère une première pelletée de terre cet automne. Contactée par le journal, la directrice de la garderie Montarville, Audrey Sheedy, confirme que l’embauche de nouvelles éducatrices est le principal enjeu de tout service de garde. « Trouver des familles et des enfants pour combler nos places, il n’y a pas de souci. Par contre, le manque de personnel, c’est le gros défi pour nous, depuis plusieurs années. Le bassin de candidates est déjà très faible. Avec l’arrivée de trois services de garde à Saint-Bruno, on s’attend à des difficultés, des chamboulements et des changements », mentionne-t-elle.
Elle explique que des travailleuses avec moins d’ancienneté pourraient postuler ailleurs pour de nouveaux horaires, de nouveaux groupes, de nouvelles adresses. « Ça va attirer des candidates. Je m’expose à un risque de perdre des éducatrices », reconnaît Mme Sheedy.
Grève dans les CPE
En avril, des éducatrices de 51 centres de la petite enfance de la Montérégie affiliés à la CSN, dont certains à Sainte-Julie, ont été en grève plusieurs jours consécutifs. « Il faut comprendre que l’on ne se mobilise pas simplement pour un meilleur salaire, mais aussi pour de meilleures conditions de travail », mentionnait la déléguée syndicale, Catherine Gaulin. Pour elle, il est urgent que le gouvernement offre mieux pour s’assurer qu’il n’y aura pas de coupure de service.
« Nos listes de remplacement sont vides. On ne veut pas se retrouver un matin à devoir appeler les parents puisque nous ne pouvons pas accueillir leurs enfants s’il manque des employés », insistait-elle.
La vice-présidente de la FSSS-CSN, Lucie Longchamp, avance que le gouvernement nie l’envergure des problèmes depuis trop longtemps. « On a beau lui dire que les cohortes dans les cégeps sont vides et que les travailleuses quittent le réseau en grand nombre, il refuse d’en prendre acte! »
En entrevue, Audrey Sheedy commente la situation. « Les négociations qui ont lieu ajoutent à la pression des éducatrices. J’espère que les nouvelles conventions seront plus attirantes pour celles qui veulent faire ce métier. »
Des places et des emplois
Le CPE Les Contes de fées s’est vu octroyer 80 places par le gouvernement. Puis, 120 des 280 places ont été réservées pour la garderie Montarville. De ces 120 places, une centaine est dédiée pour la nouvelle installation, Le petit monde de Saint-Bruno, construite près du cimetière de l’église. « C’est du recrutement de dernière minute », s’entendent pour dire Julie Nault et Audrey Sheedy. Cette dernière estime qu’elle aura besoin de plus d’une quinzaine de personnes pour la nouvelle garderie, dont 13 postes permanents.
Les 20 autres places réservées à la garderie Montarville permettent d’augmenter la capacité avec agrandissement de la première installation sur la rue Saint-Jacques. Depuis le début du mois d’avril, elle accueille les nouveaux enfants. Toutefois, des postes ne sont pas comblés en remplacement. L’autre garderie subventionnée, Les petites étoiles Saint-Bruno, accueillera 80 bambins derrière la mairie.